États-Unis : la Cour suprême autorise les expulsions de sans-papiers vers des pays tiers
La Cour suprême des États-Unis, à majorité conservatrice, a autorisé la reprise des expulsions de sans-papiers vers des pays tiers, même si ces derniers n’en sont pas originaires. Une décision controversée qui relance le programme migratoire de Donald Trump et suscite de vives critiques des juges progressistes.

La Cour suprême des États-Unis a donné son feu vert, ce lundi 23 juin 2025, à la reprise des expulsions de sans-papiers vers des pays étrangers dont ils ne sont pas originaires, levant un sursis imposé par une juridiction inférieure. Cette décision marque une victoire majeure pour l’administration Trump, qui avait saisi la haute juridiction en urgence.
Non signée, la décision ne fournit aucune justification, mais les trois juges progressistes de la Cour y ont exprimé leur vive opposition. L’un d’eux, la juge Sonia Sotomayor, a dénoncé une « conduite illégale flagrante » de l’administration, affirmant qu’elle « expose des milliers de personnes au risque de torture ou de mort ».
« L’administration a clairement indiqué, en paroles et en actes, qu’elle ne se sentait pas contrainte par la loi et qu’elle était libre d’expulser n’importe qui, n’importe où, sans préavis ni possibilité d’être entendu », a-t-elle ajouté.
Pour « la sécurité du peuple américain »
Alors que Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’un de ses principaux axes politiques, allant même jusqu’à dénoncer une « invasion » du pays, le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) s’est félicité d’une « victoire pour la sûreté et la sécurité du peuple américain ».
La décision porte sur le cas de huit immigrés condamnés pour des crimes violents, envoyés vers le Soudan du Sud depuis les États-Unis. Ils sont actuellement retenus à Djibouti. Le groupe comprend des ressortissants birmans, vietnamiens, laotiens, cubains, mexicains et sud-soudanais.
En avril dernier, Brian Murphy, un juge fédéral, avait suspendu ces expulsions, exigeant un délai de 15 jours permettant aux personnes concernées de prouver qu’elles risquaient la torture ou la mort dans le pays de destination.
Si l’affaire contestant ces expulsions vers des pays tiers est désormais examinée par une cour d’appel, la décision de la Cour suprême permet, pour l’instant, de les poursuivre.
Source:https://www.ouest-france.fr/
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