Devant les membres du Conseil National de la Transition, hier vendredi, le Premier ministre a présenté le plan d’actions du gouvernement de la transition en six axes. Cette déclaration du Premier ministre intervient à presqu’un an de la fin de la transition.
maliweb.net - Le Premier ministre a évoqué « un devoir de transparence dans la gestion des affaires de la cité et de redevabilité » qui certainement l’aurait obligé à présenter ce plan d’action du gouvernement. Ce dernier que certains pourraient qualifier de déclaration de politique générale d’un régime démocratique élu se résume « en six axes prioritaires déclinées en 23 objectifs, adossés à 275 actions à évaluer à travers 291 indicateurs ».
Ainsi, en le prononçant devant les membres du CNT et du gouvernement, Moctar Ouane a indiqué que sa mise en œuvre contribuera aux réformes politiques et institutionnelles. Lesquelles, a-t-il insisté, sont nécessaires au renforcement de la stabilité des institutions démocratiques et à l'amélioration de la gouvernance.
Ainsi, le premier axe consacré au volet sécuritaire porte sur le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Pour son application, le gouvernement de la transition prévoit, « de diligenter la relecture et la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des combattants, la dissolution effective de toutes les milices d’auto-défense et le redéploiement des forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire national ». A ce sujet, il a annoncé l’intégration de 6350 ex-combattants dans les forces paramilitaires et dans la Fonction publique, le renforcement de la coopération sécuritaire pour créer des Pôles sécurisés de développement, de gouvernance et le financement de 3000 emplois jeunes.
S’agissant du second, le premier ministre a indiqué qu’il est axé sur la promotion de la bonne gouvernance. A travers celle-ci, le gouvernement veut restaurer l’autorité en fournissant des services sociaux de base, promouvoir la citoyenneté et le civisme à travers l’éducation et la culture. En outre, Moctar Ouane s’engage pour une lutte implacable contre l’impunité et la corruption. Ce, en instaurant une justice saine, un audit et une vérification des services de l’Etat et la dénonciation des biens mal acquis. Le Gouvernement voudrait donner l’exemple en annonçant la rationalisation des dépenses publiques en réduisant le train de vie de l’État. Le clou de cette lutte sera consacré, selon le premier ministre, à l’Audit de la gestion des fonds alloués aux secteurs de la sécurité, de la défense ces cinq dernières années.
En troisième lieu, l’action du gouvernement de la transition sera dédiée à la refonte du système éducatif très entamé par la baisse de niveau des élèves et la revendication catégorielle des enseignants. « Les efforts sont en deçà des attentes », a déclaré Moctar Ouane, qui prévoit de négocier un moratoire avec les partenaires sociaux de l’école et d’organiser des assises nationales sur l’éducation.
Le quatrième, selon le premier ministre, portera sur les réformes politiques et institutionnelles. Ces réformes sont déjà entamées par le gouvernement avec la multiplication des rencontres avec la classe politique. Sur ce volet, il annonce la réorganisation du territoire avec la création des nouvelles circonscriptions administratives. S’y ajoute à la refonte du système électoral qui nécessitera l’adoption d’une nouvelle loi électorale prenant en compte la création d’un organe unique aux élections et la relecture du fichier électoral.
L’avant dernier axe de ce plan d’actions du gouvernement prévoit l’adoption d’un pacte de stabilité sociale. Selon le premier ministre, elle mènera des actions comme « les débats sur le rôle de l’autorité coutumière et religieuse, la pratique de l’esclavage ». Outre celles-ci, le gouvernement de transition prévoit de relancer le dialogue avec les groupes radicaux. Pour ce faire, des missions de bons offices seront menées pour engager le dialogue entre les communautés belligérantes d’autre part, et de favoriser le retour des réfugiés et l’indemnisation des victimes depuis 1960 d’autre part.
Enfin, Moctar Ouane indique que la dernière action de son gouvernement sera consacrée à l’élaboration d’un chronogramme des échéances électorales, l’organisation des élections référendaires et générales. Celles-ci devront intervenir, si le gouvernement parvient à respecter le délai imparti, dans le premier trimestre de l’année prochaine. La seconde phase du PAG devrait se dérouler le lundi prochain et sera consacrée aux débats entre les membres du CNT et le Premier ministre.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net