Face à l'occupation des régions du nord du Mali et le blocus des armes destinées à l'armée malienne par la CEDEAO, le collectif MP22 a marché hier pour manifester son mécontentement. Cette marche qui avait été annoncée comme grandiose, n'a enregistré que les organisateurs accompagnés de badauds. Ils ont scandé des slogans hostiles à la CEDEAO, au président de la transition Dioncounda Traoré et à une certaine presse.
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Marche de soutien du MP22 à l'armée e 18 septembre 2012 (photo indépendant)[/caption]
Partis de la place de la liberté, les marcheurs, une cinquantaine de personnes, se sont dirigés vers le ministère de la Défense et des anciens combattants. Entouré d’un grand nombre de forces de l’ordre plus nombreux que les macheurs du jour pour cette marche, les organisateurs projetaient de rassembler plusieurs centaines de personnes. Mais, les populations en ont décidé autrement en boycotant le rendez-vous.
On notait seulement la présence des organisateurs comme Rokia Sanogo, Dr Oumar Mariko et quelques responsables du MP22 entourés de badauds. Tout au long de la marche, ils ont scandé des slogans hostiles à la CEDEAO, au président Dioncounda, à une certaine presse et des pays frontaliers. Ils ont demandé la libération des armes destinées à l'armée malienne pour permettre à celle-ci de jouer son rôle régalien et libérer les régions occupées.
Devant le ministère de la Défense et des anciens combattants, les marcheurs ont été reçus par le chef d'Etat major adjoint, Adama Dembélé. A ce dernier, la présidente du collectif, Pr Rokia Sanogo a lu une déclaration.
Dans cette déclaration, elle a dénoncé l'ingérence de la France dans la crise malienne. Cette situation, a-t-elle dit, est lourde de conséquence pour la sous-région. Parlant de la demande d'intervention adressée à la CEDEAO par Dioncounda Traoré, elle l'a qualifie de honte. Ce qui, explique-t-elle, a empêché l'ORTM, la télévision publique de diffuser l'information laissant le soin à RFI, une radio qu'elle qualifie des milles collines de le faire.
Cette annonce s'inscrit dans une vision stratégique coloniale dont l'objectif final est de réaliser la partition du pays. L'ancien colonisateur a toujours été la carte maitresse des proconsuls de certains pays membres de la CEDEAO, de la France et des Etats Unis qui n'ont jamais renoncé à leur agenda caché sur le Mali. Toutes les rencontres des chefs d'Etat de la CEDEAO, des Etats-majors des armées s'inscrivent dans cet objectif. Que veulent-ils réellement ?
Sécuriser Dioncounda qu'ils veulent imposer coûte que coûte au peuple malien comme le président de la transition. Ensuite, ils vont prendre en main les forces armées et de sécurité, organiser des élections tropicalisées et imposer à la tête du Mali des marionnettes…
Ces manœuvres des ennemis intérieurs et extérieurs du Mali resteront vaines, a-t-elle conclu. Dans tous les cas, le fiasco de la marche d’hier du MP 22 explique que les quelques personnnes qui croyaient encore à ce mouvement de soutien aux putschistes commencent à être déçus de ce mouvement. Près de 5 mois après le coup d’Etat, rien n’est fait pour mettre fin à la souffrance des populations du Nord.
Cléophas TYENOU