Les éléments de la gendarmerie nationale avaient pris d’assaut les locaux de la Maison de la presse samedi où devait se tenir l’Assemblée générale des associations et organisations professionnelles de la presse malienne. Face à cette situation qualifiée de « grand dommage et de régression » pour la presse nationale, le président du Comité de pilotage de la Maison de la presse et une douzaine d’associations et organisations de journalistes ont convoqué dans l’après midi du même jour les hommes de média à un point de presse à l’hôtel les Colonnes.
Le président du Comité de pilotage de la Maison de la presse, Sadou YATTARA, était samedi devant les journalistes pour donner son point de vue sur la situation : exceptionnelle, sans précédente dans l’histoire de notre presse qui a prévalu samedi à Dar- Salam, dans les locaux de la Maison de la presse. Il était accompagné, pour la circonstance, de son vice président Ibrahim Famakan COULIBALY. Plusieurs responsables d’associations et organisations professionnelles de la presse et de nombreux journalistes y étaient présents.
Dans une introduction sommaire, le vice président du Comité de pilotage, a expliqué que la presse malienne était suffisamment responsable pour éviter une telle « dommage en son sein ». Car, convaincu de la force du dialogue, il a laissé entendre qu’il n’avait, en aucun moment, imaginé un tel scénario dans la famille des journalistes. Cependant il s’estime heureux que de l’esprit de compréhension et de sagesse qui a prévalu au sein de son camp. « C’est matière grise qui s’est opposée samedi aux muscles », s’est-il justifié.
Le président du Comité de pilotage, Sadou YATTARA, en expliquant la genèse de la crise a estimé qu’il avait été démarché par Ibrahim SANGHO et certains de ses camarades pour lui exprimer leur ambition pour la Maison de la presse. Etant dûment mandaté, le président selon ses aveux, ne pouvait se prononcer en faveur de cette proposition sans l’aval de ses mandants. Pour faire à la situation de crise, les différentes associations et organisations professionnelles de la presse se sont plusieurs retrouvées pour envisager de voies de sortie de crise. La dernière en date était celle du jeudi 23 août à l’hôtel les Colonnes. C’est à la suite de cette dernière rencontre que l’Assemblée générale du samedi dernier avait été programmée à la Maison de la presse. La tenue de cette AG, a noté le conférencier, sera impossible, en raison d’un constat d’obstruction des locaux par la gendarmerie nationale, par la majorité des membres. « Ce matin quelle ne fut la surprise de plus d’un, en arrivant à la Maison de la presse de constater qu’elle était occupée par les forces de l’ordre. Elles sont en mission, elles ont eu des instructions de la hiérarchie m’ont-elles confié lorsque j’ai demandé qu’elles quittent les lieux parce que le responsable que je sui de la Maison de la presse n’a jamais demandé et souhaité quelles soient là », a expliqué le président face aux nombreux journalistes présents. Le « non » catégorique des forces de sécurité qui étant connu d’avance, selon le conférencier a conduit des délégués à se retirer. C’est ainsi que 12 associations et organisations ont souhaité prendre congé des lieux pour éviter de faire face à d’éventuelle bavure des forces de l’ordre.
Les journalistes ont saisi la balle au rebond pour poser de nombreuses questions aux conférenciers. Il s’agissait entre autres de savoir, les raisons qui ont conduit les premiers responsables à abandonner la Maison au profit d’autres membres non majoritaires, le coup de l’adversaire n’a t-elle pas réussi ? Le sort réservé au bureau mis en place par l’adversaire, la stratégie de reconquête de lieux, la sanction à envisager contre de tel acte abominable… ? Les réponses du conférencier et des représentants des organisations et associations professionnelles de la presse ne se sont pas fait attendre.
Ainsi le président de l’ASSEP-URTEL, Sambi TOURE, a laissé entendre que le bureau qui sera mise en place en l’absence de la majorité des organisations professionnelles est nul et non avenu. Personne ne s’attendait à une occupation des force de l’ordre, d’autant plus qu’on s’était convenus, en toute responsabilité de laver les linges sales à la maison, a-t-il argumenté. « Tout un chacun d’entre nous a une parcelle de responsabilité et n’était pas question pour nous de livrer nos journalistes aux coups de matraques et à l’humiliation », a-t-il ajouté. Quant à la solution préconisée pour la gestion de la situation le président de l’ASSEP dira qu’il s’agit avant tout d’une de problème entre le membre d’une même corporation et qu’aucun moyen ne sera négligé pour le résoudre. Pour le président de l’UPF Mahamae Hameye CISSE dira que la maison de la presse n’était encore dans une vacance administrative, d’autant plus que la dernière Assemblée avait recommandé au comité de pilotage en place de faire son bilan et rapport certifié en attendant la prochaine rencontre.
Après les interventions les douze associations et organisations de la presse qui s’estiment majoritaires à la Maison de la presse ont exprimé leur surprise et leur indignation face à cette occupation, sans mandat. « Face au constat d’impossibilité de tenir l’Assemblée général dans les conditions de sérénité convenues le jeudi 23 août à l’Hôtel les Colonnes, entre la majorité des responsable des associations et organisations membres de la Maison de la presse, le président, en accord avec des associations invitées, a décidé de surseoir à la tenue de l’Assemblée général », précise le communiqué conjoint des 12 associations, lu par le président de l’URTEL, Yaya SAGARE. Elles ont par conséquent réaffirmé tout leur soutien au comité de pilotage dirigé par le président Sadou YATTARA
Par Sidi DAO