Lutte contre la spéculation foncière : La cour suprême va-t-elle protéger Adama Sangaré ?

1 Mar 2013 - 07:38
1 Mar 2013 - 07:58
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L’interpellation le week-end dernier du maire du district, Adama Sangaré, et celui de la Commune rurale de Kalaban coro, Issa Bocar Ballo a donné une lueur d’espoir aux victimes de la spéculation foncière dans le district de Bamako. Quelques heures de garde à vue, et le maire du district a recouvré sa liberté pour des vices de forme.  Mais il n’est pas sorti d’affaire à moins que la Cour suprême décide de le protéger puisqu’il revient à cette instance de désigner une autre juridiction en dehors de Bamako pour le juger à cause de son statut d’officier de police judiciaire. [caption id="attachment_114662" align="alignleft" width="200"]Adama Sangaré, maire du District de Bamako Adama Sangaré, maire du District de Bamako[/caption] ,Le maire du district, Adama Sangaré, qui a passé le week-end dernier dans les locaux de la Brigade d’investigation judiciaire (BIJ), a été relaxé. Sa défense invoque un vice de forme dans la procédure. Il est loin d’être sorti d’affaire car la justice ne manquera pas de preuves pour lui mettre le grappin dessus avec les  multiples plaintes portées contre lui dans des magouilles  foncières. C’est d’ailleurs pourquoi, il y a un an, les agissements du maire du district avaient été à l’origine de l’organisation d’une journée ville morte décrétée par plusieurs organisations et associations professionnelles et de la société civile. Une manifestation consécutive à de nombreuses marches de ces organisations  qui réclamaient sa démission pour « ses frasques foncières » comme les retraits illégaux de parcelles et abus de pouvoirs. C’est à cause de ces fautes qu’il fut l’un des premiers à être arrêtés par les auteurs du coup d’Etat perpétré le 22 mars 2012. Après plusieurs semaines de détention à Kati, Adama Sangaré recouvre la liberté avec le retour à l’ordre constitutionnel, mieux après qu’il ait noué de solides relations avec certains leaders de la junte à qui il aurait, dit-on, attribué une soixantaine de parcelles. Il n’hésitera pas à démentir depuis Dakar les propos du ministre de la Justice qui,  lors d’une visite sur le chantier de la Cour suprême, a découvert un scandale signé Adama Sangaré et relatif au domaine foncier du département de la justice. Le maire du district a poussé l’outrecuidance jusqu’à aller morceler et vendre à des particuliers le domaine privé du département de la justice qui y ont érigé des maisons à usage d’habitation. Ce jour-là, estomaqué, Malick Coulibaly avait promis sur les antennes de l’ORTM que l’Etat en tant que sujet de droit engagera des actions en justice contre Adama Sangaré et que son département rentrera en possession de ses biens. Comme si cela ne suffisait pas, depuis quelques jours, l’Association des résidents de l’ACI 2000 (AR-ACI), est montée elle aussi au créneau pour  réclamer la démission du conseil municipal du district, coupable-dit-elle- d’avoir morcelé et vendu des espaces verts de ce quartier résidentiel. « Même s’il a été relâché, Adama n’est pas sorti d’affaire », s’indigne un leader de l’AR-CI qui, comme les représentants d’autres associations, assurent avoir des preuves irréfutables pour confondre le maire du district. Lequel aura dans les prochaines semaines à faire à d’autres poursuites judiciaires à moins qu’il trouve protecteur à la Cour suprême taxée de regorger des protecteurs pour le type de client de sa stature. Il revient à cette instance de désigner une autre juridiction en dehors de Bamako pour le juger à cause de son statut d’officier de police judiciaire. Affaire à suivre ! Markatié Daou

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