Les députés de l'opposition hier face à la presse : \"Cette révision constitutionnelle est un coup d'Etat contre la démocratie\"

4 Août 2011 - 00:00
4 Août 2011 - 00:00
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Après avoir voté contre le projet de révision constitutionnelle adopté par l'écrasante majorité de 141 voix pour, les 3 députés de l'opposition SADI étaient face aux journalistes, hier mercredi,  à la Radio Kayira sise à Djélibougou. Organisée en collaboration avec la fondation CMDID, la rencontre sous le thème "Le bilan de la session ordinaire d'avril 2011 et analyse critique de la démarche parlementaire de l'opposition" a permis à l'honorable Oumar Mariko et ses collègues Oumou Coulibaly et Moussa Coumbéré de dénoncer la révision constitutionnelle qui vient d’être adoptée.

Présentant le groupe des députés de l'opposition après cette session d'avril qui vient de s'achever, l'honorable Oumar Mariko a rappelé que depuis que le PARENA est entré au Gouvernement, le groupe parlementaire PARENA-SADI s'était disloqué.

     Il ne restait que les quatre députés pour l'opposition SADI (non inscrits, puisque c'est au moins 5 députés qui peuvent constituer un groupe parlementaire) jusqu'au départ du député Mamadou Guindo à la CODEM. Ils ne sont alors que 3 députés à animer l'opposition à l'Hémicycle : Oumar Mariko, Moussa Coumbéré et Oumou Coulibaly.

Parlant du bilan du travail législatif, Dr Mariko a déclaré que 65 projets de lois étaient soumis à l'examen des députés. 36 ont été adoptés, 2 renvoyés, celui portant Code des personnes et de la famille et celui portant abolition de la peine de mort. Il y avait 7 propositions de lois dont l'adoption rencontre une certaine hostilité des gouvernants par le fait de conditions draconiennes. Par exemple, la proposition de loi entraînant des dépenses doit comporter des recettes compensatoires. S'ajoute à ce bilan législatif une dizaine de questions orales formulées par Oumar Mariko, Konimba Sidibé, Me Kassoum Tapo, Belco Bah, Mme Haïdara Aichatta Cissé dite Chato.

L’honorable Oumar Mariko n’a pas manqué, dans son intervention, de s’appesantir sur la problématique des lois d’habilitation qui donnent la latitude au Gouvernement de «légiférer» par ordonnances pendant la période de vacances parlementaires. Pour le député élu à Kolondiéba, le Gouvernement profitte de cette prérogative pour mettre l’Assemblée devant  le fait accompli à travers des ordonnances qui créent des structures nouvelles sans l’avis des représentants du peuple. Ceux-ci, grâce à la majorité des députés issus des partis qui accomppagnent le Gouvernement ne font qu’entériner les abus de pouvoir de l’Exécutif.

Expliquant, par ailleurs, les difficultés qu’ont les propositions de lois à passer, Dr Oumar Mariko a déploré le manque criard de moyens des représentants du peuple. Les assistants parlementaires et les simples secrétaires n’étant pas à même d’aider les députés à pouvoir bien élaborer les textes des propositions de lois, y prévoir, par exemple, un mécanisme de compensation financière contre une augmentation de dépense que leur application entraînerait. Il a cité la proposition de loi sur les anciens combattants dont personne ne nie le bien-fondé et dont l’examen  demeure renvoyé aux calendes grecques. Le ministre de la Défense se serait opposé à cette proposition de loi s’appuyant sur l’argument selon lequel la situation des anciens combattants «n’a pas fait l’objet de débats au sein des troupes».

Le porte-parole des députés de l’opposition SADI a également évoqué la situation des travailleurs et partants volontaires de HUICOMA qui  demeure au centre de son combat politique, comme d’ailleurs la situation des paysans spoliés de leurs terres dans la zone Office du Niger et ailleurs. A ce propos, il dira que l’Etat malien reste énormément redevable à l’égard des partants volontaires et s’est offusqué du fait de l’impunité dont a bénéficié l’établissement des chèques sans provisions dans ce dossier.

Et l’honorable Oumar Mariko de souligner le cas de Sanamandougou dans le cercle de San où malgré les alertes sur les mécontentements des populations locales, alertes transmises au ministre Kafougouna, rien n’a été fait jusqu’aux récents drame (avec morts d’hommes) à propos des conflits fonciers autour du barrage de Talo.

Répondant à des questions relatives au projet de révison constitutionnelle que l’Assemblée nationale vient d’adopter en sa séance plénière du mardi 2 août, Dr Oumar Mariko qui, faut-il le rappeler est le candidat investi de son parti, SADI, à la présidentielle 2012 et non moins Secrétaire général du parti, a déclaré que «cette révision constitutionnelle est un coup d’Etat contre la démocratie malienne». Pour lui, le président de la République est «hyperpuissant»  entre autres  récriminations.

A propos du parti SADI, Dr Mariko a fait remarquer que le statu quo demeure. Les 5 sièges réclamés par l’opposition ne sont pas encore acquis, alors qu’elle a déposé sa liste dans le délai. C’est la majorité qui ne l’a pas fait dans le délai et était forclose.

Bruno D SEGBEDJI

 

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