L’ADEMA face à 2012 : Quand Iba N’Diaye joue à la division
L’appel à candidature du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice, lancé le 25 mai au CICB par le président Dioncounda Traoré, est au centre de tous les débats dans les structures de la Ruche. Cet appel, conformément aux statuts du parti, exclut dans un premier temps les sections dans le choix du candidat devant défendre les couleurs du parti à la présidentielle prochaine.
Ce sont les membres du Comité Exécutif qui élisent d’abord le porte-étendard des Abeilles. Ensuite, ce choix est soumis à la Conférence nationale, composée des différents Secrétaires généraux de section, des délégués des mouvements de femmes et de jeunes ainsi que des représentants des Commissions spécialisées. Elle est souveraine et peut bien remettre en cause la sélection opérée par l’instance dirigeante du parti. Cependant, dans un parti sérieux, on voit mal comment une Conférence nationale pourrait désavouer le sommet du parti. Comme il s’agit du parti des Abeilles, où tous les coups sont permis, où la traitrise est l’une des meilleures qualités et où les décisions sont souvent dictées soit de Koulouba (ATT) soit de Titibougou (Alpha Oumar Konaré), rien ne pourra étonner les observateurs avertis de la scène politique.
Le groupe de Dioncounda Traoré œuvre pour que le choix du parti ne divise pas la base (les électeurs du parti), dans la mesure où le choix se fait au sommet. Un deuxième groupe, celui de Sékou Diakité, se bat pour l’égalité des chances et pour éviter d’amener le débat à la base, dans le souci de la préserver des querelles de leadership qui se passent au sommet du parti.
Le troisième groupe, celui d’Ibrahima N’Diaye, redoutable perturbateur, s’adonne à son jeu favori, celui de diviser notamment la base pour que, le moment venu, son champion tire son épingle du jeu, avec un groupe de dix ou de quinze ténors, pour soutenir un candidat autre que celui du parti. D’autant que lui-même sait qu’il n’a aucune chance de défendre les couleurs du PASJ à la présidentielle prochaine. Iba veut remettre ça comme en 2002, où il fut candidat aux primaires ADEMA de janvier 2001, avant de se désister au profit de feu Mandé Sidibé. Au moment de la présidentielle, le même Iba, au lieu de continuer avec ce dernier, a finalement jeté son dévolu sur le candidat indépendant Amadou Toumani Touré. Au finish, il a été récompensé pour le travail de sape mené au sein de la Ruche, par un portefeuille ministériel. Pour un strapontin, lui et certains de ses camarades ont fait perdre à l’ADEMA le pouvoir, avant d’aller «quémander des postes», pour reprendre l’expression du Pr Ali Nouhoum Diallo.
Iba a repris du service, en provoquant le débat à la base, dans la perspective de remettre en cause, lors de la Conférence nationale, le choix que le Comité Exécutif sera amené à faire. Parce qu’il sait bien qu’au niveau de cette instance, il n’a aucune chance face à Dioncounda Traoré et à Sékou Diakité, le jeune loup aux dents longues. C’est ainsi que, dans son Kayes natal, Iba a activé une association pour soutenir sa prochaine candidature, à défaut d’avoir le soutien de la section, qui dit être derrière le candidat qui sera choisi par l’instance dirigeante du parti.
En Commune I et dans plusieurs autres sections du parti, on a reçu la visite d’Iba N’Diaye. Le discours est toujours le même: «…J’ai une ambition pour le Mali et je veux être le candidat du parti…». Son ambition est légitime. Mais il manque de sérieux et, surtout, de rigueur. C’est pourquoi beaucoup pensent qu’Iba N’Diaye est en service commandé, en mission, pour affaiblir la base du parti et conduire le PASJ à Canossa.
A suivre.
Chahana Takiou
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