Ecole malienne : Le temps de la Performance

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Les résultats du DEF et du BAC 2010, jugés catastrophiques par la majorité de nos concitoyens n’ont, cependant, suscité la moindre réprobation chez eux. Leur proclamation n’a provoqué ni cris d’orfraie, ni dénonciation d’un malthusianisme éducatif comme l’on aurait pu le craindre. Même les associations d’élèves et de parents d’élèves, qui devraient être les premières à s’en inquiéter, voire s’en indigner, se sont, semble-t- il, emmurées dans un silence embarrassé.

    Ce qui apparaît comme une contre performance sans précédent dans les annales académiques du Mali n’est, en réalité, que le juste reflet, la photographie exacte de l’état de délabrement avancé de l’école malienne. Pour la première fois depuis de nombreuses années, les chiffres n’ont pas menti. On ne les a pas manipulés, falsifiés, truqués pour faire " réussir" le plus grand nombre de candidats. Au nom de la préservation du climat social et pour des intérêts inavoués. Combien de nièces, de petites cousines, de beaux-fils et de belles-filles ont été, en effet, repêchés avec des notes inférieures à 7 quand la moyenne exigible était 10 ?

     Le Forum National sur l’Education, qui va boucler le 2 novembre prochain les deux années de sa mise  en œuvre, a fait parler la vérité des chiffres. Il a reçu pour mandat, entre autres, " d’assainir et de moraliser le système éducatif " et c’est cette œuvre salutaire qui vient de commencer avec les résultats des examens de cette année. Seuls les méritants ont été déclarés admis et recevront leur parchemin pour le cycle supérieur. Cette nouvelle option, cette rupture pour emprunter le mot à Sarkozy, semble avoir été comprise et acceptée par nos compatriotes qui l’ont accueillie avec sérénité.

     La voie à suivre est désormais indiquée à nos enfants qui ont à cœur de réussir pour eux-mêmes et pour leur pays : ils doivent prendre à bras le corps leurs études, arrêter les fameuses A.G (assemblées générales) interminables et inutiles, cesser  les abandons de cours pour des motifs fantaisistes. Les parents aussi sont avertis. Le maître seul ne peut assurer l’éducation et la réussite de leur progéniture. Ils y ont, eux aussi, une large part de responsabilité dont celle de veiller à ce que les enfants partent à l’école, y restent durant les heures de cours et, de retour à la maison, apprennent leurs leçons et traitent leurs devoirs.

      Les élèves maliens sont tenus à mettre fin à la récréation permanente qui obère leur avenir et à se remettre aux études et rien qu’aux études pour une raison supplémentaire mais de taille : nous nous acheminons vers l’instauration d’un BAC unique au sein de l’UEMOA. L’intégration n’est pas, en effet, qu’économique. Elle est culturelle aussi. Lorsque ce BAC communautaire sera mis en place -et cela ne saurait tarder nous dit-on- le même programme sera enseigné dans les sept Etats membres, les mêmes sujets seront soumis à tous les candidats et, tenez-vous bien, les épreuves du Mali pourraient être corrigées au Sénégal ou en Côte d’Ivoire, celles de ces pays au Bénin ou au Burkina Faso, ainsi de suite.

     C’est dire que les personnes qui auront en charge de corriger les épreuves qui leur seront confiées se fonderont sur le seul critère de la performance.

     Alors au travail les élèves et que les meilleurs gagnent !

Saouti Labass HAIDARA

 

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