ATT et la classe politique : Quel avenir pour notre démocratie ?

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          En nommant Modibo Sidibé comme Premier ministre de son ultime mandat, ATT semble faire un choix politique aux multiples conséquences. Il s’est naturellement débarrassé de l’opposition politique sans faire la part belle aux partis les plus forts de l’échiquier politique national, Adéma et Urd. Toutes choses qui annoncent des prémices de l’implication personnelle d’ATT aux élections municipales de 2009 et pourquoi pas de l’élection présidentielle de 2012. Echapperons-nous à des législatives anticipées ? La démocratie survivra-t-elle ?

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            Ils étaient plus de 40 partis politiques à demander, avec un soutien sans faille, au président indépendant Amadou Toumani Touré à se présenter à sa propre succession. Et sans coup férir, l’homme du 26 mars s’en est allé et sans difficulté face à une opposition moins organisée, pour y sortir victorieux avec plus de 70% de voix des Maliennes et des Maliens. Même si le taux de participation a été dérisoire. Et depuis la démocratie s’altère du jour au jour.

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            Après ce coup, ce sont des législatives qui furent organisées. Contrairement au Sénégal, l’opposition politique malienne y a pleinement participé en obtenant une vingtaine de sièges à l’Assemblée nationale, des députés sûrs. Contre toute attente, ATT a été trahi par les siens pour l’élection du président de l’institution car ils n’ont pas su lire entre les lignes directrices du Général en retraite. Ainsi, un de ses hommes sûrs au sein du parti de l’abeille solitaire, professeur Dioncounda Traoré a été élu contre son vouloir, sans difficulté, à la tête de l’hémicycle de Bagadadji pour normalement cinq ans. Alors, les supputations, les conciliabules et les fausses promesses faisaient croire qu’il y aura certainement un Premier ministre politique. Même si, sauf un cataclysme, tous les acteurs et avertis politiques savaient pertinemment que Modibo Sidibé allait succéder à Ousmane Issoufi Maïga à la primature.

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            Arrivé comme prévu, Modibo s’est attelé à former un gouvernement pouvant répondre aux exigences du programme de développement économique et social, le fameux PDES du Général président de la République. Il s’est vu submergé de Curriculum Vitae (CV) de toute sorte. Chacun ayant été déposé avec arguments et objectifs. Dans un imbroglio qui ne dit pas son nom, le flic et le super flic (Modibo et ATT) ont pris presque tous les partis politiques à contre-pied. Ils ont formé un gouvernement de 26 ministres en scindant certains départements mais en faisant la part belle aux femmes (7 Ministres au féminin). Salutaire car ce que femme veut Dieu le veut. Aussi chez nous la femme donne le bon signal. D’ailleurs les basketteuses semblent l’annoncer. Il reste à bien gérer l’aube d’une bonne journée c’est-à-dire joindre l’utile à l’agréable. Ainsi, les états majors politiques n’en reviennent pas dans leur majorité. Chacun se demande et des réunions nocturnes ont repris pour analyser ce qui vient d’arriver. Est-ce normal, gratuit, etc. ? 

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            Problème des partis politiques sinon, ATT en véritable stratège a dribblé tout le monde. A savoir les politiques, la jeunesse et même la société civile. Car, contre la volonté des uns et des autres, il a nommé des ministres sans l’aval de leur parti politique mais aussi nommé certains politiques avec une casquette de société civile. Aujourd’hui ceux-ci répondent avec aisance au nom de leur parti dans le gouvernement ou de leur association. Une façon pour lui de se camoufler derrière une promesse non tenue. Ainsi, il s’agit d’affaiblir les partis politiques d’ici 2009. D’abord, il a fait virer tous les chefs de parti capables de tenir la dragée haute à ses hommes. Puis, avec Dioncounda à la tête de l’Assemblée nationale, Ibrahima N’Diaye ministre, il (ATT) pourra mieux se positionner au congrès de l’abeille solitaire avec certains de ses hommes clés et sûrs au sein du parti rouge blanc. Alors, il faut préparer minutieusement et avec tact les municipales de 2009. Qui semblent le point culminant de tout ce qui se prépare en sourdine.

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Municipales 2009 : point d’orgue de  la stratégie d’ATT

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            C’est en principe en 2009 que nos compatriotes seront appelés encore à voter pour le choix des maires. A quelques mois de la fin de mandat de ATT mais à une période très propice pour lui d’opérer au changement qu’il tient certainement à cœur. C’est-à-dire procéder à une relecture de la constitution. Mais, cela ne sera pas sans conséquence car d’ores et déjà il y a deux grands hommes qui se positionnent pour 2012. Il s’agit notamment de Soumaïla Cissé (URD) et Modibo Diarra (MPR). Si le premier cité se trouve dans un parti où il est le leader incontesté, un parti qui semble se défaire du clanisme ; le second est l’homme de la NASA.
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rnBeau fils du président déchu (Moussa Traoré), il compte gérer le Mali avec des arguments solides et le soutien inconditionné des Etats-Unis d’Amérique. Pourtant tout laisse croire qu’ATT compte rester au pouvoir. Une divergence d’ambition qui risque de le séparer de son Premier ministre. Lequel semble aussi en position de se préparer pour 2012.  Puisque certaines sources annoncent qu’il s’emploierait dans les jours à venir à procéder à un large toilettage dans plusieurs domaines de collecte de fonds. Déjà avec son ami comme financier (Abou-bakar Traoré ministre des finances), les choses semblent sur de bonne voie pour réaliser le rêve de la succession d’ATT.

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            Cependant, il faut noter qu’avec la volte-face des politiques, qui laissent libre champ à un président indépendant, notre pays court un vrai risque pour sa démocratie. Alors, l’avenir ne s’annonce nullement radieux. Donc débout sur les remparts ! 

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B. DABO

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