Mali-Algérie : «Il n’y a aucune solution autre que la politique de la main tendue avec le Mali et les autres pays du Sahel. »
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune s’est prononcé, le vendredi soir, dans les médias locaux algériens sur la situation qui prévaut au Mali et sur les relations difficiles que l’Algérie entretient avec notre pays sur la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel.

Difficile conciliation des points de vue entre Bamako et Alger sur la situation sécuritaire qui prévaut dans les frontières des deux pays longs de plus de 1000 Km. En accordant un entretien aux médias nationaux le vendredi dernier, le Président Teboune a une nouvelle fois évoqué le refus catégorique de son pays à admettre des troupes étrangères de Africa Corps à ses frontières. La présence de Africa Corps, ce groupe de paramilitaires qui sous contrôle du Kremlin, irrite les autorités Algériennes qui affirment à travers la voix du Président Tebboune avoir fait savoir sa position au gouvernement Russe. « On ne peut pas utiliser la menace avec nos frères au Mali (…) La Russie est un pays ami, mais j’ai dit personnellement que nous n’acceptons pas la présence de mercenaires à nos frontières. », a déclaré le Chef de l’Etat Algérien dans cet entretien.
Alors que les autorités de la transition malienne ont quitté l’accord de paix et la réconciliation, dont le processus était conduit par Alger, le Président Abdelmadjid Tebboune continue à croire à la voie de la médiation pour conjurer la crise sécuritaire qui sévisse dans le Sahel. «Il n’y a aucune solution autre que la politique de la main tendue avec le Mali et les autres pays du Sahel. », a-t-il fait savoir. Il estime que « la solution est chez les Maliens ». Toujours dans cet entretien, le Président Tebboune a fait savoir clairement la position de l’Algérie qui consiste, selon lui, a rejeté catégoriquement toute ingérence dans les affaires intérieures des États, que ce soit au Mali, au Niger, au Burkina Faso ou en Libye. Pour preuve, il a révélé que son pays s’est opposé à l’opération Phoenix qui consistait à autoriser une opération militaire d’un pays européen au Niger. Selon lui, cette manœuvre militaire visait à intervenir avec des parachutistes à Niamey pour libérer le président élu Mohamed Bazoum, écarté du pouvoir par un coup d’État militaire en juillet 2023. « Nous avons dit non, et l’opération a été annulée », a dit le Président Tebboune.
Malgré cette bonne foi exprimée par le Président Abdelmadjid Tebboune dans cet entretien, les autorités maliennes restent pour l’instant méfiantes vis-à-vis de l’Algérie qu’elles accusent d’abriter « des éléments hostiles » à la transition en cours au Mali. Bamako soupçonne Alger d’accorder « nourriture et gît » à plusieurs responsables de l’ex rébellion Kidaloise, qui a récemment signé un accord avec le JNIM et multiplie les attaques contre les positions de l’armée malienne. Pire, l’Algérie s’est rendue coupable de la destruction d’un drone de surveillance de l’armée de l’air malienne au moment celui-ci s’apprêtait à frapper une réunion importante des leaders des groupes terroristes.
Siaka DIAMOUTNE/Maliweb.net
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