Mali : François Hollande durcit le ton contre le MNLA

8 Déc 2013 - 19:09
8 Déc 2013 - 19:09
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HollandeLe président français a demandé au groupe touareg laïque de rendre les armes, alors que les élections doivent se tenir en juillet.

Habituellement très protocolaire et un rien badine, la remise du prix Houphouët-Boigny, à Paris, a pris cette année un tour plus sérieux. Que le récipiendaire soit François Hollande, salué pour l'action de la France au Mali à l'hiver dernier, n'y est pas pour rien. La cérémonie où se croisaient les chefs d'État de la région, du président par intérim malienDioncounda Traoré à son homologue burkinabé Blaise Compaoré, en passant par le Tchadien Idriss Déby, très actif pendant la crise, ressemblait à un minisommet sur le Sahel.     Entre les remerciements et les félicitations d'usage pour «l'action décisive de François Hollande», c'est de l'avenir duMali dont il a été question plus que des gloires passées. Le président français a choisi l'occasion pour durcir le ton alors que la perspective des élections présidentielles maliennes, qui doivent se tenir à la fin de juillet, demeure délicate. Le principal problème se pose à Kidal, une cité du nord du pays, toujours tenue par des groupes armés, notamment leMouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), une rébellion touarègue laïque. «Les élections se tiendront à la date prévue dans tout le Mali, dans toutes les villes et donc à Kidal», a martelé François Hollande. Et d'affirmer «qu'aucun groupe armé ne peut rester armé au Mali».    

Accrochage avec l'armée malienne

En filigrane, c'est la menace d'un appui français aux troupes maliennes contre le MNLA qui se dessine. Ce n'est pas une surprise totale. Si, officiellement, le ministère français de la Défense répétait au cours des mois passés que le MNLA n'était «ni un ami ni un ennemi», cette position de neutralité était déjà écornée en coulisse. «Nous avons clairement fait savoir qu'en cas d'affrontement avec l'armée malienne, nos hommes se tiendraient aux côtés de ceux de Bamako comme cela est prévu par la résolution de l'ONU», confiait dès le mois de mars un officier français.     Pour autant Paris fera tout pour éviter une telle extrémité. Cela obligerait la France à s'immiscer dans les relations tendues entre les Touaregs maliens et le pouvoir central de Bamako qui minent la stabilité du pays depuis son indépendance. Dans les faits, le président français entend faire pression sur les négociations entre Bamako et le MNLA. Les discussions pour trouver une solution «au cas de Kidal» se tiennent au Burkina-Faso depuis bientôt trois semaines, sans grands résultats, et la situation se dégrade. «Ça piétine un peu mais nous conservons espoir», assurait hier, un haut diplomate africain. Les discussions achoppent sur la présence de l'armée malienne à Kidal. Les autorités maliennes, qui tiennent le MNLA pour le principal responsable de la guerre, en font un principe au nom de la reconquête totale du pays. Le MNLA, lui, refuse un tel déploiement en faisant un casus belli. Or, mercredi, pour la première fois depuis janvier 2012, un accrochage a opposé les rebelles avec des soldats maliens. Le combat, dans la ville d'Anefis, à 115 kilomètres au sud de Kidal, aurait fait au moins deux morts dans les rangs du MNLA qui a quitté la cité. Les éventuelles pertes dans les rangs de l'armée malienne étaient inconnues.   Source: lefigaro.fr/

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