Depuis un certain temps, des rumeurs circulent à travers Bamako pour dire que l’artiste Ramata Diakité n’est pas décédée. Certains s’en vont jusqu’à dire qu’elle vit actuellement aux Etats- Unis et qu’elle serait la surprise des festivités du Cinquantenaire de l’indépendance du Mali. Les parents les plus proches de l’artiste, que nous avons approchés, confirment l’existence de ces rumeurs, mais tiennent à préciser que Ramata est bien morte et enterrée.
"Nous avons entendu toutes sortes de rumeurs ces dernier temps concernant le décès de Ramata. Ce que je veux vous dire, c’est qu’elle est décédée à Ouagadougou avant d’être enterrée à Bamako. Lorsque son corps est arrivé à Bamako, moi-même je suis partie le regarder à la morgue. Ce qui va étonner beaucoup de gens, c’est que Ramata avait acheté son "kassaké" en percal blanc, avant de mourir. Malheureusement, il était impossible de mettre cet habit sur elle, parce qu’il y avait beaucoup de sang sur son corps. Dire qu’elle n’est pas décédée, c’est archi faux. Il faut que les gens cessent de faire circuler ce genre d’informations sur nos artistes disparus", nous a confié l’une des sœurs de Ramata.
Décédée le 30 octobre 2009, dans la capitale burkinabé, le Premier ministre Modibo Sidibé avait donné des instructions à l’Ambassadeur du Mali au Burkina, le Général Seydou Traoré, pour que le corps de l’artiste puisse être rapatrié à Bamako. C’est ainsi qu’une équipe de la protection civile a été mobilisée pour aller chercher le corps. Son enterrement a eu lieu le 3 novembre 2009. Venu pour la circonstance, son mari, Ousmane Sanou, inspecteur des impôts de formation au pays des hommes intègres, a aussi affirmé le décès de son épouse : "Il y a eu un certificat de décès de Ramata. Elle est décédée des suites d’une courte maladie dans mon salon. Elle souffrait de maux de ventre" avait-il précisé en son temps.
Déjà, entre ces deux déclarations, gît une source de controverse sur la mort brutale de Ramata Diakité car entre des maux de ventre qui ont causé une courte maladie (selon le mari) et un cadavre couvert de sang au point que l’on ne puisse lui mettre le " kassaké ", il n’y a en tout cas pas de concordance, bien que nous ne soyons pas des médecins. Surtout que l’artiste du Wassoulou ne se trouvait pas quand même dans une situation financière alarmante, au point de ne pouvoir se faire interner pour des soins intensifs, au lieu de mourir, dans son salon, à domicile. Qu’est-ce qui a bien pu se passer, se demandent encore une part non négligeable des artistes et la rumeur qui en rajoutent à la controverse. Une autre source nous apprend qu’elle souffrait d’un fibrome qui a éclaté un beau jour. Soit ! La vérité, de toute façon, finira par éclater un jour. Mais comme on le dit toujours en bon croyant : " Seul Dieu sait ! "
Alou BADRA HAÏDARA