Babou Yara, promoteur de Yara Oil : Un poids lourd de l’économie malienne s’en va !

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Babou peut reposer en paix ! Mamadou veille !

“A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons” ! “La mort est douce : elle nous délivre de la pensée de la mort” ! “Après la mort, il n’y a rien, et la mort elle-même n’est rien”. Voilà autant d’adages qui viennent de se faire jour dans le monde des affaires du Mali avec la perte brutale du richissime pétrolier Dionké Yaranangoré dit Babou Yara. Décès survenu dans la soirée de mardi 25 à mercredi 26 avril 2023, à l’âge de 78 ans, à l’Aéroport international président Modibo Kéïta  alors qu’il devait se rendre en France pour raison de santé. La levée du corps de l’illustre disparu a eu lieu mercredi à 16 h à son domicile sis à Badalabougou en face du Palais de la culture. Il repose désormais au cimetière de Sabalibougou.

En lui, l’économie malienne perd un poids lourd ; le monde des affaires, un magnat du domaine ; et la Communauté Diawando du pays, un de ses membres les plus puissants et influents. En résumé, le Mali perd une de ses plus grandes figures.

Moralité : Babou Yara aura vécu utile et, surtout, il lègue à la postérité un héritage déjà bien entretenu par une progéniture qui entend marcher sur les pas du “Vieux”. Pour l’honneur du défunt ! Pour le bonheur des Maliens ! “Face à la perte d’un être cher, aucun mot ne peut exprimer la peine et la douleur que l’on ressent. Plus qu’un pilier ! Tu étais le moteur de tout ce qui siège aujourd’hui ! Aujourd’hui, c’est avec une immense tristesse que nous te souhaitons un repos éternel auprès du Créateur. Paix à ton âme, Papa !”. Cet hommage de ses enfants sur la page Facebook de Yara Oil révèle l’immense douleur endurée par la famille Babou Yara suite à cette perte et le pardon accordé à leur père.

La douleur n’est pas que familiale ; en témoigne la compassion quasi nationale à l’endroit des siens à l’annonce de la mort subite du géant Babou, un membre influent de la grande communauté El Souad, adepte de la Qaddrya de Dilly et fidèle compagnon du “walidiou” feu Cheick Sidi Modibo Kane Diallo de Dilly. Ce rappel de la secte religieuse (islamique) de l’illustre défunt a tout son sens ainsi que son appartenance à la communauté des Diawambés du Mali dont la vocation englobe les affaires, le commerce, le négoce, l’import-export, bref tout ce qui fructifie l’argent et la richesse, le tout avec la bénédiction et sous la protection de nos grands marabouts.

Avec la disparition de Babou Yara, c’est un véritable baobab du monde économique malien et sous-régional, voire africain et mondial qui s’en va. C’est un énorme coup dur pour l’économie malienne dont il fut un grand animateur et pour le Trésor public dont il fut l’un des plus grands pourvoyeurs en devises en termes de taxes, de dividendes, de royalties et divers droits fiscaux.

Entrepreneur de “classe exceptionnelle”, comme on le dirait dans le jargon de l’avancement des fonctionnaires, Dionké Yaranangoré dit Babou Yara était un magnat de plusieurs secteurs essentiels de l’économie nationale. Pétrole, basin et immobilier sont quelques-uns des secteurs où il a su s’imposer par son talent. L’homme aura surtout marqué de son empreinte le développement du Mali, la promotion de l’économie et des finances du pays, et le bien-être de ses concitoyens.

Dionké Yaranangoré dit Babou Yara a connu ses heures de gloire avec Yara Oil, première société privée malienne titulaire de l’agrément d’importation d’hydrocarbures au Mali, selon nos sources. Il en était le promoteur et le président-directeur général (PDG). La société s’est progressivement muée en groupe hétérogène avec l’avènement des sociétés Yara Gold et Yara Bazin. Les activités se diversifient alors et se répartissent entre les hydrocarbures, les mines et le textile.

Yara-Textile s’est fait une notoriété avec ses slogans bien inventés, du genre : “La meilleure qualité des tissus se trouve dans un seul lieu à Bamako : chez Yara-Textile” ; “Chez Yara- Textile, au Grand marché de Bamako, rue Mohamed V immeuble Babou Yara, ex-ambassade des USA, la satisfaction des clients est notre affaire” ; “Un mot prononcé avec bienveillance engendre la confiance – Une pensée exprimée avec bienveillance engendre la profondeur – Un bienfait accordé avec bienveillance engendre l’amour – Yara-Textile visitée avec bienveillance engendre la satisfaction”.

Dans le domaine des mines, Yara Oil est possède sa propre société minière avec des partenaires maliens sous le nom  “Little by Mining”. Cette société serait la première au Mali, une société de droit malien constituée uniquement par les nationaux.

En matière de pétrole, nul besoin aujourd’hui de rappeler (mais nous le faisons néanmoins) que la société Yara Oil est l’opérateur majeur dans la distribution des hydrocarbures au Mali, un leader incontesté du secteur des produits pétroliers sur le marché malien où le potentiel de croissance est colossal. Après avoir montré la voie de la gestion d’entreprise à ses progénitures, Babou Yara avait passé la main depuis quelques années à son fils aîné Mamadou Yaranangoré plus connu sous le double diminutif de Madou Yara en ce qui concerne Yara Oil. Et à l’unanimité, l’opinion convient aujourd’hui que Yara fils fait autant, sinon mieux, que Yara père.Dès lors, Babou peut reposer en paix ! Mamadou veille !

El Hadj A.B. HAIDARA 

 Dionke Yaranangore dit Babou Yara :

De vendeur à la criée, il est devenu milliardaire

Le natif de Nèma (Nioro du Sahel), qui vient de nous quittés à l’âge de 78 ans, est un self made man reconnu. Lequel a gravé tous les échelons dans le domaine du commerce pour se hisser au sommet, au nombre des personnalités les plus riches du Mali. Le désormais feu Dionké Yaranangorè dit Babou Yara savait cultiver et entretenir les relations de cousinage entre les Diawandos et les Kakolos. Raison pour laquelle, j’ai eu toujours eu accès à lui, malgré ses multiples occupations étant à la tête de plusieurs entreprises. De vendeur à la criée dans les rues et marchés de Bamako – d’après ce qu’il m’a dit- il a, petit à petit, bâti une immense fortune grâce à l’importation et la vente des hydrocarbures, du bazin, l’exploitation des mines et l’immobilier.   Philanthrope, il a marqué de son empreinte l’histoire du commerce et des affaires au Mali au cours des dernières décennies. Il fut membre du Conseil économique, social et culturel (CESC) durant deux mandats. Membre consulaire de la CCIM, il a été aussi conseiller du Président de cette institution sous le mandat de Jeamille Bittar. Malgré le fait que lui-même soit un autodidacte, ses enfants ont fait de brillantes études au Mali et à l’étranger. Ce qui leur permet aujourd’hui d’assurer la relève, pour diriger, comme c’est le cas d’ailleurs déjà, les multiples sociétés dans lesquelles le père occupait le poste de Président-Directeur Général (PDG). Très certainement, à titre honorifique. En tout cas, la société Yara Oil, qui semble être la plus connue et où il occupait également le poste de PDG, est dirigée avec compétence et professionnalisme par son fils, Mamadou Yara, le Directeur Général (DG) de ladite entreprise qui compte aujourd’hui de nombreuses stations à Bamako et à l’intérieur du pays.

Dors en paix, cher Papa.

Par ton Petit Fof [email protected]           

Tiegoum Boubeye Maïga :

Babou Yara : Un homme bien, un homme de bien !

L’annonce de la mort de la mort de Babou Yara en cette nuit de mardi à mercredi a laissé sans voix de nombreux Maliens quand d’autres ne voulaient pas y croire tout simplement. Et pourtant, il fallait bien se rendre à l’évidence, Babou a bien tiré sa révérence.

La mort de Dionké Yarnangoré dit Babou Yara constitue une véritable perte pour sa famille, pour sa communauté et pour le Mali. Babou est un homme d’affaires comme il s’en fait rarement de nos jours. Il a bâti sa fortune pierre par pierre.

Arrivé de son village, il a commencé par vendre des dattes, puis des habits cousus à la hâte vendus tout aussi à la hâte, avec ce souci permanent d’envoyer les petits sous qu’il gagnait à sa maman et il a fini pétrolier, minier, propriétaire immobilier, etc. Il ne passait pas inaperçu Babou. Sa stature physique en impose. Et il était respectueux.

Babou est un homme bien. Il n’hésitait pas à aider son prochain, à le soutenir dans ses projets et à secourir ceux qui sont dans le besoin. Il était exigeant avec les gens mais encore plus avec lui-même. C’est pour cela qu’il supportait difficilement les roublardises et les tricheries.  En lui le Mali perd un authentique capitaine… du commerce et de l’industrie. Que la terre lui soit légère. Il laisse derrière lui des enfants qui ont déjà le pied à l’étrier”. 

Ibrahim Yara, l’un des frères de l’illustre disparu :

“Malgré sa richesse, Babou entretenait de très bonnes relations avec tout le monde”

Je suis le petit frère de Babou Yara parce que nos parents sont des frères de lait. Babou Yara était quelqu’un de très affable et aimable. Il respectait tout le monde que vous soyez riche ou pauvre. Malgré sa richesse, il entretenait de très bonnes relations avec tout le monde même les enfants. Il était également quelqu’un qui s’entendait très bien avec tous ces employés. Dès que vous travaillez bien, il est avec vous. Nous prions pour que son âme puisse reposer en paix”.

M’Pa Sylla, opérateur  économique :

“Babou Yara était prêt à aider tout le monde”

Babou Yara était mon ami et nous avons plusieurs choses ensemble dans le domaine du commerce. Il y a de cela plus de 20 ans que je travaille avec Babou Yara sans problème. Je peux dire que je faisais partie de ses hommes de confiance parce que j’ai travaillé avec son argent jusqu’à trois à quatre milliards de F CFA sans aucune garantie. Je lui pardonne et prie que son âme puisse reposer en paix dans le Paradis“.

 

Abdoulaye Pona, président de  la Chambre des Mines du Mali :

“Babou Yara était un homme affable et un bon musulman”

Aujourd’hui, mon cœur est meurtri parce que l’homme qui vient de nous laisser est un baobab du secteur privé. Babou Yara était un homme affable et un bon musulman. Il avait une immunité incroyable, il a toujours respecté le plus grand et le plus petit que lui-même. Du point de vue bonté et de générosité, c’est très difficile de l’égaler. J’ai connu Babou Yara par des circonstances qui m’ont amené à lui. Lorsque nous nous sommes retrouvés, notre rapport a été soudé par le lien du mariage qu’il a eu avec Gadé Sankaré qui est une petite sœur. A partir du moment qu’il a su que je connais la famille Sankaré, il m’a toujours appelé mon beau-frère. Lors de mes élections à la Chambre des mines du Mali, il m’a toujours apporté son soutien. En vous exprimant toutes mes reconnaissances pour cet homme affable et mécène qui a beaucoup défendu l’islam au Mali. Babou a su préserver toutes ces qualités d’homme d’affaires et responsable. En un mot, je peux dire que Dionké dit Babou Yara était un homme accrocheur et très intelligent. Sa disparition est une perte douloureuse non seulement pour nous, mais pour tout le Mali. Nous prions pour le repos de son âme”.

Ibrahima Tiocary, journaliste :

  “Babou Yara était un homme simple et généreux”

Babou Yara a été un compagnon, un compagnon avec feu Daouda Mohamed Dia du bureau des Ulémas et feu Bella Sow qui était mes aînés à l’ORTM avec qui je partais à Dilly sous le couvert de Babou Yara. Il était un disciple de feu Sidy Modibo Kane de Dilly. Chaque année, nous partions au Maouloud de Dilly avec Babou Yara, un homme affable, simple, généreux. C’est lui qui avait construit la mosquée de Dilly pour les musulmans. Au niveau de l’Amicale des Diawanbé du Mali, j’ai travaillé avec lui et il faisait tout pour apporter des ressources à l’Amicale à chaque fois le besoin se faisait sentir. Il était un homme complet et sa porte était ouverte à tout le monde”.

Cheickna Demba, vice- président de l’Unasam :

  “Babou Yara était un rassembleur”

Babou Yara était l’un des opérateurs économiques qui évoluaient au niveau des produits pétroliers au Mali. Il a toujours apporté quelque chose de conséquent à l’économie malienne. En plus de cela, il était humble et très rassembleur au niveau de l’Amicale de Diawanbé du Mali. Personnellement, Babou Yara était une référence pour moi parce qu’il était tellement simple. Il a laissé derniers lui, une très bonne relève, nous prions que ses enfants puissent emboiter ses pas pour le bonheur du secteur privé malien”.

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