Jugement d’Aliou Mahamane Touré, ancien juge islamique à Gao : Le procès reporté pour la comparution des témoins

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Attendu hier en cours d’Assises, le jugement d’Aliou Mahamane Touré, ancien juge islamique du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) à Gao  a été écourté.  Il a été renvoyé au 18 août prochain à la demande du  Parquet et de  l’Association malienne des droits de l’Homme pour permettre la comparution des témoins de la partie civile. La défense a crié au scandale.
Le jugement d’Aliou Mahamane Touré, ancien juge islamique du mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao)  a été écourté.  Son procès a été renvoyé au 18 août prochain à la demande du  Parquet et de  l’Association malienne des droits de l’homme pour permettre la comparution des témoins de la partie civile. Le président de l’AMDH et surtout avocat de la partie civile, Me Moctar Mariko,  a expliqué les raisons de ce report. Il s’agit, selon lui, de permettre l’écoute des parties civiles qui expliqueront au peuple malien leur souffrance ».

Cette requête de la partie civile a fait bondir la défense qui l’a qualifiée de « scandaleuse » soutenant que le Parquet et la partie civile sont incapables de garantir la comparution des victimes.
« Nous ne comprenons pas l’acharnement contre notre client. Il a adhéré au Mujao après que sa sœur ait été violée par des éléments du MNLA. Il n’avait pas d’autres bras auxquels s’accrocher si ce n’est le Mujao. Ces donneurs d’ordres sont ici et n’ont jamais été inquiétés », a souligné un avocat de la défense qui a sollicité auprès de la Cour une « mise en liberté provisoire ou un renvoi à la prochaine session. ». La requête de la partie civile a été entendue et le jugement a été renvoyé au 18 août prochain.

Natif de la ville Gao, Aliou Mahamane Touré qui avait épousé la cause du Mouvement pour l’Unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), s’était illustré en ordonnant et exécutant des sanctions sévères à l’endroit de tous ceux qui aux yeux du mouvement n’obéissaient pas aux principes de la charia. Une terreur qu’il avait exercé sur la population : coups de fouets, amputation des mains, des pieds et même la lapidation. L’homme qui était vendeur de peaux de bêtes, selon certaines sources, avant son ralliement au Mujao, était devenu un dictateur semant l’effroi et la panique auprès des siens. Il aurait lui-même coupé des mains à certaines personnes qu’il avait accusé de violer la loi.

Rattrapé par les Forces de défense et de sécurité malienne et mis à la disposition de la justice, il avait comparu en mars dernier devant le juge d’instruction. L’ancien juge du Mujao est accusé de  crimes de guerre, d’atteintes à la sûreté de l’État, d’association de malfaiteurs, de coups et blessures volontaires, de torture, de terrorisme, de détention illégale d’armes de guerre et de munitions etc.

Nabila

 

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