Le divorce serait-il consommé entre Iyad Ag Ghaly et AQMI ?

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Iyad Ag Ghaly, le chef d'Ansar Dine
Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine

L’entourage de la MINUSMA le confirme : le camp d’otage visé par la France était dirigé par des Touaregs proches d’Iyad Ag Ghaly. Nouveau coup dur pour le caméléon de l’Adrar, définitivement plus à l’aise comme leader rebelle que comme apprenti chef jihadiste.

 

Une semaine après la libération de l’otage néerlandais par l’armée française, on commence à en savoir un peu plus sur ce fameux camp de détention situé à l’extrême nord de l’Adrar des Ifoghas. Des informations recueillies auprès d’un officier de la MINUSMA voudraient que ce camp ait appartenu « à des jihadistes touaregs d’Ansar Dine ». La filiale d’AQMI au Mali a donc été durement touchée et ce n’est probablement que le début tant on imagine que les prisonniers vont livrer de précieuses informations au profit de Barkhane, apparemment résolu à ne pas laisser cette poignée de terroristes touaregs coloniser Kidal et prendre en otage sa population.

 

Nous autres Maliens pourrions presque sourire de voir Iyad Ag Ghaly détenir des otages. Ses rares partisans ont coutume de défendre leur chef en disant que « lui » est quelqu’un de respectable, qu’il avait pour ligne rouge l’enlèvement d’otages étrangers. Et de s’abriter derrière la culture nomade de « bon accueil des étrangers ». Foutaises ! Preuve est ici faite que tout ceci n’est qu’artifice et poudre aux yeux ! La réputation d’Iyad Ag Ghaly est gâtée à la fois vis-à-vis d’AQMI mais aussi auprès des quelques naïfs qui croyaient encore en sa bonne foi. Non seulement il détient personnellement des otages, mais en plus de cela il finance son organisation terroriste avec l’argent de leur libération…

 

Le divorce entre lui et AQMI serait apparemment proche. AQMI a certes soutenu et armé Iyad Ag Ghaly mais l’organisation terroriste s’est toujours méfiée de ce dernier, connu pour changer de couleur aussi rapidement qu’un caméléon. Aujourd’hui AQMI, et demain ? Iyad Ag Ghaly n’a jamais caché de son côté le peu de respect qu’il avait pour les terroristes algériens d’AQMI. Déjà en 2012, un de ses proches nous confiait : « il a intérêt à être avec AQMI pour lutter contre le MNLA, mais derrière il les qualifie de lâches parce qu’ils sont algériens et qu’ils ont quitté l’Algérie pour venir se cacher au nord du Mali, chez lui ». La trahison semblait donc écrite et l’heure semble venue si l’on en croit notre officier de la MINUSMA : « des informations nous laissent penser que des tensions importantes existent entre les deux groupes. Non seulement AQMI commence à déserter le Mali pour la Libye, mais Iyad Ag Ghaly chercherait à créer un califat touareg, sans AQMI ». Des informations pour le moins inquiétantes pour le Mali et pour Kidal.

 

 

Ibrahim Keïta

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