Mali : la ville de Kidal aux mains des rebelles, la junte appelle à l’aide

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Un soldat malien monte la garde le 30 mars 2012 devant le bureau du chef de la junte Amadou Sango. © AFP

Les rebelles touareg ont pris vendredi le contrôle de la ville stratégique de Kidal, dans le nord-est du Mali, poussant la junte militaire à s’alarmer de cette situation “critique” et à appeler au soutien “extérieur” pour endiguer cette avancée.

Après 48 heures de combats, le groupe armé islamiste Ansar Dine, appuyé par des éléments du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le grand groupe rebelle touareg, a pris le contrôle de Kidal (1.000 km au nord-est de Bamako) dans la matinée.

Le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, natif de Kidal, a fait peu après une entrée triomphale dans la ville, où il est arrivé “à la tête d’un cortège de véhicules” sur lesquels flottait le drapeau noir frappé du sceau du prophète, habituel emblème des salafistes et des islamistes radicaux, selon des témoins.

Aqmi au combat ?

Un député et fils du chef traditionnel de Kidal, Intallah, compte également parmi les commandants d’Ansar Dine. Le camp de la Garde nationale (armée) a été pillé en partie et incendié. Des maisons d’officiers ont également été pillées.Le gouverneur de la région et six autres officiels locaux sont détenus “en sécurité” chez un chef traditionnel, selon un responsable local. Figurent parmi eux le commandant de zone de l’armée, le colonel des unités spéciales et le chef de la gendarmerie.
Aucun bilan des pertes n’était disponible en fin de journée.

Toujours selon des témoins, des éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) auraient pris part à l’attaque.

Le MNLA, qui affiche une position laïque, ne partage pas les objectifs d’Ansar Dine (défenseur de l’islam, en arabe), qui vise l’instauration de la charia (loi islamique) et a des liens avec Aqmi, mais les deux groupes combattent parfois ensemble l’armée malienne par stratégie.

Après Kidal, l’armée gouvernementale a annoncé dans la soirée avoir évacué deux nouvelles localités Ansogo et de Bourem (nord) pour se regrouper et “renforcer” ses positions à Gao”, (à 350 kilomètres au sud-ouest) où se trouve son état-major régional.

Le nord du Mali subit depuis la mi-janvier une vaste offensive des rebelles touareg et de groupes islamistes.
Avec les localités d’Aguelhok, Tessalit, Tinzawaten et aujourd’hui Kidal, les rebelles contrôlent désormais la quasi-totalité du nord-est malien, considéré comme le berceau des Touareg. Gao et Tombouctou (nord-ouest) restent sous contrôle de l’armée.

La junte acculée

La junte au pouvoir depuis le coup d’Etat militaire qui a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré (dit ATT) a invoqué l’échec du régime contre la rébellion pour justifier son putsch. Acculée face aux rebelles, totalement isolé sur scène internationale, la junte, par la voix de son chef, le capitaine Amadou Sanogo, a jugé vendredi matin la “situation critique”.

“Les rebelles continuent à agresser notre pays et terroriser nos populations” et “notre armée a besoin du soutien des amis du Mali”, a prévenu le capitaine Sanogo au cours d’une conférence de presse. Il a déploré “un incident malheureux indépendant de notre volonté”, après l’échec de la médiation de chefs d’Etat ouest-africains jeudi à Bamako, qui ont annulé leur venue en raison d’une manifestation pro-junte à l’aéroport.

Le chef des mutins a présenté ses “excuses” à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et aux partenaires du pays.

Choisissant la manière forte, les chefs d’Etat ouest-africaines ont menacé la junte d’un embargo “diplomatique et financier” faute d’un retour à l’ordre constitutionnel d’ici lundi. Une telle mesure provoquerait immédiatement l’asphyxie du Mali, pays pauvre et enclavé.

“Nous avons compris la position de la Cédéao, nous nous félicitons surtout de la volonté de part et d’autre de continuer à privilégier le dialogue”, a commenté le chef des putschistes, qui a “invité la Cédéao à approfondir davantage son analyse de la situation”, sans pour autant proposer formellement aux chefs d’Etat de revenir à Bamako.

Afrrontements à Bamako

Face aux condamnations internationales unanimes, les putschistes se sont efforcés jusqu’à présent d’instaurer un état de fait, multipliant les mesures visant à une normalisation, notamment l’adoption d’une Constitution censée régir la transition jusqu’à des élections à une date non déterminée. Ils savent pouvoir s’appuyer sur l’adhésion d’une partie des Maliens vivant dans la pauvreté et écoeurés par la corruption.

Mais à Bamako, le climat s’est détérioré ces dernières heures, avec des affrontements jeudi entre pro et anti-junte, alors que la presse internationale est de plus en plus prise à partie par les partisans du nouveau régime.

Les Etats-Unis se sont dit vendredi “très inquiets” de l’avancée des rebelles touaregs et ont pressé une nouvelle fois la junte militaire de se retirer.
 

31/03/2012 à 10h:08 Par AFP

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11 COMMENTAIRES

  1. Gao puis Tombouctou aux mains des rebelles,voila les conséquences d’un coup d’Etat idiot et non reflechi;qui aurait pu croire à la reussite d’un tel coup en 2012 sous pretexte d’incompétence de SEM ATT voila ou nous à méner leurs compétence (junte).
    après le retour à l’ordre constitutionnel il faudra que cette junte reponde de leurs acte devant la justice Malienne.
    le retour constitutionnel signifie alors l’application de la constitution,je ne comprends donc pas pourquoi une convention nationale devrait mettre en place une organe de transition ????
    Tout ça pour ne constater que leurs incapacité après 10 jours passé au pouvoir menant le peuple Malien dans le chaos et le desespoirs et divisant le Mali en laissant le Nord à l’azawad !!!!

  2. les rebelles encercleraient deja les garnisons de Tombouctou;et apres la prise de Gao ils s’apprettent à s’emparer de tombouctou.
    Jusqu’ou nous menera t’elle cette junte ???

  3. Pour l’heure il faut sauver le Mali et non des élections bidons et un ordre constitutionnel néocolonial pourri régi par ATT, un autre corrompu de la Françafrique.

  4. les bidasses n’ont rien compris, ils sont manipulés par des petits politicards qui croient que pour diriger le mali il faut des émotions, non les enfants il faut beaucoup de sagesse pour gérer ce pays, ce n’est pas avec un manipulateur comme Mariko que vous allez vous en sortir, la mali vaut mieux que ça, vous n’êtes que des petits fumeurs de joints qui voulez jouer avec notre vie, le valeureux peuple malien ne se laissera pas faire, depuis que vous êtes là, nos villes tombent une à une aux mains des combattants de aqmi, c’est trop facile de traiter les autres d’incompétents, alors que vous êtes incapables de faire vos preuves, retournez dans vos casernes, nous prendront les armes à votre place pour chasser ces rebelles et sauver l’intégralité de notre territoire, bande de petits ambitieux écervelés .

  5. Bravo à Sanogo et son machin de CNRDRE; Vous êtes trop fort et compétent; BRAVO pour avoir mis le pays dans la merde

  6. ==== Ceux qui ont critiqué la CEDEAO et rejeté ses propositions doivent maintenant donner à notre Armée les moyens de défendre l’intégrité du territoire fortement menacée, sinon c’est avec amertume que nous faisons tous le constat des défaites répétées de notre armée.
    Il est temps d’arrêter avec les opportunismes et l’aventure que notre pays est entrain de vivre en regardant la réalité en face : la solution n’est pas avec la junte, elle aussi est incompétente.
    La solution est dans un retour à l’ordre constitutionnel : toutes réponses à la crise actuelle du Mali se trouvent dans notre Constitution. Nous avons, pour ce faire, le soutien de toute la communauté internationale.
    Je ne sais pas comment nous n’avons pas été capables d’aller très vite dans cette voie.
    Ressaisissons-nous vite, il y a encore de l’espoir.

  7. ==== Ce qui ont critiqué la CEDEAO et rejeté ses propositions doivent maintenant donner à notre Armée les moyens de défendre l’intégrité du territoire fortement menacée, sinon c’est avec amertume que nous faisons tous le constat des défaites répétées de notre armée.
    Il est temps d’arrêter avec les opportunismes et l’aventure que notre pays est entrain de vivre en regardant la réalité en face : la solution n’est pas avec la junte, elle aussi est incompétente.
    La solution est dans un retour à l’ordre constitutionnel : toutes réponses à la crise actuelle du Mali se trouvent dans notre Constitution. Nous avons, pour ce faire, le soutien de toute la communauté internationale.
    Je ne sais pas comment nous n’avons pas été capables d’aller très vite dans cette voie.
    Ressaisissons-nous vite, il y a encore de l’espoir.

  8. Ce qui ont critiqué la CEDEAO et rejeté ses propositions doivent maintenant donner à notre Armée les moyens de défendre l’intégrité du territoire fortement menacée, sinon c’est avec amertume que nous faisons tous le constat des défaites répétées de notre armée.
    Il est temps d’arrêter avec les opportunismes et l’aventure que notre pays est entrain de vivre en regardant la réalité en face : la solution n’est pas avec la junte, elle aussi est incompétente.
    La solution est dans un retour à l’ordre constitutionnel : toutes réponses à la crise actuelle du Mali se trouvent dans notre Constitution. Nous avons, pour ce faire, le soutien de toute la communauté internationale.
    Je ne sais pas comment nous n’avons pas été capables d’aller très vite dans cette voie.
    Ressaisissons-nous vite, il y a encore de l’espoir.

  9. tout se passe comme prévu,même mieux Bamako est possible.Une fois que tout le Mali sera tombé on va instauré un régime autoritaire sous couvert de la charia.on va rétablir la féodalité qui est bonne pour le système tamasheq.On pourra relancé des razzias en cas de problème et se refaire des harems de captives(j’ai déjà en tête quelques petites songhais) et rétablir une certaine dose d’esclavage envers les populations inférieures.Car une démocratie est néfaste et il est évident que vous n’avez pas la capacité de l’utiliser et de la compreendre petit malien.Ami noir c’est chacun son tour le pouvoir,vous l’avez eu durant 51 ans maintenant c’est notre tour pour des siècles.

  10. GAO le PCO de l’armée est tombé!!! ET vous pensez pas qu’on est fort sans la CEDEAO!!! Arreter un peu votre orgeuil et demander à ces vayous de decamper pour que la CEDEAO puisse intervenir enfin au nord¨¨¨

    • Il savoir ce que l’on veut. Ou le folklore électoral néocolonial d’une démocratie de pacotille qui amuse et rassure que le Mali connait la DEMOCRATIE, ou le sursaut national face à une rébellion Salafiste raciste que de toute façon les Occidentaux soutiendront contre la souveraineté et l’intégrité du Mali.
      Si l’objectif de toutes ces bonnes âmes est de plaire, en démocrates convaincus, aux fantoches de la CEDEAO, de l’UA, de l’ONU et aux prédateurs occidentaux, c’est peine perdue, car la démocratie, la vraie ne les intéresse nullement.
      Ce qui les intéresse, c’est bien la partition du Mali, comme ils l’ont réussi en Somalie, au Soudan, en Libye et installé un fantoche non élu en Côte d’Ivoire.
      Il est urgent que les Maliens le comprennent: des élections folkloriques ou l’unité de la Nation? Le sursaut national ou les débats oiseux sur les élections? Ces petites querelles politiciennes arrangent bien les Salafistes qui anéantiront, si on n’y prend pas garde, la nation toute entière, cadre justement de tout enjeu politique.
      En ce moment, le mot d’ordre doit être non les élections ou la mort, mais bien urgemment: La patrie ou la mort, nous vaincrons!

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