Un premier ministre, deux fronts

6 Mai 2014 - 01:07
6 Mai 2014 - 01:07
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[caption id="attachment_114559" align="alignleft" width="320"]Adam Thiam, Le Républicain Adam Thiam, Le Républicain[/caption] Le premier front de Moussa Mara est de prouver qu’il existe intrinsèquement et qu’intrinsèquement il est bon. Histoire de donner tort à ceux qui ne voient en lui qu’un Premier par défaut, pâle remplaçant d’un prédécesseur qui aura tout fait pour montrer qu’il quittait son poste « pour l’honneur du Mali ».     La victoire sur ce front là dépend seulement de lui. C’est à sa portée car il a du parcours : ancien maire de la commune IV, il  est crédité d’avoir innové la gouvernance municipale ; ancien candidat à la présidentielle, il a rendu publics ses comptes de campagne ; et Premier ministre adoubé pour sa Déclaration de politique générale, il s’est montré conscient des enjeux du pays  comme des défis à relever par son gouvernement. Le second front pour Moussa Mara sera d’être accepté à la fois comme le chef de la majorité présidentielle, celui de l’administration publique  et le coordinateur respecté de l’action gouvernementale. Un Premier ministre qui n’est pas de cohabitation n’a pas d’autre vocation.     Or gagner une telle bataille ne dépendra pas que du seul savoir faire de Moussa Mara. Le président de la République qui l’a choisi d’entre tous sera, sans aucun doute, son bouclier. Jusqu’où ce bouclier le protègera t-il est une bonne question, la guerre pour le pouvoir étant asymétrique par essence. S’agissant de l’administration publique, la partie est prévisible : plus Mara cherchera à fermer les sources de l’hémorragie,  donc de la corruption, grande ou petite, plus il fera face à la puissance du serpent de mer qu’il faudra vaincre, au nom du Mali émergent. La victoire ici  suppose la rigueur et l’irréprochabilité sur toute la ligne. Aucun passe-droit, aucune dérogation s’il est vrai que  le poisson pourrit par la tête.     Combat prenant, s’il en est. Le Premier ministre pourra compter pourtant sur l’écrasante majorité des Maliens. Nos comptes publics peuvent être sur internet comme l’ont été ses propres comptes de campagne  et comme le sont, depuis longtemps déjà, les comptes de pays qui n’ont rien à cacher. D’un front à l’autre, une trajectoire personnelle certes. Mais l’avenir du Mali aussi et surtout la crédibilité du discours politique à un tournant critique. Adam Thiam 

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