Institut de formation de maitres Bambi Gakou : Les élèves maîtres broient du noir à Nara
Dans l'institut de formation des maîtres Bambi Gakou (IFM-BG) de Nara, les élèves-maîtres et maîtresses souffrent pendant leur séjour de formation. Et cela depuis la date de création dudit institut en 2004.

Les étudiants de l'institut de formation des maîtres Bambi Gakou (IFM-BG) de Nara, les «Ifmistes», de la promotion 2024-2025, se plaignent des mauvaises conditions sur place. Et selon eux, la situation s'aggrave de jour en jour, voire d'année en année. Là-bas, les difficultés telles que la faim, la crise d'eau, le manque d'électricité… sont leur quotidien. Ils disent ne pas par exemple avoir un accès convenable à la nourriture et à l'eau qui sont pourtant des substances vitales pour la survie de l'homme. «Ici, à Nara, nous sommes démarqués des autres par nos peaux débronzées. Et cela à cause de la qualité de l’eau et parce que nous ne mangeons pas suffisamment à notre faim», nous a confié Ayouba Soumano, élève maître.
«A la cantine, on n'est servi que deux fois... Et ces deux plats réunis ne peuvent pas suffire à nourrir une personne adulte dans la journée», s’est aussi plaint Moussa Coulibaly, un élève-maître généraliste. Et de poursuivre, «la quantité de nourriture reçue de la cantine est insignifiante. Mais nous, les abonnés, n'avons pas d’autres choix. C'est-à-dire, on accepte ce que la cantinière nous donne, que l'on veuille ou non. Pourtant, on paie 15 000 FCFA à la fin du mois».
Au-delà de cette crise alimentaire, les pensionnaires de l’IFM-BG se plaignent aussi du manque d'eau potable qui les obligerait à passer des nuits blanches. «Dans la cour de l'IFM, l'eau potable se trouve en quantité insuffisante. Pour avoir accès au peu qu'on y trouve, il faut attendre minuit ou après minuit, sinon jamais», a expliqué Karim Traoré, élève maître. «Il n'y a que de l'eau salée qui est disponible en permanence», a-t-il déploré. L'usage ou la consommation de cette eau salée serait à l'origine de plusieurs maladies provoquées chez les Ifmistes.
«Par manque d'eau potable, il m'est arrivé de boire cette eau salée. Et cela m’a immédiatement donné la diarrhée pendant presque une semaine», a témoigné Abdou Nafan, élève-maître généraliste. «C’est avec cette eau salée que nous sommes obligés de satisfaire quasiment tous nos besoins comme la vaisselle, la lessive, les bains...», a-t-il ajouté. L’électricité est aujourd’hui indispensable dans la vie quotidienne. Pourtant, à Nara, il arrive des moments où l'on se demande si l'on n'est pas dans le tombeau à cause de l'obscurité. «Parfois ici, 90 % des téléphones des Ifmistes sont éteints, déchargés parce qu'il n'y a pas d'électricité», a déploré Farima Noëlle, élève-maîtresse en LHG (Langue-Histoire-Géographie). «Une fois, nous avons fait un mois ici sans électricité. Peut-on qualifier une pareille zone d'une région électrifiée ?», s’est-elle interrogée.
Et de conclure, «à travers ma modeste personne, l'ensemble des élèves-maîtres de promotion 2024-2025 sollicitent le gouvernement pour qu'il pense à s'occuper du problème des Ifmistes, voire de la population entière de Nara». Un cri de détresse qui, nous espérons, ne va pas tomber dans des oreilles sourdes et va susciter la réaction souhaitée !
Karim Mallé
De retour de Nara
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