Le discours de la Confédération des États du Sahel, prononcé à Awaza, au Turkménistan, par le Premier Ministre du Mali

Le discours de la Confédération des États du Sahel, prononcé à Awaza, au Turkménistan, par le Général de Division, Abdoulaye MAIGA, Premier Ministre, Chef du Gouvernement du Mali, à l’occasion de la troisième Conférence des Nations Unies sur les Pays en développement sans littoral.

6 Août 2025 - 12:32
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Le discours de la Confédération des États du Sahel, prononcé à Awaza, au Turkménistan, par le Premier Ministre du Mali

• Monsieur le Président du Turkménistan ;
• Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernement ;
• Monsieur le Président du Groupe des Pays en Développement Sans Littoral ;
• Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies ;
• Distingués délégués,
 
Je voudrais avant tout propos, vous transmettre les salutations chaleureuses et fraternelles des pères fondateurs de l’AES, Leurs Excellences Le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président du Faso, Chef de l’Etat, Le Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’État de la République du Mali, Président de la Confédération AES, et Le Général d’Armée Abdourahamane TIANI, Président de la République du Niger, Chef de l’Etat.
 
Je voudrais ensuite exprimer, au nom des Etats membres de la Confédération AES, ma profonde gratitude aux autorités turkmènes pour l’accueil bien chaleureux et l’attention particulière dont nous faisons l’objet depuis notre arrivée dans cette belle ville d’Awaza.
 
La Confédération des États du Sahel, entourée de 11 pays voisins et côtiers, couvre une superficie d’environ 2 800 000 kilomètres carrés et compte environ 75 millions d’habitants, majoritairement jeunes. Elle est riche de ses terres fertiles, de ses cours d’eau, de ses sources d’énergie et constitue l’un des plus grands réservoirs en ressources minières du monde.
 
Toutefois, les trois Etats, de l’hinterland, cumulent, bien malgré eux, une grande partie des défis communs aux Pays en développement sans littoral, tels que les coûts élevés des transports et les délais d’acheminement allongés.
 
En dépit de ces difficultés, ils ont été victimes, ces dernières années, sous des prétextes politiques fallacieux, de la violation de leur droit à l’accès à la mer et depuis la mer. Ce droit pourtant consacré, par plusieurs textes, comme la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, dite Convention de Montego Bay, ainsi que la Convention de 1965 relative au commerce de transit des États sans littoral, nécessite d’être respecté et sa violation mérite une condamnation ferme des Nations Unies.
 
C’est le lieu de remercier la République de Guinée, la République Islamique de Mauritanie et la République togolaise, pour avoir constamment maintenu leur solidarité avec nos pays en gardant leurs frontières ouvertes.
 
La Confédération AES attend du groupe des PDSL une solidarité agissante, y compris en veillant au respect des textes et des principes internationaux. Nous devons nous mobiliser chaque fois que des pays ou organisations ont recours à des blocus, des mesures coercitives unilatérales et autres sanctions illégales et illégitimes comme moyen d’enclavement, de pression politique et de déstabilisation contre les Pays en développement sans littoral.
 
Monsieur le Président,
C’est donc avec beaucoup d’espoir que la Confédération AES prend part à la présente Conférence, qui nous permet d’évaluer l’état de mise en œuvre du Programme d’Action de Vienne en faveur des PDSL, pour la décennie 2014 – 2024, et d’envisager de nouvellesperspectives prometteuses.
 
En attendant la réalisation des objectifs fixés à Vienne, la Confédération AES a pris des initiatives hardies et souveraines axées sur le développement endogène notamment en matière de projets structurants et de mobilisation des ressources internes, d’industrialisation, de transformation sur place de leurs produits locaux pour créer de la valeur ajoutée à nos économies.
 
Dans cette même optique, nous avons inscrit au cœur de nos priorités nationales et confédérales, des politiques d’investissements stratégiques dans différents domaines prioritaires tels que les infrastructures, l’énergie, l'industrialisation et la diversification économique. Pour contribuer à la réalisation des projets confédéraux dans ces domaines prioritaires, il a été créé la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement.
 
Sur le plan sécuritaire, nos Forces Armées et de Sécurité combattent, avec succès, les organisations criminelles et obscurantistes, en témoignent la neutralisation de nombreux éléments y compris des chefs de groupes armés terroristes, ainsi que la reddition de plusieurs de leurs combattants. L'AES dénonce de nouveau les soutiens multiformes apportés à ces groupes terroristes par des sponsors étatiques étrangers.
 
• Monsieur le Président,
 
La Confédération AES a foi en un multilatéralisme à visage humain, celui qui fait de la coopération et de la solidarité entre les peuples un moteur de développement véritable. A cet égard, nous devrions redoubler d’effort pour une mise en œuvre effective des domaines d'action prioritaires du Programme d’action d’Awaza des Pays en développement sans littoral.
 
Du reste, une attention particulière mérite d’être accordée aux PDSL dans tous les processus intergouvernementaux, notamment celui relatif à la préparation de la Convention cadre des Nations Unies sur la Coopération en matière fiscale, en ce qui concerne la réduction des coûts du transport, des frais de transit et la facilitation des échanges commerciaux. Nous sommes convaincus qu’une fois convenue, cette Convention aura un impact certain sur la mobilisation des ressources internes en minimisant les évasions et autres fraudes fiscales qui entachent, depuis des décennies, l’exploitation de nos ressources naturelles par des multinationales.
 
Au nom de cette même solidarité internationale, il importe d’œuvrer à l’atténuation des vulnérabilités des PDSL. Aussi, voudrions-nous appeler à la révision des critères de notation et d’évaluation du risque appliqués aux pays les plus vulnérables, afin que, d’ici à 2030, les Pays en développement à faible revenu bénéficient d’un financement efficace.
 
Il est également important de renforcer la coopération entre les pays de transit et les pays sans littoral pour développer des stratégies intégrées plus pertinentes, permettant de mieux s’intégrer dans l'économie mondiale.
 
• Monsieur le Président ;
 
• Mesdames et Messieurs,
 
La Confédération des États du Sahel a une grande confiance en l’avenir et œuvre quotidiennement à transformer les défis du moment en opportunités immenses de développement au profit de son peuple. Notre narratif est que le Sahel reste une terre d’opportunités et non pas une région de crises comme s’échine à le dépeindre une catégorie d’opinion.
Dans cette perspective, la Confédération AES est disposée à coopérer avec l'ensemble des partenaires, dans un cadre équilibré et gagnant-gagnant, sous réserve du respect de principes simples et évidents comme le respect de la souveraineté de nos Etats, le respect de nos choix stratégiques et la prise en compte des intérêts vitaux de nos populations.
 
Je vous remercie de votre aimable attention

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