Enseignement catholique : ‘’J’aimerais également rassurer les autorités et les parents du Mali, parents d'élèves…,que nos écoles ouvriront à la rentrée scolaire prochaine’’ déclare Edmond Dembélé

C’est fait, après un partenariat de 53 ans entre l’État et l’Église catholique, dans le domaine de l’éducation scolaire, l’État malien a mis fin à sa subvention annuelle aux écoles privées catholiques depuis le 30 juin dernier. Les établissements catholiques seront fermés provisoirement à Bamako et ailleurs au Mali.

20 Août 2025 - 10:43
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Enseignement  catholique : ‘’J’aimerais également rassurer les autorités et les parents du Mali, parents d'élèves…,que nos écoles ouvriront à la rentrée scolaire prochaine’’ déclare   Edmond Dembélé

Pour le directeur national de l’enseignement catholique, le Père Edmond Dembélé, «cette décision a été accueillie dans un esprit de compréhension suite au contexte de crise sécuritaire dans le pays, bien qu’elle menace la stabilité du système éducatif, particulièrement en milieu rural». Et d’ailleurs il rassure que des dispositions sont entrain d’être prises par les départements concernés pour que les élèves puissent être pris en charge.

Le directeur national de l’enseignement catholique, le Père Edmond Dembélé

En croire le directeur national de l’enseignement catholique au Mali, le Père Edmond Dembélé, l’Église catholique a un  réseau de 138 établissements scolaires, accueillant environ 40 000 élèves et 1613 enseignants dont ils ont d’ores et déjà  procédé dans un premier temps, à une réorganisation du fonctionnement du traitement des enseignants. Cela passe par un processus de licenciement et de réembauche, pour que d’ici la rentrée prochaine, les écoles puissent avoir leurs enseignants pour continuer à travailler  suite à la décision d’arrêt des subventions du gouvernement malien, entrée en vigueur le 30 juin 2025. Et que les écoles dont les activités seront suspendues ont déjà commencé à communiquer avec les parents. Cela afin qu’ils puissent prendre des dispositions nécessaires.

Selon le Père Edmond Dembélé, cette décision aurait pour cause la situation sécuritaire qui prévaut  au Mali. «En effet, notre pays traverse une période sécuritaire difficile depuis plusieurs années et le Mali, aujourd'hui, doit faire face à beaucoup d'urgences. Et je crois que ces urgences obligent l'État à choisir certaines priorités pour tenter de remédier à cette crise», a-t-il expliqué. Et qu’ils l’ont accueilli dans un esprit de compréhension parce qu’ils  savent  que, dans le contexte actuel, l'État ne peut pas répondre à tous les besoins comme auparavant. C'est d’ailleurs dans cette optique qu’ils  ont  demandé à ce que la suppression de cette subvention se fasse dans un cadre de dialogue et d'échange afin que leurs écoles n’en sortent pas très affaiblies, puisque l'éducation demeure un secteur prioritaire et important pour un pays, son présent et son avenir. Afin de permettre aux responsables de l'enseignement catholique de se préparer correctement à cette rupture depuis le 30 juin dernier, et ce jusqu'à nouvel ordre.

Le directeur national de l’enseignement catholique au Mali, le Père Edmond Dembélé dira que  les conséquences de cette décision pourraient s’évaluer à trois niveaux. Tout d'abord, au niveau même des écoles catholiques, il y a le risque de fermeture de certaines d’entre elles, particulièrement celles en zones rurales. Et ils savent que dans ces zones, les parents ne disposent pas toujours des moyens suffisants pour inscrire leurs enfants dans les écoles. Ce qui faisait en sorte que beaucoup de leurs écoles en milieu rural fonctionnaient grâce à la subvention de l’État malien.

Le deuxième niveau se situe au niveau des enseignants. A cause de l’arrêt de la subvention, ils ne bénéficieront plus le même traitement salarial que leurs homologues de l'enseignement public. Ce qui créera évidemment un déséquilibre dans les recettes de l'Église et aura, de ce fait, un impact sur la qualité du salaire qu’ils  offriront à leurs enseignants.

« Présentement, nous avons engagé un processus de renégociation des contrats avec les enseignants. Et ce processus, d'ailleurs, nous a poussés à licencier certains afin de repartir à zéro, cette fois-ci, sans tenir compte de la subvention. En effet, dans la convention signée en 1972 et révisée en 1978, l'État malien avait décidé d'accorder 80% du salaire de chacun des enseignants à l'enseignement catholique. Ce qui signifie que cette responsabilité revient désormais à l'enseignement catholique. Et enfin, cette décision du gouvernement aura un impact considérable sur la scolarisation des enfants se retrouvant dans des zones rurales. » , a-t-il expliqué.

Ajout ‘il que : « nous avons travaillé ensemble avec le gouvernement et discerné sur les conséquences de cette décision afin de proposer des solutions communes. L’État est resté plutôt ouvert au dialogue et aux échanges, et nous a accordé la possibilité de sortir de cette subvention sans trop de dégâts. Donc, je ne pense pas que ce soit le début d'un malaise entre l'État et l'Église, mais qu’il s’agit d’une situation qui met en lumière le bon esprit de collaboration et de dialogue entre l’État et l’Église catholique au Mali. »

Pour cela, le Père Edmond Dembélé a souhaité  s’adresser à l'endroit de leurs  partenaires, et de tous ceux qui accompagnent l'enseignement catholique, tant à l'intérieur du Mali qu'à l'extérieur.  « Nous comptons énormément sur le soutien des uns et des autres, parce que l'éducation est chère à l'Église, au Mali comme ailleurs. Partout où l'Église est présente, elle essaie de faire de son mieux pour aider  l'éducation des enfants et des jeunes. J’aimerais également rassurer les autorités et les parents du Mali, parents d'élèves, parce que nos écoles accueillent tous les enfants du Mali sans distinction, que nos écoles ouvriront à la rentrée scolaire prochaine. En dépit de quelques réaménagements qui seront mis en place, nous travaillerons à ce que la qualité y soit toujours, et que nous continuions à donner un enseignement et une éducation aux jeunes, qui conviennent aux objectifs de notre pays et qui répondent aussi aux attentes des parents. »

 Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net

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