Rentrée Gouvernementale : Le Premier ministre face à lui-même
C’est en principe ce matin que les derniers ministres reprennent le travail. La bonne mine des uns et des autres permettra de juger de la marche à suivre...
C’est en principe ce matin que les derniers ministres reprennent le travail. La bonne mine des uns et des autres permettra de juger de la marche à suivre.
Le Premier ministre est rentré de ses vacances dans son village. Des vacances qui semblent lui avoir fait du bien…
L’activité reprend pour lui, les soucis avec. Déjà, à ce niveau, on peut noter le mouvement d’humeur des camionneurs sénégalais, excédés par les tracasseries policières à la frontière. Si ces tracasseries ne sont pas nouvelles et ont toujours été décriées sans résultat, il n’en est pas de même pour… la route.
En effet, Pinochet est plus facilement jugeable sur le terrain du concret. L’homme n’est pas très politique ou n’a en tout cas pas révélé cette facette de sa personnalité. Par contre, il pousse à la roue le développement des infrastructures.
Au niveau du désenclavement intérieur et extérieur du Mali, Pinochet s’est beaucoup investi. On peut noter d’abord le pont de Wabaria à Gao, pont qui sera inauguré, selon nos sources, le 22 septembre prochain. Il est celui qui a parcouru le monde à la recherche de financement pour cet ouvrage d’art.
Toujours au niveau du désenclavement intérieur, on peut retenir à son actif des routes comme celles de Kita-Saraya, la table ronde de Bandiagara sur le financement de la route du poisson…
Au plan international, le Mali est relié désormais à ses voisins par des routes. C’est le cas par exemple de la route Bamako-Dakar, de Gao-Niger ou encore de Bamako-Conakry.
Pinochet s’est beaucoup investi pour la sécurité alimentaire au Mali. Sa tournée avant le début de la campagne a eu un impact certain. En effet, cette année, il n’y a pas eu de crise alimentaire ou de pénurie lors de la dure période de soudure. La sécurité alimentaire a marché à fond et les stocks de sécurité ont été judicieusement repartis.
Atout gagnant
Pinochet a surfé sur des vagues favorables, et le fait de ne pas être politiquement marqué, a fini par lui être favorable. En plus, le président étant « envahissant », Pinochet a su jouer sa partition, toute sa partition certes, mais rien que cela. Il a su rester discipliné, méthodique et besogneux, ce qui l’a par exemple épargné des volées de bois verts que subissent ATT et son ministre de l’Administration territoriale.
A équidistance des chapelles politiques, les clans au sein du gouvernement et les querelles d’ego, Pinochet a su se mettre au-dessus de la mêlée politique. Une position qui devrait encore lui être favorable. Déjà difficile à prendre à défaut sur le plan du travail et du travail bien fait, il aura fort à faire dans les jours à venir pour maintenir le cap.
En effet, à la veille des échéances de 2007, certaines familles politiques (heureusement ?) ont des réminiscences de leurs missions et commencent à s’agiter. Au risque de mettre son autorité en jeu, il devrait ou descendre dans l’arène politique ou user de la guillotine. Dans les deux cas, il faudrait qu’il ajoute à sa gestion le politique. Dans son acceptation populaire au Mali, cet aspect ne peut pas le desservir. Pinochet a su composer avec tous ceux qui composent son équipe.
Il n’est pas un adepte de la langue de bois. Il a déjà fait ses preuves dans biens de domaines. Aussi, s’il a encore le temps et les coudées franches, Pinochet peut encore révéler d’autres facettes de sa personnalité.
Les mois à venir seront difficiles sur le plan politique. Les partis politiques commencent à s’agiter et à faire valoir leur opinion. En effet, certains en ont miraculeusement maintenant. Des divergences dans l’opinion qui ne manqueront pas de déteindre sur le gouvernement et son action si le chef ne fait pas preuve de poigne.
Quoi qu’il en soit, Pinochet donne l’impression de bien tenir la barre. La rentrée de ce matin, avec l’orientation et les tournures que prendront les premières sorties des uns et des autres vont nous édifier sur la couleur du climat politique.
Alexis Kalambry
Quelle est votre réaction ?






