11ème édition du Festival Théâtre des réalités : Acte Sept avance malgré les vents contraires

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Malgré sa non reconnaissance à sa juste valeur par le ministère de la Culture, l’Association culturelle Acte Sept a acquis ses lettres de noblesse au Mali, dans la sous-région, en Afrique et dans le monde. Présidée par Adama Traoré, elle a reçu de nombreuses distinctions, dont, en 1999, un prix Unesco pour la promotion des arts pour la mise en scène de la pièce «Une hyène à jeun» de Massa Makan Diabaté.

Acte Sept est la toute première structure culturelle à avoir organisé un festival théâtral dans la sous-région et s’est donné pour mission de contribuer à la promotion de la culture malienne et à favoriser l’épanouissement de ses membres à travers des activités socioculturelles et des formations.

Créé en 1994, Acte Sept a lancé le Festival du théâtre des réalités en 1996. Depuis, soutient son promoteur, l’association n’a cessé d’élargir ses horizons en s’intéressant à de multiples formes artistiques, comme la musique, les arts plastiques, les arts décoratifs, la photographie et le cinéma.

L’originalité de la 11ème édition du Festival Théâtre des réalités, affirme Adama Traoré, était de combler les déficits en matière de culture publique, par la mise en place de nouveaux chantiers: l’industrie culturelle pour une production de masse et la confection de costumes.

Courant 2012, Acte Sept a mené un grand nombre d’activités, dont des ateliers sur la culture et la sérigraphie d’une durée d’un mois chacun, afin de spécialiser les acteurs de ces filières. Il y a aussi eu des formations en gestion de la culture, pour donner aux jeunes la chance de créer leurs emplois; la mise en place de politiques culturelles au niveau des communes; l’organisation de journées culturelles à Sikasso et à Koutiala et la création de coordinations régionales dans tout le Mali.

Pour Adama Traoré, le Festival Théâtre des réalités, le tout premier de ce genre, a commencé à sortir des frontières nationales il y a quelques années, imité par le Festival des marionnettes de Ouagadougou, dans l’objectif de créer des marchés. «Pour combler les insuffisances, on a créé un parc auto et un parc son et lumière. Actuellement, nous sommes en train de voir comment créer une salle de spectacles et de formation».

«La plus grande difficulté pour Acte Sept, c’est sa non reconnaissance par notre ministère de tutelle, qui nous considère plutôt comme un adversaire. Pour preuve, notre dossier a arbitrairement été annulé lors de l’appel à projets du PSIC (Programme de soutien aux initiatives culturelles). Notre projet été agréé, mais le cabinet du ministère a décidé qu’Acte Sept ne devait pas être financé. Autre souci, avec la suspension des programmes, nous vivons les mêmes difficultés que les autres structures» déplore Adama Traoré.

Acte Sept est présidée par Adama Traoré, auteur et metteur en scène malien, expert à la commission Théâtre d’Afrique de l’Ouest, Chevalier des arts et lettres en France depuis 2001, Président de la Coalition pour la diversité culturelle et Administrateur du réseau Kya. Elle a pour partenaires principaux la Fondation DOEN, l’Ambassade royale des Pays Bas, la Coopération Suisse et la BIM SA.

Pierre Fo’o Medjo

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