A l'inverse, Amadou Koïta, porte-parole du FDR, Front du refus, qui a tenu une réunion extraordinaire suite à la manifestation, condamne avec la plus grande fermeté l'initiative des groupes politiques à l'initiative du sit-in.
Porte-parole du FDR, Front du refus
Au moment où les islamistes se donnent la main pour déstabiliser le Mali. L'armée malienne n'a pas besoin d'un conflit au sommet de l'Etat. La leçon que doit donner le peuple malien c'est celle de l'unité.
Objectifs divergents
Les uns exigent la tenue d’une conférence nationale souveraine, un peu comme celle qu’a connue le Bénin, dans les années 1990. Les autres répondent qu’il n’en est pas question.
Les premiers forment une coalition au sein de laquelle on retrouve partis politiques et associations et syndicalistes maliens. Les seconds réunis au sein du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République, FDR, comptent également de «
grosses cylindrées » de la classe politique malienne, des associations et des syndicats.
Entre les deux groupes, c’est pour le moment, la guerre des communiqués. Si le premier groupe, qui organise actuellement les marches, obtient gain de cause, il faut s’attendre à une dissolution de l’Assemblée nationale, les pleins pouvoirs pour des alliés désignés et même probablement l’instauration d'un régime d'exception avec l’élaboration d’une feuille de route.
En revanche, si c’est finalement le FDR qui remporte la bataille, l’Assemblée nationale devrait rester en place et la feuille de route sera probablement présentée devant les députés. Pour le moment, il se dit ici, sans véritable preuve, que les deux camps ont des soutiens civils et militaires.
Sur le plan diplomatique
Dans ce contexte tendu, les diplomates défilent à Bamako : Djibril Bassolé, l'envoyé du médiateur de la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest), était le 9 janvier dans la capitale malienne pour une journée marathon, avant de rentrer à Ouagadougou où il doit s'entretenir ce jeudi avec le corps diplomatique sur la situation malienne puis recevoir la presse.
Aujourd'hui, c'est Romano Prodi, l'envoyé spécial de l'ONU, qui sera à Bamako, une visite qui coïncidera avec celle de Pierre Buyoya le représentant de l'Union africaine pour le Mali. Pierre Buyoya qui avait prévu ce déplacement depuis au moins une quinzaine de jours, bien avant les derniers événements au nord du pays et les manifestations d'hier dans la capitale malienne.
De son côté, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, en visite au Niger hier, a souhaité une solution «
rapide » de la crise au Mali voisin, préconisant, mais en dernier recours, une action militaire à laquelle la Turquie pourrait «
coopérer ».
Il n'y a pas de discussion en cours au sein de l'Otan sur une possible participation à une force internationale au Mali, a indiqué mercredi un responsable de l'Alliance atlantique. La veille, le président en exercice de l'UA, le Béninois Thomas Boni Yayi, a provoqué une certaine surprise en déclarant lors d'une visite au Canada, qu'il souhaitait que l'Otan participe à la coalition internationale qui doit être formée pour aider le Mali à reconquérir le nord du pays.
Robert Fowler, un ex-diplomate canadien qui fut kidnappé au Niger, il y a quatre ans (avec son collègue Louis Guay), et détenu pendant quatre mois dans le nord du Mali, croit au contraire que les pays de l'Otan et notamment le Canada devraient apporter leur contribution.
Par RFI