Hivernage : Les dommages pour le panier de la ménagère
Cette période de l’année est dure pour les femmes, avec l’augmentation du prix des légumes frais, charbon etc...

Il est 10h à Sirakoro énergie. L’heure pour les femmes de faire des emplettes. Au marché, le constat est accablant : les prix sont hors de portée.
La plupart des vendeuses rapportent qu’elles n’ont pas le choix, étant juste un maillon entre les producteurs, les grossistes et les clients.
« C’est difficile même pour nous les vendeuses. La tomate est chère, l’aubergine et le piment également. Le kilos de la carotte est passé de 7000 F CFA à 10 000 F CFA », affirme Awa Cissé, vendeuse de légumes frais.
Pour Awa Cissé, les vendeuses sont en difficulté. « Notre pouvoir d’achat est très érodé avec la hausse des prix. Avant, le payais un panier. Aujourd’hui, à quatre, on cotise pour prendre un panier », dit-elle.
« Il y a peu de clients aujourd’hui », ajoute Batoma Sangaré, vendeuse. Sa collègue, Maïmouna Coulibaly, vendeuse d’oignon, renchérit, ajoutant que les prix changent tous les jour, à la hausse.
Lamine D, boucher, pense que sa corporation est la plus impactée.
« Aujourd’hui, 25 F CFA de persil, c’est juste une tige. Tu épuise ton budget sans pour autant avoir payé la moitié de tes courses », explique une ménagère, Mme Diakité Yatta Mallé. Elle plaide pour une augmentation du prix des condiments.
Pour Fatimata, cette situation a plusieurs causes ; la dégradation des routes par la pluie qui complique le transport entre le marché et le bord de champs ; beaucoup de légumes qui sont uniquement saisonniers.
Sitan Bouaré, change de spéculation pendant l’hivernage. « Maintenant, je me suis mise au commerce des bananes plantins. C’est plus accessible », dit-elle.
Le charbon n’échappe pas à cette hausse. Le sac qui était à 5 000 F CFA a grimpé aujourd’hui à 7 000 F CFA. « Aujourd’hui, on met banalement 600 F CFA dans le charbon pour un cuisson », ajoute Mme Daou Djata Coulibaly.
Mariam Djiré
(stagiaire)
Tomate :
Trop chère, trop peu
Au Mali, en hivernage, le prix de la tomate grimpe. Maïmouna Traoré, vendeuse de légumes au marché de Wolofôbougou depuis plus de 20 ans, trouve que « les tomates sont très chères et très rares ce moment. Nous partons à « wonida », nous approvisionner. Actuellement, le panier est à 52 000 F CFA. Au détail, vous comprendrez donc qu’on ne peut pas vendre le tas à moins de 100 F CFA ».
Pour elle, en des moments, le panier peut baisser jusqu’à 20 000 F CFA. Pour notre interlocutrice, actuellement, les tomates sont les plus chères des légumes.
Awa Kéita, vendeuse de légumes, ajoute : « les tomates sont très rares en ce moment, ce qui les rend plus chère. Les clientes ne veulent pas dépenser. Elles pensent qu’on les gruge, alors qu’en ce moment, c’est à peine si on réalise des bénéfices ».
A son tour, Wassa Traoré, cliente, affirme, « actuellement, j’ai arrêté d’acheter les tomates. On peut bien manger sans tomates ». Fatima Mariko, aide-ménagère, ajoute : « ma patronne me prenait pour une menteuse sur les prix des condiments tellement ils sont chers. Alors elle s’est rendue au marché, a constaté par elle-même. Depuis, elle a enlevé la tomate de la liste des condiments, jusqu’à nouvel ordre ».
Korotoumou B. Traoré
(stagiaire)
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