Lundi, 13 février, RFI a diffusé une interview du ministre de la Coopération Française Henri de Raincourt au sujet du conflit au Nord du Mali. Ses propos étaient étonnants, voire absolument choquants.
En effet, nous apprenons par Mr. Raincourt que la France a entretenu des contacts avec des proches de MNLA Tannée passée. A quelle fin l'a -t - elle fait ? Mais l'objet des rencontres effectuées est perceptible dans l'argumentation du ministre. Il annonce que le MNLA pourrait devenir éventuellement un partenaire de la France contre AQMI - un partenaire qui doit encore prouver qu'il est fiable, selon lui, alors que Mr. Raincourt mentionne en même temps les atrocités reportées d'Aguel Hoc et sa conviction qu'elles étaient seules commises par le MNLA.
La terminologie est frappante. M. Raincourt parle des "
hostilités" qui doivent cesser, déjà la semaine passée la France a appelé à un "
cessez-le-feu", comme s'il s'agissait de deux armées régulières qui s'affrontent et non pas d'un agresseur qui doit être stoppé par une armée régulière, comme c'est le cas dans le Nord du Mali.
La logique est apparemment simple, mais de façon flagrante pas innocente, que des otages français dans la zone seraient prioritaires pour la France et si le MNLA offre leur protection contre AQMI, le monde devrait comprendre le rapprochement de la France avec le MNLA.
Le ministre Raincourt parcourt le Niger, la Mauritanie, le Mali pour négocier avec les gouvernements et le MNLA, un émissaire qui n'a pas été appelé par le Mali, mais qui agit par instinct de profiter de la situation déstabilisée ; une approche mainte fois répliquée malheureusement dans la période post-colonialepar la France et peu contestée par les gouvernements qui devraient empêcher cette politique malsaine.
Sylvia Sangaré Mollet