Hadj 2026 : Le Mali face à la nouvelle échéance mondiale du 31 décembre

Imposée par les autorités saoudiennes, cette mesure bouleverse les pratiques habituelles des agences de voyages et des pèlerins maliens. Entre adaptation logistique et sensibilisation urgente, ce changement appelle à une mobilisation rapide.

Chaque année, le Hadj attire des millions de fidèles pour un pèlerinage spirituel d’une portée universelle. Au Mali, l’organisation repose traditionnellement sur des inscriptions tardives, souvent après le Ramadan. Cette fois, le nouveau calendrier impose une anticipation inédite.

"Habituellement, les inscriptions commencent après le mois de Ramadan. Désormais, elles doivent impérativement être clôturées avant le 31 décembre. C’est un bouleversement total", souligne Mme Djigué Kadidia Niagadou, directrice d’Élite voyages.

Même constat chez Kouba Voyages. Son directeur, Mahamane Traoré, note une faible affluence malgré le lancement des inscriptions.

"Le Malien n’est pas habitué à s’inscrire si tôt. Beaucoup ignorent encore cette nouvelle règle. Le délai risque d’être trop court pour finaliser toutes les démarches", précise-t-il.

Préfinancement et pression économique

Ce changement de calendrier implique un préfinancement conséquent. Pour garantir les hôtels, billets, visas et services sur place, les agences doivent engager des dépenses bien avant la clôture des inscriptions.

"Il faut mobiliser les fonds très tôt, dans un contexte économique difficile", explique Mme Niagadou. "Cela demande une planification rigoureuse, même si les pèlerins ne sont pas encore inscrits", martèle-t-elle.

 Face à l’urgence, les agences intensifient leurs efforts d’information.

"Grâce à la commission mise en place et à la plateforme officielle liée à l’Arabie Saoudite, nous vulgarisons l’information autant que possible", affirme Mahamane Traoré.

Ce changement marque un tournant dans la préparation du Hadj au Mali. Il impose une discipline nouvelle, mais peut aussi améliorer la qualité de l’organisation.

Les agences comme Élite voyages et Kouba voyages sont en première ligne pour accompagner les pèlerins, malgré les défis logistiques et financiers. La réussite de cette transition dépendra de la capacité collective à s’adapter et à informer.

Nènè Mah Zasso Théra

(Stagiaire)