Arrestations arbitraires des personnalités par la junte : Les jeunes du FDR en sit-in hier pour exiger leur libération

Plusieurs centaines de jeunes responsables et cadres des partis et organisations membres du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (JFDR) ont organisé hier, mercredi 18 avril 2012, à la devanture de l'Hôtel Azalaï Salam où réside provisoirement le président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré. Très remontés, ces jeunes ont lu une déclaration dans laquelle ils dénoncent ces vagues d'arrestations arbitraires, le quasi-bicéphalisme à la tête de l'Etat. Reçus par le Conseiller spécial du président Dioncounda, Moustaph Dicko à qui la déclaration a été remise. [caption id="attachment_61335" align="alignleft" width="300" caption="Mamadou Diallo, secrétaire général jeunesse Urd"][/caption] Il faut signaler que la liste des personnalités interpellées ne fait que s'allonger. Après l'arrestation de Modibo Sidibé, Soumaïla Cissé, Hamidou Sissoko dit Man, Bani Kanté et d'autres, c'est au tour de Tiéman Coulibaly de l'UDD, des députés Me Kassoum Tapo et Ibrahima Dianessy  d'être arrêtés hier par les éléments de la junte. L'enlèvement de Soumaïla Cissé, un leader politique  de grande réputation  qui a géré de façon exemplaire la Commission de l'UEMOA, mérite qu'on s'y attarde. D'abord, selon des soucres crédibles,  le leader de l'URD est grièvement blessé. Son domicile a été saccagé. Soumaïla Cissé a passé ses huit dernières années à Ouagadougou à la tête de la Commission de l'UEMOA et ne saurait se faire reprocher une participation à la gouvernance d'ATT avec qui, témoignent ses collaborateurs, il ne partageait pas nécessairement les méthodes de gestion du pouvoir. L'ex-président de la Commission de l'UEMOA n'a pas non plus de rapports particuliers avec l'ex-Premier ministre Modibo Sidibé pour qu'on lui reproche un quelconque complot qu'il préparerait avec ce dernier. La junte doit simplement élargir rapidement ces différentes personnalités, comme l'exigent aussi les jeunes du FDR, pour permettre au pays de retrouver toute sa normalité. C'est très tôt vers neuf heures que les jeunes du FDR parmi lesquels Dr Madou Diallo, Amadou Ombotimbé, Moulaye Oumar Haïdara, Mamadou Mamary Sidibé et d'autres ont pris d'assaut l'esplanade de l'Hôtel Salam. Ils étaient munis de plusieurs banderoles portant des messages forts : "Dioncounda Traoré est le président de la République ; le pouvoir aux civils, les militaires au front ; libération immédiate des détenus, non au pouvoir bicéphale ; non aux arrestations arbitraires ". Ces jeunes  scandaient  " libérez, libérez, libérez " pour envahir le portail de l'Hôtel où réside le président intérimaire à qui certaines voix commencent par demander de démissionner, s'il n'a  aucune prise sur les éléments de la junte. Dans leur déclaration, lue par Mme Adam Djittéye, la jeunesse du FDR félicite le président de la République par intérim pour son investiture et lui témoigne son soutien sans condition. Elle demande au président intérimaire, chef suprême des armées, Pr Dioncounda Traoré, de "tout mettre en œuvre pour doter rapidement nos forces armées et de sécurité des moyens qu'il faut pour libérer immédiatement le nord de notre pays ". Le choix du nouveau Premier ministre, Dr Cheick Modibo Diarra a été salué par les jeunes du Front anti-putsch qui demandent au président de la République de "veiller auprès du Premier ministre pour la mise en place d'un Gouvernement d'union nationale composé d'hommes et de femmes capables de donner espoir au peuple malien ". Cela, " en tenant compte du changement générationnel ". La jeunesse FDR demande au président de la République garant de la liberté individuelle et collective et au Premier ministre immédiate et sans délai de tous les détenus civils et militaires. Elle remercie toute la communauté internationale, l'UA, et particulièrement la CEDEAO à travers son président, Alassane Dramane Ouattara  de la Côte d'Ivoire et le Médiateur, le président Blaise Compaoré du Burkina Faso pour leur soutien. Les manifestants n'ont pas manqué de remercier et félicité vivement les envoyés spéciaux de la CEDEAO, les ministres Yipènè Djibril Bassolé et Adama Bictogo pour leur courage. Ils renouvellent leur soutien aux forces armées et de sécurité malienne et leur assurent de tout son soutien pour la reconquête des régions occupés dans le septentrion du pays. Les manifestants ont été reçus par le Conseiller spécial du président Dioncounda Traoré, l'ancien ministre Moustaph Dicko.  Accompagné du chef protocole Samir Naman et le collaborateur du président, le député et 1er Questeur de l'Assemblée nationale, l'honorable Mahamadou Cissé dit Bagagnoa, M Dicko a reçu la déclaration pour la transmettrze au président. Ila assuré les jeunes du FDR que Dioncounda Traoré condamne tout acte qui ne respecte pas les règles de l'Etat de droit . Bruno D. SEGBEDJI