Venus de l’intérieur du Mali, d’Afrique, d’Europe, Asie et des USA, les membres de l’association Anar Dine internationale sont en conclave à Bamako. C’est à la faveur de leur 2ème congrès ordinaire dont les travaux ont commencé lundi 13 mai 2013 au pavillon des sports du Stade du 26 Mars, à Yirimadio. La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du ministre des Affaires religieuses et du Culte. On notait la présence de l’Imam Mahamoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali, Mamadou Diallo, du groupement des leaders spirituels musulmans, Mohamed Macki Bah de l’UJMA, et naturellement Chérif Ousmane Madani Haïdara, guide spirituel d’Ansar Dine.
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Chérif Madani Haïdara[/caption]
Ce 2
ème congrès ordinaire est placé sous le thème : «Le Pardon et la réconciliation». Les différents délégués vont éplucher ce thème du 13 au 16 mai 2013. Parlant du ce thème, le président du Haut conseil islamique pense qu’il doit être au centre de toutes les rencontres, surtout en cette période où le pays sort d’une crise majeure. L’imam Dicko a demandé le pardon à toute la salle, y compris son petit frère Chérif Ousmane Madani Haïdara qui, selon lui, a encaissé pendant des années toutes sortes de critiques et d’actes ignobles.
Le président des jeunes musulmans reconnaît, quant à lui, le rôle joué par Ansar Dine dans la vie de notre nation, surtout pendant la crise. Mamadou Diallo, l’imam de Torokorobougou, dira que tout le monde est Ansar, car ce nom se trouve dans le Saint Coran et interpelle tous les fidèles musulmans sur le droit chemin dans la vie d’ici-bas.
Pour sa part, Aïchata Sangaré, au nom des femmes d’Ansar, a insisté sur l’entente, l’entraide et la solidarité qui font la force de l’association. Avant de souhaiter pleine réussite aux assises de cette année qui se tiennent tous les 5 ans, de façon régulière.
Prenant la parole, Chérif Ousmane Madani Haïdara fera savoir que si les musulmans constituent 95% de la population malienne, ils doivent montrer cette majorité en la transformant en force du développement. Car, il ne sert à rien, selon lui, d’être une majorité qui ne travaille pas, qui ne propose pas et qui ne fait rien. C’est pourquoi, dira-t-il, pour les élections à venir, ils vont donner, pour la première fois, une consigne de vote. «Nous allons voir parmi les candidats et nos hommes politiques, celui qui peut travailler pour le bonheur de ce pays, pour le bonheur de tous les Maliens. Nous vous demanderons de voter pour lui. Il faut vous préparer à cela», a-t-il dit.
Haïdara pense aussi que la diversité religieuse doit être une force pour le Mali, mais à condition que chaque religion travaille pour le Mali. Avant de conclure que le pardon ne doit pas être sur les bouts des lèvres, mais il doit se concrétiser dans la réalité, dans les faits et gestes de tous les jours. Sans quoi, il ne servirait à rien.
Quant au ministre des Affaires religieuses et du Culte, Dr. Yacouba Traoré, il a remercié Ansar Dine et son leader pour les actions qu’ils ont posées pendant la crise à l’endroit des déplacés, des réfugiés et de ceux qui sont restés sur place durant l’occupation. Au titre de ces réalisations d’Ansar Dine, on peut noter le transport de plus 200 musulmans par an ; l’accueil de plus de 22.000 patients par an au centre de santé Chérif-La. Ce centre est doté de 35 lits d’hospitalisation et d’équipements modernes. Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, les Ansar ont créé une caisse d’épargne avec 4300 adhérents. 115 écoles franco-arabes ont été construites. Une adduction d’eau potable à travers la création d’un puits à grand diamètre et de 3 forages. De même, dans la commune du Mandé, à l’Office du Niger, ils ont mis en valeur 320 ha de riz et 104 ha de cultures sèches à Dognoumana, Moutoungoula et Samaya. 421 sièges et plus de 30 lots à usage d’habitation ont été construits à travers le pays. En somme plus, 1300 emplois ont été créés à travers les différentes réalisations. À ce jour, Ansar Dine représente près de 2 600 000 membres répartis entre 2000 comités, 230 sous-sections et 41 sections.
Pendant le congrès, ils vont débattre de la mobilisation des ressources financières, de la formation des jeunes et un plan de communication sera adopté. Il y aura un toilettage de certains textes fondateurs de l’association en vue d’une nette amélioration de la qualité de ressources humaines et financières propres, pour accroître la capacité contributive de leur association à l’exaltante œuvre de construction nationale.
Kassim TRAORE