Les aveux du président Bah N’DAW face à la Cedeao

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Chassez le naturel, il revient au galop, est-on tenté de dire. Le Cnsp a beau tenter de se dérober aux exigences de la Cedeao en installant en lieu et place d’un civil un militaire en demi-teinte aux commandes de la Transition, il est rattrapé par la réalité. Nul n’a été besoin d’enquêter en tout cas pour détecter les prédispositions militaires de l’homme que la junte a su imposer aux autres composantes du collège. Lors de la toute première visite de contact qu’il a accordée à la Cedeao, Bah N’Daw n’a pu empêcher que son subconscient l’emporte et prennent le dessus sur son surmoi. Il a dû avouer de son propre chef que les affinités de corps ont plus prévalu à sa désignation comme président de la Transition. De source bien introduite, en tout cas, le tout nouveau locataire de Koulouba n’a point attendu d’être sondé pour afficher sans complexe sa vraie nature, en indiquant notamment qu’il demeure militaire jusque dans ses réflexes. «Excusez-moi parce que je suis militaire et j’ai les réflexes d’un militaire», aurait-il textuellement déclaré devant ses interlocuteurs. Les illustres visiteurs, selon les mêmes sources, n’en revenaient pas et sont ainsi sortis de l’audience avec une très mauvaise impression sur la personne appelée à être leur principal interlocuteur pendant les 18 mois que va durer la transition malienne. Une déception d’ailleurs perceptible dans la fermeté du ton utilisé pour réclamer un Premier ministre civile à l’état pur et non un militaire reconverti, de même que dans les clarifications réclamées quant aux dispositions de la Charte afférentes aux prérogatives du vice-président militaire.

Du rififi dans la Ruche

L'Adéma, le contenant, le contenu...En marge de la crise malienne, le Parti Africain pour la Solidarité et la Justice est durement frappé par un nouveau vent de crispation interne sur fond de méfiances entre membres de son directeur. L’épisode n’a probablement pas encore atteint les proportions d’une bourrasque mais il inspire aux acteurs de la Ruche une levée de bouclier telle qu’il est presqu’impossible qu’elle ne déteigne sur l’atmosphère des assises ordinaires en vue. En tout cas, nombre de responsables se regardent en chiens de faïences depuis le coup d’Etat du 18 août et la dissolution de l’Assemblée nationale. Faute de faire front commun contre la junte sur la question, les responsables choisissent de se retourner les uns contre les autres, s’entre accusent et se rejettent mutuellement la faute dans la perte systématique de représentativité parlementaire. En clair, la vingtaine de députés du Pasj, qui s’échine aux côtés de collègues déchus d’autres partis pour la réhabilitation de l’hémicycle, estime que le directoire s’est illustré par une passivité à frôler l’adoubement devant le coup d’arrêt institutionnel infligé par le CNSP. Le malaise intervient au moment où la machine est lancée pour les préparatifs du congrès de renouvellement de l’instance dirigeante des Abeilles et ne manquera certainement pas de peser dans la balance.

Quand la junte tranche dans la zizanie

Cherif Haïdara Cherif à la place de Habib Sylla. Le chamboulement a dû étonner plus d’un observateur quant à la composition du collège de désignation du président de la Transition. Pour la junte, en effet, l’entité qui incarne le changement, le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne, est désormais plus représentatif des concitoyens résidant à l’étranger que l’entité officiellement reconnue, à savoir : le Conseil des Maliens de l’Extérieur. Cette dérogation spectaculaire à la tradition n’est pas le seul bouleversement qui jalonne le cours normal des événements depuis le putsch du 18 Août 2020. Leur préférence a été tout autant faite dans la querelle de leadership qui agite depuis quelques années la faîtière de la gent féminine malienne. C’est la tendance Dembelé Ouleymatou Sow qui a ainsi mérité de siéger au sein du collège de désignation du président de la Transition, au détriment d’adversaires qui n’ont pas hésité à dénoncer ce choix arbitraire de la junte. Elles ont notamment donné de la voix à travers un communiqué désavouant la préférée d’Assimi Goita et compagnie comme la représentante attitrée de la CAFO. En tous les cas, ce n’est pas en tranchant aussi brutalement dans le lard qu’on pourra rassembler les Maliens autour des objectifs de la Transition.

Rassemblées par la Rédaction

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2 COMMENTAIRES

  1. “..Les illustres visiteurs, selon les mêmes sources, n’en revenaient pas et sont ainsi sortis de l’audience avec une très mauvaise impression sur la personne appelée à être leur principal interlocuteur pendant les 18 mois que va durer la transition malienne. …”

    CHAPEAU BAS Á SEM BAH N’DAW….!

    BAH N’DAW A TOUT JUSTE VOULU DIRE AUX “illustres visiteurs” MOUCHES Á MERDE” QUE LA MERDE N’ EST PLUS Á KOULOUBA, ET QUE LE DÉFILÉ CESSE….

    SANÉÉ ANI KONTRON…!!

    Vladimir Poutine, lors d’une réunion avec les dirigeants des partis de la Douma d’État, a parlé des exigences des organisations financières internationales envers la Russie, demande qui a été pour lui «fantastique, inattendue» et concernait un changement de la politique intérieure du pays.

    Le Président russe a évoqué les exigences des organisations financières internationales dans les années 1990 envers la Russie, demande qu’il a qualifiée de «fantastique, inattendue», lors d’une réunion avec les dirigeants des partis de la Douma d’État, la chambre basse du parlement, tenue ce mardi 6 octobre.

    Vladimir Poutine occupait alors le poste de président du gouvernement.

    En expliquant la nécessité de construire une politique indépendante, le Président a rappelé que dans les années 1990 alors que Moscou avait demandé de prolonger le délai de paiement des intérêts sur les prêts déjà pris, les représentants des institutions financières internationales de l’époque exigeaient du Kremlin un changement de politique intérieure. Il s’agissait en particulier de la politique de Moscou de lutte contre les terroristes dans le Caucase.

    «C’était fantastique, inattendu pour moi, mais cela a eu lieu, et j’étais un participant de cet épisode. C’est pourquoi nous devons partir du fait que nous devons être forts et indépendants, ou nous ne serons rien du tout. C’est pourquoi nous agissons avec soin et prudence ici», a souligné Vladimir Poutine.

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