Le Secrétaire général de l'Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) Hamadoun Traoré a échappé in extremis dans la nuit du jeudi à vendredi dernier à une tentative d'assassinat. Deux suspects et pas des moindres viennent d'être interpellés par la brigade anti criminalité (BAC) suite à une patrouille à Lafiabougou en commune IV du district de Bamako. Les deux suspects qui ont été présentés au procureur de la Commune IV sont proches d'un député de l'Assemblée nationale et qui est en même temps responsable d'un parti politique de l'opposition. Ils ont été arrêtés en possession d'une arme à feu. Ils avaient voulu tendre un guet apens au patron de l'AEEM soit pour le blesser mortellement pour le tuer.
Cette information qui s'est répandue comme une trainée de poudre a provoqué un véritable choc dans le monde scolaire. En effet, selon de nombreux témoignages concordants, c'est aux environs de 21 heures que la BAC, au cours de sa patrouille ordinaire, a appréhendé deux individus en possession d'une arme de fabrication artisanale et d'une cartouche au niveau du terrain Bélier de Lafiabougou. Une localité fréquentée régulièrement par le Secrétaire général de l'AEEM. Cuisinées par les policiers, les deux personnes n'ont pas tardé à dévoiler qu'elles ont été commises par quelqu'un pour attenter à la vie de
[caption id="attachment_62052" align="alignleft" width="250" caption="Hammadoun Traoré, Secrétaire général de l'AEEM"]

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. Mais elles n'avaient pas encore lâché le nom de l'instigateur lors de notre passage. "On nous a demandé de le tuer ou de le blesser mortellement" a confié l'un des malfrats aux policiers de la BAC. Après cette révélation, la BAC a mis ces personnes à la disposition du commissariat du cinquième arrondissement. Approché par nos soins, le commissaire du cinquième arrondissement Famory Konaté a déclaré: "Nous n'avons pas connaissance encore de ce que vous dites. Les enquêtes se poursuivent mais une chose est sûre, les deux personnes ont été arrêtées par la BAC qui les a transférées à notre niveau. Nous allons pousser l'enquête pour déterminer leurs vraies intentions".
Les deux suspects, ils se sont présentés au Procureur de la commune IV. L'un se nomme Mamadou Lamine Diallo. Il s'est présenté comme étant étudiant et en même temps secrétaire parlementaire d'un député de l'Assemblée nationale non moins chef d'un parti politique de l'opposition. Le second du nom de Boubacar Konaté, s'est présenté comme électricien et vigile de l'homme politique cité.
En tout cas la comparution des deux hommes a été émaillée d'incidents majeurs. Des policiers se présentant comme membres du CNRDRE ont fait irruption dans l'enceinte du tribunal pour obtenir la libération des deux personnes. Une sollicitation à laquelle le Procureur Yacouba Koné a opposé un niet catégorique. Informé des agissements des policiers qui avaient menacé avec leurs armes le Procureur et son substitut pour obtenir la libération des deux suspects, un membre du Comité militaire est venu précipitamment de Kati pour rassurer les magistrats que le CNRDRE n'a rien à voir dans cette affaire et que la justice doit suivre son cours.
Ces informations nous ont été confirmées le samedi 21 avril par le Substitut du Procureur de la commune IV Idrissa Hamidou Touré. "Le CNRDRE nous a envoyé un Capitaine pour regretter l'incident qui s'est passé" a souligné M. Touré, sans donner beaucoup plus détails sur toute cette affaire. Il faut souligner également, qu'il y a moins de deux semaines, le siège de l'AEEM a été saccagé et le mobilier emporté par des individus.
Une situation qui pose avec acuité le problème de l'insécurité dans les milieux scolaires. Nous ne savons pas qui en veut tant au patron de l'AEEM au point de vouloir lui ôter la vie.
Nous y reviendrons.
Kassoum THERA