Abdoulaye Maïga à l’ONU : « L’AES ne cédera pas face au terrorisme et aux ingérences étrangères »
À la tribune des Nations Unies, le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, a porté haut la voix de la Confédération des États du Sahel (AES). Il a dénoncé le soutien de puissances étrangères aux groupes armés, réaffirmé la souveraineté des trois pays membres et annoncé un retrait définitif du Statut de Rome de la CPI.

La 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a été marquée par un discours offensif d’Abdoulaye Maïga, représentant la Confédération des États du Sahel (AES). Devant les dirigeants du monde, il a rappelé que le Mali, le Burkina Faso et le Niger mènent une bataille existentielle contre le terrorisme, mais aussi contre l’ingérence étrangère.
« Nos armées défendent l’Afrique et le monde »
Le Premier ministre malien a salué le travail conjoint des forces de défense des trois pays, qui selon lui « sécurisent non seulement leur territoire, mais contribuent aussi à la stabilité régionale et internationale ». Il a rendu hommage aux soldats tombés au combat et aux civils victimes de la guerre imposée au Sahel.
Des accusations directes contre l’Ukraine, la France et l’Algérie
Abdoulaye Maïga a pointé du doigt plusieurs acteurs internationaux :
L’Ukraine, accusée de fournir des drones kamikazes aux groupes terroristes.
La France, dénoncée pour son « soutien actif » aux organisations armées, une plainte déjà portée devant le Conseil de sécurité en 2022.
L’Algérie, épinglée pour la destruction d’un drone malien en avril 2025, une « agression » désormais portée devant la Cour internationale de Justice.
Retrait de l’AES du Statut de Rome
Le Premier ministre a confirmé le retrait immédiat de l’AES de la Cour pénale internationale (CPI), accusant l’institution de servir de « bras politique » pour déstabiliser certains États. L’AES privilégiera désormais des mécanismes endogènes de justice « en adéquation avec ses valeurs sociétales ».
Une ONU à réformer d’urgence
Abdoulaye Maïga a profité de cette tribune pour exiger une réforme profonde des Nations Unies. Il a réitéré le soutien de l’AES au Consensus d’Ezulwini, qui revendique deux sièges permanents et cinq sièges non permanents pour l’Afrique au Conseil de sécurité.
« L’Afrique ne peut plus rester spectatrice d’un système international qui l’exclut des décisions majeures », a-t-il martelé, tout en appelant à un multilatéralisme « fondé sur le droit et non sur la force ».
Une vision panafricaniste et souverainiste
Enfin, le représentant du Mali a mis en avant les ambitions de développement de l’AES, fondées sur l’industrialisation, l’énergie, la diversification économique et la création de la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement.
« Ce que nous affrontons n’est pas un simple conflit intérieur. C’est une guerre hybride, soutenue par des intérêts impérialistes, où les ennemis de la paix portent parfois des cravates. Mais l’AES ne cédera pas. »
Le discours s’est conclu par un appel solennel à la communauté internationale : reconnaître la légitimité du combat du Sahel, soutenir les peuples qui défendent leur souveraineté et œuvrer pour un système mondial plus juste et équilibré.
La rédaction de Maliweb.net
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