Politique : Instabilités au sein du RPM

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Depuis un certains temps, le Dr Bocari Tréta, est en proie à d’énormes difficultés pour contrôler son parti, le RPM (Rassemblement pour le Mali).

Décidemment, la crise de leadership que traverse le parti présidentiel perdure. En effet, il ne se passe plus une semaine sans que cette formation politique n’étale sur la place publique sa grande division, à travers des démissions aussi fracassantes que spectaculaires. Les dissensions sont de plus en plus fortes entre la direction du parti et plusieurs cadres.

Depuis, on assiste au départ de plusieurs députés et de hauts responsables du parti des tisserands. Et la dernière manifestation de ces tensions récurrentes est la sortie virulente du 2ème vice-président du parti, M. Nancoman Keïta.

Dans une correspondance au ton particulièrement vif, il dresse un constat accablant sur l’état du parti : « Le constat affligeant d’une part de la campagne électorale, non structurée et mal outillée sur le terrain, à la présidentielle de juillet- août 2018 et d’autre part, du caractère irrégulier et flibustier des conférences d’investiture dans les sections au détriment des valeurs fondatrices du RPM, interpellent fortement sur l’avenir du parti ». Il ajoute : « Déjà, la transfiguration imprimée par le congrès en 2016, au lieu d’être porteuse, a plutôt conduit à s’interroger sur la capacité du parti à assumer son destin, au regard des attentes légitimes des citoyens. Pour mémoire, le parti a pu à peine éviter les déchirures à la veille du 4ème congrès, n’eût été la respectueuse doigtée inhibant du camarade Ibrahim Boubacar Keita, alors président du parti ».

Pour Nancoma Keïta, son constat est partagé par beaucoup d’autres militants. Et pour sortir le parti de cette impasse, il propose la tenue d’une conférence nationale des cadres du parti.

Pour cette conférence nationale, Noncoma Keita propose de discuter sur quatre points : le premier, concerne l’état de déliquescence du parti face à la quête nationale de paix sociale ; le suivi des dispositions politiques et organisationnelles de réhabilitation et de réorientation.  Le troisième point, porte sur l’adaptation du programme du parti et le renforcement de l’ancrage social du parti.  Enfin, la promotion des ressources humaines en général et du RPM en particulier.

En outre, M Keita dénonce, le processus de désignation des candidats aux législatives : « les dérives  ont fait du RPM un parti de récupération par des prédateurs intérieurs et extérieurs de tous horizons, avec la complicité intéressée des premiers responsables ».

Désormais, la guerre est ouverte au sommet pour le contrôle du parti présidentiel. La fronde est générale à tous les niveaux du parti, la bataille de positionnement continue de faire rage au sein du RPM.

Le navire d’IBK se vide

Le débat aujourd’hui, c’est que le président IBK est en train de perdre ses soutiens. Le député Bafotigui Diallo élu en commune V, s’ajoute à la longue liste de ceux qui se sont retirés pour se retourner contre IBK. Des députés du parti présidentiel, ont clairement apporté leur soutien aux magistrats, alors que précédemment, ils étaient du côté du chef de l’État. Ils ont déconseillé au président de la République de chercher à régler les problèmes des magistrats par un autre problème, sans doute plus difficile à gérer. Ces faits qui se produisent au sein du RPM, apparaissent comme des signes de plus en plus évidents d’une famille présidentielle marquée par la dichotomie. On se rend compte, que face à certains projets à l’Assemblée Nationale, on assiste à une cohésion de façade entre les députés soutenant les actions du chef de l’État. Les désistements enregistrés pour protester contre la proposition de loi qui supprime le mouvement syndical en milieu  de la justice ne sont qu’une partie émergée d’un iceberg d’instabilités de plus en plus énorme et qui commence à inquiéter le président de la République. En proie au désespoir en raison des nombreuses prises de position contre des lois, on ne risque rien en donnant pour morts tous ses projets qui visent à assassiner les libertés démocratiques. Dans de nombreux dossiers qui alimentent l’actualité comme celui-ci, ce n’est pas pour la première fois que le président IBK perd des soutiens. Rien de tout cela ne le rassure à se lancer dans des aventures, qu’on sait d’avance vouées à l’échec.

Jean Pierre James

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