Décentralisation et déconcentration : Moussa Mara propose de multiplier les régions et de supprimer les cercles

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C’est en substance, la proposition faite par Moussa Mara, le candidat du parti Yelema à l’élection présidentielle. C’était à la faveur lors de sa traditionnelle rencontre avec la presse, vendredi 30 décembre 2011 au siège de son parti sur le thème « décentralisation et déconcentration ».

« l’administration du territoire et les relations avec les usagers illustrent mieux qu’ailleurs le conservatisme dont l’Etat malien fait preuve depuis l’Independence par rapport aux legs de la colonisation » déplore Moussa Mara. Pour lui, dans ce domaine, les régimes qui se sont succédé à la tête de notre pays ont été constants dans la reconduction du système colonial. Car selon lui, le cercle, la région et même la commune sont des inventions du colon pour assurer son ordre et son autorité sur les populations colonisées.

« Cinquante ans après les indépendances et bien que nous ayons franchi une étape majeure avec les reformes de 1993, le rapport  du Malien avec l’administration est encore emprunt de crainte, de soumission, de brimades et d’indifférence» a t-il laissé entendre.

Ce climat, selon lui, n’est pas facteur de progrès. « Nous proposons une organisation territoriale simple, en adéquation avec nos moyens et tournée entièrement vers le citoyen, ouvrant des perspectives significatives en matière d’infrastructures, d’accès aux services de base pour les Maliens au plus près de leurs lieux de vie » a t-il dit.

Il s’agit, aussi, d’une organisation territoriale  qui engagera une ouverture vers les pays voisins, consacrant les collectivités territoriales comme outil majeur de libération des énergies, d’encadrement des populations et des services à leur disposition pour réaliser  l’essentiel de leur dessein individuel et collectif.

Laquelle organisation se traduira, selon lui, par une forte déconcentration de l’administration, une reconfiguration des services étatiques vers le service aux collectivités et aux citoyens ainsi qu’un transfert significatif des missions, ressources, agents aux collectivités locales. A en croire, Moussa Mara, le Malien de demain doit trouver dans sa collectivité locale, l’essentiel des réponses à ses préoccupations. Toute chose qui, du point de son point de vue, sera un facteur d’ancrage démocratique et citoyen au regard de la proximité qu’il aura avec le décideur. Et la possibilité de l’accompagner ou de le sanctionner.

Pour mettre en œuvre cette réorganisation, le candidat Mara propose de simplifier le découpage territorial. Cela en augmentant le nombre de régions à une trentaine et en supprimant, purement et simplement, les cercles pour réduire le nombre d’échelons administratifs.

Aussi, il propose de revoir la dénomination des régions, qui ne devront plus porter le nom d’une ville ou  d’un cercle. Au risque de créer des tensions entre les villes et les cercles.

Il s’agit aussi de planifier l’organisation territoriale et ériger des villes moyennes car l’Etat définira l’aménagement du territoire national, en identifiant ses priorités, en précisant les règles d’urbanisation et d’occupation des sols, en codifiant les modalités pratiques de gestion foncière et d’urbanisation.

Un autre point évoqué est l’utilisation de la frontière  comme outil d’intégration et non comme facteur de blocage.

Dieudonné Diama

 

 

La potion magique du candidat Mara

A travers une conférence de presse qu’il a animée, le 23 décembre dernier, le candidat  investi du parti Yelema, Moussa Mara, a expliqué aux hommes de média ce qui, de son point de vue, est la solution pour une bonne gouvernance et  une promotion de la citoyenneté. C’était au siège de son parti.

Il s’agit d’une tradition que le candidat du parti Yelema a instaurée avec la presse, celle de rencontrer les hommes de media,  tous les vendredis, autour d’un sujet d’intérêt national.

« il est temps, après cinquante ans d’indépendance, que notre pays et notre continent empruntent le chemin indispensable à tout progrès collectif. Il s’agit de celui de la collaboration et du partenariat entre le peuple  et  ses leaders », a t –il dit.

Pour lui, le Mali a besoin « d’hommes et de femmes mus par l’intérêt  collectif et travaillant, main dans la main, avec les citoyens qu’ils aideront à comprendre, à proposer et à agir pour qu’ensemble nous avançions sur les chantiers battus ».

Il s’agit, a t –il poursuivi, d’hommes et de femmes qui exercent leur responsabilité pendant un temps et se retirent dans le cadre de  réelles alternances permettant à d’autres de venir continuer leurs œuvres.

Pour cela dit-il, il faut d’abord un leadership constructif  à travers la promotion de la morale et la conscience comme valeurs intrinsèques du leadership, encourager les leaders à s’ouvrir aux citoyens, à dialoguer avec la société civile, à accepter les débats contradictoires, à faire accepter les actes publics afin de susciter l’accompagnement de la population.

Il s’agit aussi de faire en sorte que les décisions de nomination soient logiques et justifiées, d’engager les leaders à jouer un rôle communautaire à la base.

Pour lui, il faut créer une société de l’alternance et des contrepouvoirs avec  une alternance promue, des contrepouvoirs informés et organisés, soutenir la transparence, les actions de bonne gouvernance locale.

Tout cela, ajoute t –il, à travers une gouvernance responsable, participative et cohérente. Toute chose qui passe,   selon lui, par la promotion de la citoyenneté avec l’enseignement de la citoyenneté à l’école, une plus grande implication des acteurs  politiques et la promotion de la citoyenneté.

Dieudonné Diama

 

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