Gouvernance Démocratique et Sécurite au Mali : Les accords d’Alger en question

Il n’est un secret pour personne que certaines de nos garnisons du Nord ont été attaquées le 23 mai dernier. Et que l’Etat malien a signé un accord le 4 juillet à Alger. En plus, le Mali est classé parmi les pays les plus pauvres et dans lequel certains foyers de tensions ont été répertoriés.

8 Août 2006 - 00:12
8 Août 2006 - 00:12
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Il n’est un secret pour personne que certaines de nos garnisons du Nord ont été attaquées le 23 mai dernier. Et que l’Etat malien a signé un accord le 4 juillet à Alger. En plus, le Mali est classé parmi les pays les plus pauvres et dans lequel certains foyers de tensions ont été répertoriés.

Le PIB courant était de 2551,0 milliards de F CFA en 2004. Le PIB par tête était de 233 000 de F CFA en 2004. L’incidence de la pauvreté sur les ménages était de 63,8 % en 2001.

Dans ce contexte certes notre bataille doit être celle du développement. Mais de tout le Mali et pas de façon non discriminatoire. Et mieux encore, on ne peut plus tolérer au Mali une revendication par les armes.

Quant ATT, général de l’armée malienne, chef suprême des armées et président de la République, refuse d’aller en guerre, je le comprends et respecte sa position. Parce qu’au Mali, personne ne veut la guerre. Nous aspirons tous à la paix car nous voyons à longueur de journée ce qui se passe autour de nous.

Mais il a manqué de transparence dans le traitement de ce dossier. L’Assemblée nationale est totalement absente dans la campagne d’explication des accords. On fait la guerre pour avoir la paix et non signer un accord pour une guerre. Car c’est de cela qu’il s’agit.

La paix est synonyme de discipline, d’ordre et de justice. « Une société qui choisit de fermer les yeux sur ses propres problèmes est une société décadente ». Le consensus politique, atypique, actuel du Mali est à l’origine de la déconfiture des partis politiques. Alors que nous savons tous que sans contradiction, il n’y a pas de progrès.

Une fois que « la classe politique méprise les exigences de l’économie, et a une foi aveugle en la toute puissance de la politique, le subjectivisme, l’arbitraire et l’aventurisme prennent le dessus ». En effet, la discipline fait régner l’ordre dans les activités humaines, elle est la base du fonctionnement normal d’une société.

La discipline, aussi bien que les sanctions qu’encourent ceux qui l’enfreignent, qu’elles soient juridiques, administratives, sont déterminées par les rapports sociaux dominants qu’elles contribuent à affermir. Nous avons besoin d’une démocratie forte, d’un Mali fort.

Je ne comprends pas du tout le sens de la signature de ces accords d’Alger sauf s’il y a d’autres raisons inavouées. Je suis Malien et né à Niafunké dans la région de Tombouctou. Je suis fondeur et j’ai fait ma formation commune de base au centre d’instruction militaire de Koulikoro au compte du Service national des jeunes en 1986.

Ce petit moment passé sous le drapeau m’a permis d’intégrer la notion de l’armée, de la patrie, de l’ordre et de la discipline. Lorsque, je me réfère au règlement militaire, j’avoue très sincèrement que je ne comprends pas l’attitude de nos autorités. Les soi-disant intégrés ont fait tout de même une formation militaire et ont décidé quand même d’agir de la sorte.

Leur comportement actuel faisait partie déjà des craintes de certains de nos compatriotes depuis la signature du Pacte national. L’histoire et ATT leur donnent raison car il dit que les camps n’ont pas été pris mais livrés.

Cela n’est point surprenant de la part des bandits armés. Les autorités maliennes auraient dû les prévoir car c’est aussi ça gouverner. L’Etat malien a assez fait pour le Nord comme si le reste du pays n’existait pas. Quelle est la nature réelle du problème parce que nous vivons tous en bonne intelligence avec la communauté touarègue. Ces bandits représentent qui ?

Si on devrait entrer en guerre, ce sera contre qui ? De toute façon, nous ne devons et ne pouvons faire l’économie d’une guerre si nous sommes attaqués.

La bonne gouvernance démocratique est une des clefs de nos problèmes sécuritaires : la responsabilité, la transparence, la participation, l’obligation de rendre compte, la bonne circulation de l’information, le respect des droits humains, la lutte contre la corruption. Enfin, la participation de tous les acteurs de la société au processus de développement.

Nous ne demandons pas la guerre, mais que l’autorité de l’Etat s’affirme dans sa dimension. Nous n’accepterions aucune situation qui pourrait nous amener à une sécession. La notion d’autonomie peut être contagieuse.

Nous voulons d’un Mali uni et fort. Un Peuple-Un But-Une Foi.

Boubacar Bocoum

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