Edito: Abdel Aziz et son test de cohérence sur le Sahel
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Adam Thiam (Le Républicain)[/caption]
Pour le grabataire donné mourant par ses adversaires, Abdel Aziz n’est pas rentré sur une civière au pays.
Mais plutôt en conquérant triomphalement accueilli, sans la sonde médicale et les béquilles dont son opposition l’avait affublé avant de dire sous le manteau que les jours du président étaient comptés et qu’il fallait le remplacer sans tarder. On savait déjà par les propos de Birago Diop sur les « Nars » que Nouakchott était la capitale de la rumeur.
Car voici Aziz de retour, revenant de surcroît pour la fête de l’indépendance de son pays, égrenant ses réalisations, annonçant une hausse substantielle des salaires et zappant, en grand seigneur, toute référence à sa santé. Il relèvera certes de l’exploit, au cours du point de presse qu’il est censé tenir ce matin que le président évite de revenir sur les circonstances de l’incident-accident à la base de son évacuation en France, voici près de deux mois. Mais quoiqu’il arrive, le président est revenu au Sahel plus fortuné que Sarkozy dont il passait pour la marionnette et qui, après une amère défaite électorale se trouve réduit à essayer de plâtrer la « fracture morale et politique » de son parti.
Et aussi plus fortuné que son ancien frère ennemi Amadou Toumani Touré victime collatérale d’une Aqmi que Aziz s’est plu à bombarder tout 2010 et 2011 avant de se distancer aujourd’hui de toute intervention militaire contre la nébuleuse qu’il n’eut de cesse de qualifier de narcoterroriste. Du président miraculé qui flirta un temps avec le Mnla et qui héberge sur son sol des milliers de victimes de la sanglante odyssée de ce mouvement, odyssée désormais confisquée par Belmoktar et consorts, on aimerait davantage comprendre les préventions nouvelles. Il devrait être plus explicite et plus convaincant sur les raisons pour lesquelles, l’intervention militaire contre ce qu’il avait lui-même qualifié de crime organisé soutenu par le pouvoir malien n’est plus souhaitable. Il devra surtout nous dire après avoir douté des chances de négociation avec Mnla et Annsardine, comment il entrevoit la lueur d’espoir pour le Sahel. Aziz affronte son test de cohérence. Il aura sans doute l’intelligence d’éviter les boutades et les paraboles qui impressionnent sans convaincre.
Adam Thiam

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emoothiam ton article est fort, excellent... j'espere que le message sera compris, non pas seulement par aziz qui fait son test pour ne pas dire qu'il l'a deja rate, mais aussi pour le mali....et les maliens.. je ne supporte pas att mais je vois que l'on revient sur ce qu'il a toujours prone, un probleme sous regional qu'il faut traiter en tant que tel... mais sans negotiations et priviliges ridicules qui enivrent les irredentistes traitres touareg du nord mali...12 ansRépondreLike (0)
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nonalinertieL’erreur d’ATT a été de privilégier le développement à la guerre. Il réussit assez bien le premier mais ne put éviter la guerre avec des bandits du MNLA/ANESARDINE et les terroristes d’AQMI/BOKOHARAM. Quant à l’Algérie et la Mauritanie, ROMANO PRODI voire Ban Ki MOON, ils expriment clairement leur mépris aux communautés touaregs, sonrays, arabes, peulhs, etc. devant les privations de libertés, voiles imposés, vols, viols, enlèvements, amputations et lapidations, chantage de l’Etat et des particuliers, trafics de drogues et d’armes, exil et surpâturages dans les pays voisins des nomades que le MNLA prétend défendre, pertes d’animaux, mort du tourisme dont les touaregs sont les premiers bénéficiaires, saccages des biens de l’administration, des écoles, des centres de santé, arrêt de tout processus de développement au Nord, Intégration/Désertion/Réintégration jusqu’à affaiblir l’armée malienne par l’indiscipline faite règle, etc. etc. Et bientôt, on viendra enlever à Bamako, au Sénégal, au Niger, au Burkina, en Algérie, en Mauritanie pour se réfugier calmement au Nord Mali. Et pourquoi pas préparer un autre 11 septembre…12 ansRépondreLike (0)
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JoukovJe crois qu'il y'a pas incohérence à lever au niveau de la mauritanie par rapport de la crise malienne. La position du président Aziz a été claire: il faire la différence entre le terrorisme qui concerne tout le monde et le problème Touareg qui est interne au Mali.12 ansRépondreLike (0)
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nonalinertieEt comment se libérer, Mr Joukov, des maitres actuels du Nord Mali (AQMI, MUJAO et BOKOHARAM sans aller rapidement à la guerre?12 ansLike (0)
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Papa KonéExcellent édito et d'avance rassurez vous ainsi que tous les frères maliens, le Président Aziz a toujours été très attaché au Mali, à son unité et à l'intégrité de son territoire. S'il conseille d'essayer d'abord le dialogue (avec le MNLA et Ansardine), il a précisé sa pensée sur RFI en disant: "Je ne peux pas être totalement d’accord avec des groupes ou des mouvements qui ont, paraît-il, des accointances avec le terrorisme. Je ne pourrai pas être d’accord avec eux. Je ne peux pas croire non plus en la fiabilité de ce qu’ils peuvent dire. En tout cas, je recommande beaucoup de prudence" (fin de citation). Le Président Aziz, fidèle à sa vision, ne soutient pas et soutiendra jamais quelqu'un qui veut du mal au Mali. Les gens qui sont en Mauritanie ont été accueillis comme des refugiés MALIENS et non MNLA ou autre.Aziz avait dit ça sur TV5. Connaissant les méfaits de la guerre, il souhaite que les maliens (du Sud et du Nord) discutent et trouvent une solution DÉFINITIVE à ce problème. Il a estimé sur France 24 qu'ils doivent reflechir ensemble aux revendications posées,et insisté sur le fait que les mouvements du Nord doivent aussi laisser tomber les idées farfelues de secession etc. Ce qui est sûr c'est qu'Aziz pense toujurs que débarrasser le septentrion malien des terroristes Aqmi, Mujao... est nécessaire pour la paix et la securité au Mali, dans la sous-région et même plus. Attendons ce soir son intervention!!!12 ansRépondreLike (0)
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brahim ould mohamedDeux erreurs se sont glissées dans mon commentaire.Comme je suis habitué á l´español,lisez la case de ton voisin,et non tu.Egalement,c´est du present qu´il s´agit.Fraternellement.12 ansRépondreLike (0)
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celui qui se tape blanche merde et sa coco 100 armest'inkiète pas, nou pas franssais, faute de frassais, on s'en fou deh :wink:12 ansLike (0)
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brahim ould mohamedMonsieur Thiam,je suis l´un des mauritaniens,et nar comme vous dites,qui suis de ce qui pense que la grave crise malienne,est le fruit de l´inconsistance et la maledresse de nos etats,L´algerie,la Mauritanie,le Mali,et le Niger.La Mauritanie,a eu á ignorer la nécéssité adequate de convaincre ses frères maliens et Algeriens d`une collabaration commune pour éradiquer le terrorisme de notre zone du sahel.Et en bon peulh,monsieur thiam,toi qui sait la signification du terme case,l´adage dit,que si la case de tu voisin brûle,la tienne le sera.Pas d´équivocation là dessus,si la mali,brûle,le seront tous les pays de la sous-région,car ses malfrats á qui nous avons donné le temps de s´armer et se preparer,n´ont rien á perdre,et s´en tiennent á l´hypothèse de la terre bûlée.Pour sa part,l´Algerie,très attachée au sacro-saint principe de la non-ingérence,á tort,ou á raison prend sa part de responsabilité comme principale force regionale.Et la Mali dans tout ce scénario assume la part du lion,avec un coup-d´etat sans raison d´être,et qui est á l´origine des problèmes de l´armée malienne,qui n´inspire que respect pour son passé.Mais comme s´est du present qu´il s´agit,nos trois pays doivent se departir des accusations les uns aux autres,afin de nous permettre d´oublier ce cauchemar,qui apparaît á première vue,un rêve.Courage,et en avant.12 ansRépondreLike (0)
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KadiJ'aime bien vos commentaires frère Brahim."Naarr"c'est wolof nous on dit "Souraka" au Mali pour désigner le maure. Petite et fraternelle précision lexicale.12 ansLike (0)
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