Re-Inscription annuelle ou impôt déguisée des écoles privées : Des familles rackettées chaque rentrée
Chaque année, des milliers de parents d’élèves au Mali sont contraints de repayer des frais d’inscription pour leurs enfants inscrits dans les écoles fondamentales, une pratique dénoncée depuis longtemps comme une véritable escroquerie.

Pourtant, le ministère de l’Education nationale continue de fermer les yeux, laissant prospérer un système injuste qui étrangle financièrement les familles.
Chaque rentrée scolaire, c’est le même cauchemar pour des milliers de familles maliennes : repayer, encore et encore, des frais d’inscription pour un enfant déjà scolarisé. Une pratique digne d’une arnaque organisée, mais étrangement tolérée par ceux qui devraient protéger les citoyens : le ministère de l’éducation nationale.
Pourtant la mairie de la Commune VI du district de Bamako avait tenté de mettre fin à cette dérive en interdisant le paiement annuel des frais d’inscription dans les écoles de sa juridiction. Selon lui, il est illogique et profondément injuste qu’un parent doive, chaque année, repayer l’inscription de son enfant déjà scolarisé. Durant tout le cycle primaire et fondamental qui dure neuf années les familles doivent donc s’acquitter, à répétition, d’une somme qui ne devrait être réglée qu’une seule fois à l’entrée dans l’établissement. Une pratique qui, soulignons-le, n’existe pas dans les écoles publiques.
Mais l’espoir de soulagement fut de courte durée en Commune 6. En début d’année scolaire 2024, le gouverneur du district de Bamako a tout simplement annulé cette décision municipale, comme pour signifier que les préoccupations légitimes des parents d’élèves ne comptent pas. Pire encore, le ministère de l’Education, censé réguler et assainir le secteur, n’a pris aucune mesure concrète pour encadrer ces abus. Silence complice ou impuissance ? Les parents attendent toujours des réponses.
A cette situation déjà intenable s’ajoute un autre phénomène : dans les écoles privées, l’inscription annuelle est devenue une règle non écrite. Même après plusieurs années dans le même établissement, chaque rentrée est synonyme de nouvelles dépenses d’inscription. Un gouffre financier pour les ménages, surtout les plus modestes, qui sacrifient parfois leurs besoins essentiels pour maintenir leurs enfants à l’école. Jusqu’à quand cette injustice perdurera-t-elle ?
Un proche d’une école privée souligne que la faute n’émane pas d’eux, mais de l’absence de textes qui encadre les réinscriptions au Mali. « Si le ministère ne fait rien, il va s’en dire que les écoles privées font ce qu’elles veulent. C’est dire que la faute émane des autorités », martèle notre interlocuteur.
L’éducation devrait être un droit, non un commerce où les familles sont pressées comme des citrons. Tant que les autorités continueront de fermer les yeux, cette escroquerie légalisée ruinera des milliers de parents et fragilisera encore plus notre système éducatif déjà malade.
Il est temps que le ministère de l’Education sorte de son silence complice. Il est temps de mettre fin à ce vol institutionnalisé. Assez de payer pour apprendre.
Djibril Diallo
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