RENOUVELLEMENT DU BUREAU DE LA MAISON DE LA PRESSE: Quand les chargés de mission des ministères de la Défense et de la Santé prennent en otage la presse

Le renouvellement du comité de pilotage de la presse, initialement convoqué pour le samedi 26 août 2006, a été pris en otage par des cadres de certains départements ministériels avec la...

28 Août 2006 - 14:00
28 Août 2006 - 14:00
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Le renouvellement du comité de pilotage de la presse, initialement convoqué pour le samedi 26 août 2006, a été pris en otage par des cadres de certains départements ministériels avec la bénédiction de certains journalistes de renom. Après avoir fait investir la cour de la Maison de la Presse par des éléments de la Brigade d'intervention de la gendarmerie malienne (BIGM), les partisans de Ibrahim Sangho, obnubilé par le désir du pouvoir, ont mis en place un bureau fantôme avec seulement les représentants de trois organisations membres sur les 15 qui composent le directoire de la Maison de la presse.
e n'est pas tous les jours que les patrons de presse se retrouvent devant leurs employés pour tenir un point de presse. Et c'est arrivé le samedi dernier à l'hôtel les Colonnes où Sadou Yattara et Ibrahim Famakan Coulibaly, respectivement président et 1er vice-président de la Maison de la presse, avec les responsables des autres organisations du secteur, ont exposé la situation regrettable qui a été constatée lors du renouvellement du bureau de la Maison de la presse.
Le comportement honteux de nos anciens confrères, Ibrahim Sangho, chargé de mission au ministère de la Santé et Nouhoum Togo, exerçant la même fonction au ministère de la Défense écoeure aujourd'hui toute la presse malienne. En effet, le renouvellement du Comité de pilotage de la Maison de la presse était prévu pour ce samedi 26 août au siège de cette structure et les responsables des différentes organisations s'étaient retrouvés, le jeudi 23 août, pour faire en sorte qu’il puisse se dérouler dans la quiétude ou, dans le cas contraire, le reporter. 
Au petit matin de ce samedi 26 août, les délégués des organisations membres devant prendre part à l'assemblée générale, ont été surpris de constater la présence d'une dizaine d'éléments du GIGM dans la cour de la Maison de la presse. Le président de la Maison de la presse, en sa qualité de premier responsable, était le premier surpris par cette présence des hommes en uniforme à qui il n'avait pas fait appel.
Interrogé, le secrétaire permanent de la Maison de la presse, Ousmane Sissoko dira avoir fait appel aux forces de l'ordre avant d'opposer un refus catégorique à la demande du président de les faire sortir. "J'assume", s'est contenté de répondre M. Cissoko, à son président. Mais, il nous est revenu que c'est le chargé de mission du ministère de la Défense, Nouhoum Togo, qui a mis dans balance son poids pour faire venir ces agents qui, il faut le dire ne sont pas habilités à assumer le maintien d'ordre. Mais comme la police ne relève pas du département de la Défense, il ne pouvait alors que recourir à ces gendarmes.
" Face au constat d'impossibilité de tenir l'assemblée générale dans les conditions de sérénité convenues le jeudi 23 août, entre la majorité des responsables des associations et organisations membres de la Maison de la Presse, le président de cette structure, en accord avec la majorité des associations invitées, a décidé de surseoir à la tenue de l'assemblée générale ".
Pouvait-on lire dans le communiqué signé par les présidents des 10 organisations membres (URTEL, ASSEP, AJPM, RMJLCP, UNAJOM, UPF, OJRM, APAC, RJPRODH, AJPP) et les représentants de l'AMAP et l'ORTM. Dans le même document, ils expriment leur indignation face à l'occupation, sans mandat, des locaux de la Maison de la Presse par des forces de sécurité qui ont refusé de libérer les lieux malgré l'intervention du président de la Maison de la presse.
«Nous, associations et organisations de la presse malienne, majoritaires à la Maison de la Presse, déplorons et protestons vigoureusement contre cette intrusion des forces de sécurité dans la maison commune des journalistes» ajoute le communiqué. Qui se termine par l'affirmation du soutien de la presse au président Sadou Yattara et son équipe et surtout un appel à la vigilance, à la sérénité, dans cette épreuve imposée à l'ensemble de la presse par des aventuriers. C'est après le retrait de ces responsables que Sangho et ses partisans ont mis en place un bureau qui ne représente que leur propre personne. Si le président de la Maison de la Presse regrette que "la presse est prise en otage", le président de l'ASSEP, Sambi Touré, qui qualifie le bureau de Sangho de «nul et non avenu» n'écarte pas une action en justice si cela s'avère la dernière solution. Alors que pour le président de l'UNAJOM, Ibrahim Famagan Coulibaly, l'heure est grave au sein la profession qu'il faut désormais assainir.
                            Youssouf CAMARA

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