Me Kassoum Tapo répond à ses détracteurs: « Tous les biens que je possédais en 1997 ont été acquis avant que je ne soit Président de la CENI»

10 Sep 2012 - 04:00
10 Sep 2012 - 04:00
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Visiblement, le désormais ex porte-parole du FDR, Me Kassoum Tapo, est très remonté contre ses détracteurs, qui critiquent sa gestion de la CENI en 1997, et certains membres du FDR, qui l’accusent de trahir leurs mots d’ordre. Au cours d’un déjeuner de presse, samedi dernier, dans sa somptueuse résidence de Titbougou, il a démonté leurs allégations et dénoncé des adversaires qui tiennent à l’abattre. Voici l’intégralité de sa déclaration liminaire. [caption id="attachment_86273" align="alignleft" width="300"] Me Kassoum Tapo[/caption] Mes chers amis de la presse, je vous remercie d'avoir accepté de partager avec moi ce déjeuner, qui me donne l'occasion d'apporter quelques précisions complémentaires sur les circonstances qui m'ont conduit à démissionner de mon poste de porte-parole du FDR, d'une part, et de fournir quelques éclaircissements sur les tentatives de dénonciation calomnieuse dont j'ai fait l'objet pendant mon absence, d'autre part. Je voudrais tout d'abord vous dire que, dès mon arrivée à Atlanta le 14 août dernier, lorsque j'ai été informé par le journal InfoMatin du communiqué du FDR désavouant mes propos de la veille, faisant le compte-rendu sur RFI de notre rencontre avec le Président de la République, j'ai aussitôt rappelé le journaliste de RFI, Guillaume Thibault, à qui j'avais accordé l'interview. Il a exprimé sa stupéfaction, dans la mesure où, dit-il, deux responsables du FDR, ayant participé à la rencontre avec le Président, lui avaient déjà livré les informations, qu'il voulait me faire officialiser tout simplement en ma qualité de porte‑parole. Il a promis de rappeler aussitôt le premier Vice-président du Front, Monsieur Iba N'Diaye, pour lui manifester son indignation, ce qu'il a fait effectivement. Par ailleurs, ce lundi 13 août dernier, aux environs de 18 heures, en rentrant chez le Président de la République, Amadou Koita, Secrétaire politique du FDR, m'a informé qu'un journaliste de RFI me cherchait frénétiquement depuis quelques heures. J’ai répondu que cela était normal, à un moment où tous les journalistes couraient vers l'information sur la formation du GUN, puisque j'étais toujours le porte‑parole du FDR. À la sortie de l'audience avec le Président de la République, il a insisté encore afin que je rappelle RFI avant de prendre l'avion. Il m'a donné le numéro de RFI en présence de Monsieur Cissé, chargé de communication. J'ai été par la suite estomaqué d'apprendre qu'il a soutenu, lors de la réunion du FDR qui a fait mon procès par défaut, que j'avais prémédité d'appeler RFI, puisque je lui avais rappelé que j'étais toujours le porte-parole. Je comprends aujourd'hui ses motivations réelles et je partage volontiers son amertume et sa frustration de n'avoir pas été appelé au gouvernement d'union nationale. Mais je pense que l'honnêteté intellectuelle doit le conduire aujourd'hui à confirmer à nos camarades du FDR ce que je viens de révéler. Je voudrais ensuite vous dire que j'ai été stupéfait d'apprendre que certains de nos camarades, qui pensaient peut‑être que j'avais envoyé mon CV pour quelque strapontin ministériel, ont poussé la malveillance jusqu'à aller remettre au Premier ministre la copie du Décret de Février 1997 autorisant la CENI de l'époque, que j'ai eu l'honneur de présider, à passer de gré à gré les marchés des opérations électorales. Ce fameux décret, que certains leaders du défunt COPPO, opposants de toujours devant l'Eternel, brandissent depuis plus de 15 ans maintenant, constituait-il, à leurs yeux, quelque élément de preuve de culpabilité ou de présomption de malversations à mon égard? Ledit décret ne constitue‑t‑il pas plutôt un moyen légal pour moi de me mettre à l'abri de toute incrimination ou de toute poursuite éventuelle, relativement à la passation des marchés de la CENI? L'ai‑je jamais invoqué? IBK, Premier ministre de l'époque, homme d'État s'il en fût dans ce pays, aurait‑il jamais initié ce décret si les circonstances d'urgence exceptionnelle de l'époque ne l'eussent exigé pour la réussite de notre mission, dont dépendait la survie même de nos institutions? Mais, malgré le bénéfice de ce décret, et sur l'exigence du Questeur de l'époque, Madani Traoré, Inspecteur des Finances émérite, respecté par ses pairs au ministère des Finances, tous les marchés importants de la CENI ont été passés par appel d'offres. Ils ont tous été attribués aux mieux disant, et je n'ai pas souvenance d'avoir enregistré une seule contestation de la part des différents soumissionnaires. Croyez bien que s'il y avait eu malversations, surfacturations, ou autres procédés malhonnêtes dont je ne suis pas familier, n'ayant jamais eu auparavant à gérer de marchés publics, nos adversaires ne nous auraient jamais fait aucun cadeau. Or, tous les marchés de la CENI ont été attribués par sa plénière, avec la participation de tous ses membres, y compris ceux de l'opposition de l'époque, et je ne me souviens pas d'une seule désapprobation. Bien au contraire, en tant que Président, j'ai eu à rescinder certains marchés, dont celui des bulletins, des cartes et des imprimés électoraux, attribués sur appel d'offres à Graphique Industrie, pour un montant de 2 800 000 000 FCFA, que j'ai ramené à 2 milliards en obligeant le PDG de Graphique Industrie à signer un nouveau marché, de gré à gré, pour ce montant; et celui de la régionalisation du fichier électoral, que j'ai ramené de 500 à 250 millions. Qui dit mieux? Si je peux comprendre qu'à l'époque beaucoup, à commencer par moi même, aient pu être étonnés par le coût exorbitant de ces élections, parce qu'elles étaient les premières élections pluralistes jamais organisées par une Commission nationale indépendante dans notre pays, je comprends difficilement aujourd'hui qu'on puisse encore s'en étonner, en toute bonne foi, au vu des élections de 2002, qui ont coûté 26 milliards, de celles de 2007, qui ont coûté près de 30 milliards, et de celles de 2012, qui étaient prévues pour plus de 40 milliards, contre 19 milliards pour les élections de 1997, qui se sont étalées sur deux ans, avec un personnel rémunéré de plus 4 800 membres de la CENI.  Et ces élections, au jugement même de nos détracteurs d'hier et de certains observateurs avertis de la scène politique, et même de la Cour constitutionnelle, n'ont pas été plus catastrophiques que celles de 2002 et 2007. Je n'ai pas souvent répondu aux attaques dont j'ai fait l'objet pour la gestion de la CENI de 1997. À la fin de ma mission, en 1998, bien que n'étant tenu par aucune obligation légale de déclaration de mes biens, j'avais déclaré sur l'honneur, devant la presse nationale et internationale, que tous les biens que je possédais à l'époque, tant au Mali qu'à l'étranger, avaient été acquis avant la CENI, à la présidence de laquelle j'avais été élu en ma qualité de Bâtonnier de l'Ordre des Avocats, élu par mes pairs, n'ayant jamais eu auparavant à gérer de quelconques deniers publics, et n'ayant jamais exercé d'autres professions que celle d'avocat aux Barreaux de Paris et du Mali depuis 1980. Avant ma prise de fonction de Président de la CENI, j'avais fait filmer ma résidence actuelle, également parue en photo dans un numéro de l'époque de Jeune Afrique, résidence qui fait l'objet de toutes les convoitises et me vaut toutes les jalousies de la part de ceux qui n'ont jamais connu le bonheur de construire. Non, je ne quitterai ni cette maison ni la scène politique! Que ceux qui souhaitent cela trouvent autre chose, car, après 15 ans, il y a prescription. Car je suis en paix avec ma conscience, fier d'avoir pris toutes mes responsabilités à un moment historique, extrêmement difficile, où notre démocratie était aussi menacée qu'elle l'est aujourd'hui, à un moment où les institutions de notre pays auraient pu sombrer plus qu'aujourd'hui. Je le rappelle simplement, pour mémoire, à ceux qui n'ont pas vécu ces durs moments avec nous. Chers amis, vous comprendrez qu'à mon retour je consacre mes propos préliminaires «aux coups de couteau» qui m’ont été plantés dans le dos. Mais, bien entendu, je reste à votre disposition, en tant que membre fondateur du FDR, en tant qu'élu national, et tout simplement en tant que citoyen, pour répondre à toutes vos questions. Je vous souhaite un bon appétit et un bon après‑midi, merci. Me Kassoum TAPO  

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