Le Capital humain : La première richesse d’un pays
Nos écoles supérieures déversent chaque année sur le marché de l’emploi des milliers de diplômés, bien outillés en apparence, en quête toujours d’un premier emploi bien rémunéré. Hélas, au test d’entretien d’embauche, il s’avère que leur bagage laisse à désirer.

Le samedi 26 juillet 2025, dans un cyber café huppé de Lafiabougou, nous sommes tombés des nues devant une scène qui a accroché notre regard. Une jeune étudiante conversait avec le maître des lieux qu’elle tentait de charmer. Selon la teneur des bribes qui nous sont parvenues, elle devait présenter et soutenir son mémoire de Master I, et demandait à son interlocuteur de faire, pour elle, le résumé de son travail scientifique. Ce dernier, respectueux de l’éthique et de la déontologie du métier, y opposa une fin de non-recevoir. Elle monta alors sur ses grands chevaux, le traita de tous les noms d’oiseaux.
Revenue à de meilleurs sentiments, elle lui présenta, toute honte bue, ses plates excuses. Mais sans le moindre scrupule, elle se mit à supplier son vis-à-vis d’accéder à son désir en recourant à l’Intelligence Artificielle (l’IA) pour le résumé de son mémoire. Face au refus catégorique de ce dernier, elle tourna les talons sans même dire au revoir. Grand était l’effet de surprise dans le cyber sans doute pas habitué à un tel spectacle.
Le cas de cette jeune fille n’est que la partie émergée de l’iceberg de notre système éducatif. Dans le concert des nations, notre pays ne pourrait nullement se prévaloir avec des cadres sans la moindre formation et qui trichent pour passer de classe en classe, qui obtiennent leurs parchemins dans de telles conditions : le bidonnage et l’utilisation abusive de l’Intelligence Artificielle. On s’en souvient, pas plus tard que le 25 juillet dernier, la Fondation Tuwindi, dans le cadre d’une session de renforcement des capacités sur le thème du journalisme à l’ère de l’IA, a attiré l’attention sur le taux d’utilisation de cet outil dans la pratique de la profession journalistique.
Pour les formateurs, Salif Sanogo et Alexis Kalambry, respectivement ancien Directeur général de l’Ortm, Directeur de publication de Mali-Tribune, l’utilisation à outrance de l’IA risque de transformer le journaliste en robot, alors qu’un robot reste un robot et un être humain reste un être humain.
Par Mohamed Koné
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