Sortie médiatique de trop de Choguel Maiga contre la transition : Provocation ou stratégie de come back ?

L’ancien Premier ministre, Choguel K. Maiga vient de briser le silence. Dans une déclaration aux accents critiques, il vise les militaires au pouvoir. Faut-il l’ignorer, le recadrer ?

29 Juillet 2025 - 01:33
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Sortie médiatique de trop de Choguel Maiga contre la transition : Provocation ou stratégie de come back ?

A Bamako, les silences sont parfois plus bavards que les discours. Et lorsqu’un ancien Premier ministre sort de sa réserve, c’est rarement gratuit. Choguel Kokalla Maiga, figure controversée du M5-RFP, s’en est récemment pris aux autorités de la Transition en des termes choisis mais chargés. Ce qui pose une question aussi politique que stratégique : mérite-t-il une réponse de la part du pouvoir ? Cette sortie de l’ancien chef du gouvernement n’est-elle pas  calculée ?

Depuis son limogeage, Choguel ne s’est pas fait discret. Son retour dans l’arène n’a rien d’un hasard : en ciblant les généraux qu’il qualifie de « groupe de personnes » qui l’avaient nommé, il tente une réhabilitation politique. A travers un discours teinté de souverainisme, il cherche à raviver les braises du M5 qui l’avait porté en 2021.

En somme, l’ancien Premier ministre ne parle pas dans le vide. Il s’adresse à une frange de l’opinion qui doute, critique, observe, mais ne s’est pas encore réorganisée politiquement. Il parle pour rallier. Et pour peser de nouveau.

Répondre serait-il tomber dans le piège ?

Face à cette sortie, les autorités de transition hésitent. D’un côté, Choguel ne représente plus un courant institutionnel. Répondre à ses attaques pourrait les faire paraître sur la défensive et redonner à l’homme une visibilité qu’il n’a plus.

D’un autre côté, dans un pays où l’opinion publique est très attentive aux postures politiques, le silence peut être interprété comme un aveu de faiblesse, voire comme un manque de transparence. Ne pas répondre, c’est parfois laisser le champ libre à l’interprétation et à la rumeur. C’est pourquoi, l’on a vu certains « activistes » connus pour être proche des autorités de la transition l’attaquer sur les réseaux sociaux avec des termes assez durs.

En définitive, cette prise de parole de l’ancien Premier ministre est un test, autant pour lui que pour ceux qu’il vise. Test de crédibilité pour l’un, test de sérénité pour les autres. Le peuple, plus lucide que jamais, attend non pas des duels de mots, mais des actes concrets pour la stabilité, la paix.

Répondre à Choguel ou non ? La vraie réponse se joue peut-être ailleurs : dans la capacité des autorités à rester au-dessus des querelles et à ne pas détourner le regard de ce qui compte vraiment.

Djibril Founèkè

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