Présentation au Chef de l’État du rapport du SIGRH : Plus de 36.000 fonctionnaires manquent à l’appel

À ce jour, 122.166 agents ont été recensés sur un total de 158.317, soit près de 80% de l'objectif initial

18 Août 2025 - 09:56
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Présentation au Chef de l’État du rapport du SIGRH : Plus de 36.000 fonctionnaires manquent à l’appel

La salle de banquets du palais de Koulouba a abrité, vendredi dernier, la cérémonie de remise du rapport d’exécution du projet de Système intégré de gestion des ressources humaines des fonctions publiques de l’État et des collectivités territoriales (SIGRH) au Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, par le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Bakary Traoré. C’était en présence du Premier ministre, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Général de division Abdoulaye Maïga, du président du Conseil national de Transition (CNT), le Général de corps d’armée Malick Diaw et des membres du gouvernement. 

Depuis belle lurette, notre administration est confrontée à un paradoxe profond dû à son dysfonctionnement lié à l’insuffisance de mise à jour des fichiers personnels au sein des structures de gestion des ressources humaines, au déficit d’interconnexion fonctionnelle entre les services des ressources humaines de l’État et ceux des collectivités territoriales et à l’absence d’un mécanisme unifié de gestion salariale, notamment pour les fonctionnaires des collectivités territoriales. C’est fort de ce constat que le Président Assimi Goïta a instruit le gouvernement de diagnostiquer cette faille en vue de concevoir un système moderne, intégré et sécurisé. D’où le projet de Système de gestion des ressources humaines des fonctions publiques de l’État et des collectivités territoriales (SIGRH). C’est une recommandation des Assises nationales de la Refondation (ANR), s’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action du gouvernement.

Pour arriver à ce niveau d’exécution, il a fallu trois phases majeures. La première étape a été marquée par le recensement des agents. Les données ainsi recueillies, avec les pièces justificatives à l’appui, sont relatives à l’état civil et à la situation professionnelle de chaque agent recensé. La deuxième, dite phase d’enrôlement, a été consacrée à l’identification physique et biométrique des agents par des équipes. Lesquelles se sont rendues dans l’ensemble des régions administratives ainsi que dans les missions diplomatiques et consulaires du Mali.

La troisième étape a consisté à intégrer les données biométriques des agents dans un logiciel conçu, développé et déployé par des agents de l’administration. Ce logiciel, comportant plusieurs fonctionnalités avec à la clé les statuts, les catégories et les tranches d’âge, a été présenté par Mme Maïga Fatoumata Housseini Maïga. Cet outil a été financé par le budget national et la base des données est hébergée et sécurisée au Mali. Le processus de mise en place du SIGRH a été inclusif et s’est étendu sur une période allant de mai 2022 à septembre 2024. Fruit de la Commission pour la mise en place du SIGRH, les travaux ont été menés par deux organes à savoir le Comité d’orientation stratégique et le Comité technique d’exécution.

Au cours de la cérémonie, le ministre chargé de la Refondation de l’État précisera que le recensement et le contrôle biométrique des agents ont permis d’établir une situation de référence des effectifs des fonctions publiques de l’État et des collectivités territoriales. Selon Bakary Traoré, c’est un gage de la maîtrise des effectifs et de la masse salariale. Ainsi, a-t-il souligné que les principaux résultats des opérations de recensement et d’identification biométrique des agents de l’État et des collectivités territoriales font état de 158.317 agents recensés pour l’ensemble des secteurs. Parmi ceux-ci, 122.166 agents ont fait l’objet d’identification physique et biométrique, a ajouté le ministre Traoré.

Période de grâce- Bakary Traoré a fait remarquer qu’il se dégage un nombre important d’agents qui ne se sont pas présentés au contrôle physique biométrique. Avant d’indiquer que ce nombre s’élève à 36.151 agents. «L’incidence financière annuelle de la prise en charge salariale de ces 36.151 agents non identifiés est estimée à 48.285.231.612 Fcfa, représentant 4,57% de la masse salariale totale », a affirmé le ministre chargé de la Refondation de l’État. Pour lui, il serait prématuré de les considérer comme étant des agents fictifs avant l’expiration d’une période de grâce de trois mois à compter de la date de remise du rapport d’exécution de ce projet au Chef de l’État. Après cette clarification de la situation, a-t-il assuré, la liste définitive des agents pouvant être considérés comme fictifs sera établie. Le ministre Traoré a relevé qu’au terme du processus, l’administration sera dotée d’un outil performant permettant, entre autres, la mise à disposition d’un fichier unique de traitement des salaires des agents de l’Etat et des collectivités territoriales, l’interconnexion entre les différentes structures en charge de la gestion des ressources humaines ainsi que la disponibilité des statistiques fiables pour la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

Abondant dans le même sens, le Chef de l’État a indiqué que cette cérémonie marquait l’aboutissement d’une initiative majeure pour la modernisation de notre administration publique.  «Ce résultat est encourageant, mais appelle à poursuivre les efforts jusqu’à la couverture complète de notre administration», a souligné le Président de la Transition.

Convaincu de la collaboration entre les deux comités, le Président Goïta les exhorte à s’approprier des outils qui marquent un tournant décisif dans la gestion publique au Mali. Pour lui, ce travail de fond mérite reconnaissance et considération. C’est pourquoi, il a promis de récompenser par des médailles les membres chargés de ce dossier.

Pour garantir la pérennité de ce système, il est recommandé la production de statistiques à partir de la base de données du SIGRH, en vue d’en faire des outils d’aide à la décision, la valorisation des données du SIGRH comme situation de référence en matière de gestion des ressources humaines et leur actualisation régulière, la digitalisation des actes d’administration et de gestion du personnel et la mise en place d’un dispositif de suivi permanent du SIGRH.

Namory KOUYATE

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