L’invention des autorités transitoires est une entente sur la partition du Mali

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L’entente signée le 19 juin 2016 entre le Gouvernement, la CMA et la Plateforme  sur l’installation des Autorités transitoires dans les 5 régions du nord, s’apparente fort à un complot contre le peuple malien. Alors que le Président IBK lors de son intervention à la cérémonie de signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, disait que les négociations étaient terminées, nous avons constaté, que la délégation malienne a été trimbalée par la France, l’Algérie et la Communauté Internationale à Alger, pour lui faire signer un autre accord,  dit subsidiaire en juillet 2015. Dans cet accord, on parle d’autorités transitoires en charge de gouverner les régions du nord, tout en chassant les élus locaux au profit des nouveaux dirigeants locaux composés de rebelles, de fonctionnaires de l’Etat qui d’ailleurs ont tous fuit de ces régions.

On constate que aussi bien l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation signé le 15 mai 2015, que celui du 19 juin 2016, rédigé à Alger sous le nom de ‘’Entente sur la mise en place des autorités transitoires’’ consacrent, la partition du Mali. Par cet acte les rebelles ont eu sur un plateau d’argent ce qu’ils ont cherché depuis 1963.

D’abord l’adoption du projet de loi sur les autorités transitoires avait mis la majorité des citoyens en colère sans compter que pendant le vote les députés de la majorité et ceux de l’opposition se sont tirés à boulet rouge à travers des explications pour éditier le peuple. Ensuite, les députés de l’opposition ont introduit une saisine sur ladite loi à la Cour Constitutionnelle. Comme cette Cour n’est pas forcément une Cour de droit, et surtout en fouillant dans leur processus de nomination, nous nous rendons compte, qu’elle ne pouvait trancher que dans le sens de l’avis du Gouvernement.

Nous comprenons aisément, le refus de la population de Gao et surtout de la jeunesse pour la mise en place de ces autorités, constituant à leurs yeux une prime à la rébellion armée.

L’Etat a même encouragé les forces de sécurités lors des manifestations pacifiques à Gao, à tirer à balles réelles le 12 juillet 2016, faisant trois morts et 35 blessés graves. D’un côté les rebelles nous tuent et de l’autre côté les forces de sécurité au lieu d’aller combattre les rebelles, deviennent de plus en plus des assassins des populations. Et oui si le Président IBK avait écouté l’opposition, on aurait évité ce drame contre les populations de Gao. La jeunesse de Gao était dans son droit de réclamer son intégration dans les FAMAS, après des années de résistances contre les forces du mal, suite à l’abandon du nord par nos forces militaires. Chose avec laquelle que le Gouvernement semble être d’accord. Il s’agit pour lui maintenant de remédier tout de suite à cette injustice.

Cet autre accord additif du 19 juin 2016 est non seulement en contradiction notoire selon d’éminents juristes maliens et internationaux en plusieurs endroits avec la loi fondamentale du 25 février 1992 et même l’Accord d’Alger 2015. Il contient des dispositions cancérogènes qui ne laissent aucun doute sur la volonté affichée de la France et de l’Algérie de diviser notre pays en deux états. Ce que la France et l’Algérie n’ont pas accepté sur leurs sols, elles l’imposent au Mali, exploitant la fébrilité de nos dirigeants actuels.

Même avec les élections communales annoncées pour le mois de novembre, l’Etat n’y fera rien dans les régions du nord, car l’administration n’existe plus. Qui donc va assurer l’organisation des élections dans ces zones ou écument actuellement les djihadistes, les soldats de Amadou KOUFA et les éléments de la CMA. La CMA et la Plateforme s’arc-bouteront sur la mise en œuvre de cette entente du 19 juin 2016, pour arracher leur part de pouvoir à ce régime d’IBK, qui manque presque totalement de visions pour le Mali.

Déjà la bataille a commencé à Kidal entre les Ifoghas et les Inhad du Général Gamou à propos de la mise en place des Autorité transitoires sans aucune possibilité à l’Etat d’y être là-bas.

En conclusion, les élections ne se feront que dans les régions du sud du Mali. Si l’Etat ne précise pas cela dans sa communication, il finira non seulement par décevoir le peu de gens qui le supporte jusque-là, mais aussi il finira par tromper le peuple une fois de plus encore.

Ibrahim Balla KEITA             

 

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