Coup de théâtre au sein de la ruche à propos des primaires : Marimanthia Diarra se démarque de la Commission de conciliation

Le Secrétaire général de l'ADEMA, Marimanthia Diarra, réputé fort longtemps comme étant "un saboteur", au service de l'ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, vient de prouver les soupçons que certains de ses camarades ont exprimés à son endroit.

En effet,  le vendredi 22 juillet, l'ancien ministre du Plan a fait parvenir à la Commission de conciliation, présidée par Oumarou Ag Ibrahim, 4ème vice -président et, surtout patron du Haut Conseil des Collectivités, une correspondance.

Il dénonce à travers cette lettre "le retard pris par la Commission de conciliation pour se mettre à l'œuvre dans le cadre de la reformulation de ses missions".

Ensuite, il désapprouve le fait que "les critères retenus par cette instance,  pour parvenir à un candidat consensuel, n'ont pas été communiqués aux sept candidats".En clair, il met  en doute l'impartialité de cette commission, laquelle a comme rapporteur le très vieux militant de tous les temps, Adama Samassékou, compagnon d'Ibrahim Ly. En conséquence, il dit ne pas reconnaitre les conclusions du rapport qu'Oumarou Ag Ibrahim et camarades sont en train de rédiger.

Autrement dit, Marimanthia Diarra est le seul candidat, à nos jours, à se démarquer de la Commission de conciliation. C'est dire également que, quel que soit le candidat consensuel retenu, le Secrétaire général de l'ADEMA ne le reconnaitra pas. Il est donc dans une autre logique, celle de la trahison, de la déstabilisation du parti au profit d'une tierce personne. Parce que les arguments avancés par Marimanthia Diarra ne tiennent pas du tout la route. C'est du dilatoire. Le comportement de celui qui a en charge l'administration du parti n'étonne que ceux qui ne le connaissent pas.

En effet, c'est le même Marimanthia Diarra, qui a œuvré avec neuf autres, en 2002, pour saborder le candidat du parti à la présidentielle. Ils ont fait couler Soumaïla Cissé contre toute logique de parti, d'intérêts collectifs, pour assouvir leur besoin personnel. C'est ainsi que lui-même, Iba N'Dia   ye et Seydou Traoré sont devenus ministres. Les autres se sont contentés de postes dans la haute administration.

Marimanthia Diarra est la solide réputation depuis le PGRN d'être un homme qui ne défend que ses seuls intérêts.

La trahison est le moyen le plus sûr par lequel il réussit très souvent. Comme on le dit, qui trahira une fois trahira toujours. Or en politique, c'est la chose la plus partagée. Il est donc en terrain connu.

Pour l'instant, Iba N'Diaye n'est pas dans la même logique que le Secrétaire général du parti. Il a juré, à maintes reprises, la main sur le cœur, qu'il accompagnera le candidat  qui sera investi par le parti. Mais attendons pour voir.

Quant à Sékou Diakité, réputé pour sa discipline, il n'y a jamais eu de doute sur le fait qu'il suivra celui qui sera désigné par le parti. Idem pour les candidats les moins connus : Harouna Bouaré, Ousmane Traoré, Tiéoulé Konaté.

Rappelons que c’est le samedi 23 juin que le nom du candidat consensuel devra être connu.

Mais 24 heures auparavant, avec le rapport de la Commission de conciliation, on pourrait bien savoir celui qui portera les couleurs du parti en 2012. Ce choix n’engagera pas Marimanthia Diarra.

A suivre

PRIMAIRES ADEMA  POUR 2012

Le silence troublant de Boubèye

Depuis le lancement des primaires ADEMA, le 25 mai dernier, personne n'a entendu parler de Soumeylou Boubèye Maïga, l'une des éminences grises du parti. Le 5ème vice - président du PASJ brille par un silence assourdissant, alors que  beaucoup de militants attendaient  qu'il dépose son dossier pour le choix du candidat à la présidentielle prochaine.

Il ne l'a pas fait certainement en raison de sa présence au gouvernement, en qualité de ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. Le plus brillant, pour l'instant, de l'équipe Mme Cissé Kaïdhama Sidibé.

Boubèye ne s'est pas officiellement affiché en faveur d'un candidat, même s'il a des prédispositions à choisir Dioncounda Traoré au détriment des autres. Mais le hic, c'est que dans l'entourage même du président du parti, l'on s'interroge sur la situation de Boubèye pour la simple et bonne raison qu'il a cessé de participer aux différentes réunions du Comité exécutif de l'ADEMA. Il est vrai qu'il est toujours entre deux avions.

Mais, même quand il se trouve à Bamako, il est abonné absent. Il a pris de la distance par rapport au choix du candidat et à la procédure enclenchée à cet effet.

Il a donc clairement choisi le silence. Aujourd'hui, c'est cette attitude qui trouble les membres du Comité Exécutif. Chacun se perd en conjectures.

Les uns imaginent qu'il concocte un scénario contre Dioncounda Traoré. Les autres laissent entendre qu'il est en train de redorer son blason et qu'il sera candidat, au moment venu. Certains pensent qu'il se positionne comme ultime recours, en cas de pépin. Ses fans soutiennent que son temps d'action n'est pas arrivé.

En militant engagé, il est grand temps que les militants ADEMA, voire l'opinion publique sachent de quel côté se trouve l'imperturbable Soumeylou Boubèye Maïga.

A suivre.

Chahana Takiou