Échos de l’AES : Niamey capitale de la culture Songhay-Zarma-Dendi
Niamey, la capitale nigérienne, a abrité du 7 au 10 août 2025, la première édition de la Rencontre culturelle internationale de la langue Songhay-Zarma-Dendi (RECI). La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier ministre, M. Ali Mahaman Lamine Zeine.

Promouvoir la langue et la culture Songhay-Zarma-Dandi, ainsi que les pratiques ancestrales de parenté à plaisanterie, reconnues comme des leviers puissants d’intégration, de cohésion sociale et de souveraineté culturelle au Sahel. Tel était l’objectif principal de la première édition de la Rencontre culturelle internationale de la langue Songhay-Zarma-Dendi (RECI). Un événement organisé à Niamey (Niger) du 7 au 10 août 2025. Il a été initié aussi avec l’ambition de décomplexer l’usage des langues et des valeurs endogènes pour en faire des outils modernes de communication, de science et d’apprentissage ; valoriser la parenté à plaisanterie, pilier des traditions séculaires, tout en approfondissant les liens intercommunautaires encore méconnus ; favoriser la paix au Sahel en renforçant solidarité, tolérance et respect entre les communautés partageant un même territoire ; revitaliser les savoirs et pratiques ancestrales en encourageant la transcription et la préservation des traditions orales menacées ; et, enfin, de stimuler la production littéraire et l’enseignement de ces langues nationales afin d’assurer leur rayonnement et leur pérennité. «La langue est à la fois la bouche et l’oreille du peuple… Elle véhicule les traditions, forge et exprime l’identité d’un peuple dont la survie intellectuelle dépend de sa pratique et de son enrichissement permanent», a rappelé PhD Mamoudou Djibo, président du comité d’organisation.
Il a déploré la marginalisation de nos langues nationales par les assimilations coloniales et aujourd’hui confrontées à la mondialisation et à l’urbanisation. «La disparition d’une langue entraîne fatalement l’extinction de sa culture, donc de sa civilisation», a rappelé le président du comité d’organisation. Et selon lui, cette initiative vise à «revitaliser nos patrimoines culturels, matériels et immatériels, renforcer les liens communautaires et contribuer à la paix au Sahel».
«Lorsque l’on suivait le défilé des personnes avec leur accoutrement, je suis presque convaincu que 95 % d’entre elles ne pouvaient dire d’où provenaient les uns et les autres, car le colonisateur est venu tirer un trait pour séparer des populations qui sont finalement les mêmes», a déploré le Premier ministre du Niger, M. Ali Mahaman Lamine Zeine. Mais, aujourd’hui, grâce à la sagacité des trois chefs d’État et au soutien des peuples de l’Alliance des États du Sahel (AES), «nous voilà en train de tracer ce chemin qui nous replonge dans nos vraies valeurs, c’est-à-dire des peuples libres et souverains», s’est-il réjoui. «Notre ambition est de faire de cette rencontre un catalyseur de la souveraineté culturelle, socle de toute autre souveraineté», a aussi indiqué le président du comité d’organisation.
Selon ses organisateurs, la RECI se présente ainsi comme «un carrefour culturel incontournable pour la renaissance identitaire et la consolidation de la paix dans une région confrontée à de multiples défis sécuritaires et sociaux». Les objectifs de la rencontre incluent la promotion de la langue Songhay-Zarma-Dandi comme outil moderne de communication, la valorisation des savoirs oraux, l’encouragement à la production littéraire et la recherche de parentés intercommunautaires encore inconnues. Par cette initiative, le Niger et ses partenaires souhaitent «redonner voix et place» à des langues et cultures millénaires, garantes d’une coexistence pacifique et d’une intégration régionale renforcée.
Naby
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