Depuis quand un avocat qui défend ses intérêts personnels d’abord, avant bien entendu ceux de son client, devient un héros national au terme d’un procès où seul le droit a pour l’instant semble-t- il été dit ? C’est ce qui se lit et se raconte depuis l’annonce faisant état d’un jugement rendu en faveur de l’Aci défendu par Me Kola Koïta, un homme qui, jusqu’ici, a tout notre respect. Est-ce la société s’estimant lésée et spoliée qui, au terme d’une interdiction de publier des avis, se fait remettre dans ses droits et se prévaut en conséquence d’un acte héroïque ? Ou l’avocat qui a fait son travail, pas gratuit que nous sachons ? Où est donc passée la notion sacro- sainte de «l’obligation de moyens et non de résultats» ?
Nous avons tenté de desserrer des mâchoires suite au procès gagné par l’Aci, d’autant que les responsables de la Sicg se disent sereins et refusent de céder à la provocation. Curieusement, des ‘’trucs pas net- net’’ font jour et obligent à de nouveaux questionnements : Y aurait- il un lien quelconque entre le corbeau, l’avocat, le Végal et l’Aci ? Qui cherche à noyer le poisson à travers les conclusions du jugement rendu en CIV ? Qui, finalement, a intérêt à étouffer l’affaire dite «Notre Clearstream à nous » ?
De l’étonnante apparition du Végal dans cette affaire de corbeau et de la guéguerre Aci-Sicg
Cité dans l’affaire des messages du corbeau, on ne sait vraiment comment, le Végal, apprend- on, a eu maille à partir avec la victime du corbeau, c’est-à-dire, l’Ivoirien Mohamed Saïdi Jamal retranché depuis à Abidjan. Une correspondance, émanant du bureau du Végal et adressée au Pdg de la SICG, référenciée sous le numéro 4/ 2005/ BVG, avec pour objet : ‘’mesures conservatoires sur des biens fonciers à la date du 8 juillet 2005’’, a été perçue comme une menace par le destinataire.
Dans sa réponse au Végal, référenciée au 496/ PDG/ MSJ/ 05, du 11 juillet, l’opérateur, c’est-à-dire Mohamed Saïdi Jamal, a rappelé au Végal le cadre strict de ses interventions « … Toutefois, nous nous permettons de vous rappeler que cette mission de vérification à la Bhm ne nous concerne nullement, si ce n’est qu’à l’occasion et sur demande, notre entreprise pourrait être amenée à collaborer pour fournir des pièces ou documents utiles à la bonne conduite de votre mission. Dès lors, votre institution ne saurait, si ce n’est en violation de la loi, nous imposer une reddition de comptes concernant nos relations avec la Bhm.Pour votre information, notre société et la Bhm-sa sont deux structures relevant du droit privé qui ont décidé de saisir le tribunal de Commerce en vue de trancher leur litige, ce qui est effectif. Nous avons été surpris et sommes étonnés de vos instructions concernant l’administration des domaines et l’Aci, tendant à interdire à ces administrations de poursuivre toutes transactions avec notre société…… ».
Au tout début de l’affaire du corbeau, on se rappelle, il a été question de reddition des comptes de la Bhm. Comment alors, le Végal qui fait honnêtement son travail de vérification, s’est retrouvé au cœur de ce qui est perçu aujourd’hui comme l’un des plus grands scandales politico-économiques de la 3e république ? Le rapport du Végal de la période 2003 -2005 fait-il mention de l’Aci ? Est-ce vrai que l’avocat de l’Aci, l’honorable Kola Koïta, aurait été vu dans une suite de l’Amitié, jeudi dernier, en compagnie du Végal qu’on annonçait malade et partant pour des soins à l’étranger ? L’étau se resserre et l’affaire du corbeau qui n’est autre que la vraie face de la guéguerre Aci / Sicg, promet des lendemains chauds pour plus d’un. A suivre.
NB : dans cet article, les facs simulées des correspondances échangées entre le Végal et le patron de la SICG, et celle adressée au directeur national des Domaines et du Cadastre par le Végal. Une correspondance rédigée et envoyée le 8 juillet, soit 3 jours après la lettre au patron de la SICG le 5 juillet et 4 jours avant l’arrivée de la réponse de la SICG.
Le corbeau en sursis
Qu’attendent les autorités judiciaires?
Puisque l’affaire se dénoue d’elle-même et que l’identité du corbeau et celle de sa victime sont pratiquement connues, qu’attend l’Etat pour sévir ? Encore un acte d’un haut cadre de l’Etat qui restera impuni ? Qu’en pense la véritable famille socio- politique du corbeau ? Réagira-t-elle ou préfèrera-t-elle continuer à jouir des coups de main du haut dignitaire ? Ou bien, est-ce à dire que quelqu’un, en haut lieu, protègerait le corbeau ?
En tout cas, ils sont nombreux les Maliens qui attendent que celui-ci jette enfin les masques pour répondre de ces actes devant la justice.