Funérailles de Tiebile Dramé : Derniers hommages et reconnaissances
Ce vendredi 15 août 2025 sous un ciel voilé, la capitale malienne s’est figée dans une atmosphère de recueillement pour accompagner Tiébilé Dramé dans son dernier voyage.

Décédé le 12 août à Paris à l’âge de 70 ans, l’ancien ministre des Affaires étrangères, figure emblématique de la lutte démocratique au Mali, a été honoré lors de funérailles dignes de son rang à Sokorodji, son quartier natal.
La cérémonie des obsèques s’est tenue sur le terrain de football de Magnambougou, transformé pour l’occasion en lieu de mémoire. Parmi les nombreuses personnalités venues saluer sa mémoire, figuraient deux anciens chefs d’Etat : Alpha Oumar Konaré, son beau-père, dont la présence ajoutait une dimension familiale et historique à l’événement, et Dioncounda Traoré, compagnon de route dans les combats pour la démocratie.
Les anciens Premiers ministres Ousmane Issoufi Maïga et Modibo Sidibé étaient également présents, incarnant la reconnaissance de l’Etat envers un homme qui aura marqué plusieurs générations de dirigeants.
Le cortège, sobre mais dense, mêlait diplomates, journalistes, militants et citoyens ordinaires. Tous étaient venus témoigner de leur respect pour celui que beaucoup considèrent comme un "Baobab de la résistance".
Pourtant, une absence notable a suscité murmures et interrogations : aucun membre du gouvernement de Transition n’a assisté aux funérailles, un silence institutionnel qui contraste avec la stature nationale du défunt.
Une atmosphère lourde de sens
Autour de la dépouille, drapée d’un linceul mortuaire, régnait une ambiance à la fois sombre et solennelle. Le silence, souvent plus éloquent que les discours, enveloppait les lieux. Les visages étaient graves, les gestes mesurés. On percevait dans l’air une forme de gratitude mêlée à une inquiétude : celle de voir partir un homme qui, toute sa vie, aura défendu les libertés dans un pays en quête de stabilité.
Les témoignages se succédaient, empreints d’émotion et de respect. Djiguiba Kéita, ancien ministre et camarade de lutte, évoquait "une mémoire vivante, un pan de l’histoire politique contemporaine du Mali qui s’éteint".
Le journaliste Chahana Takiou, lui, lançait un appel à poursuivre le combat pour les libertés, soulignant que Tiébilé Dramé "nous quitte à un moment où les libertés ont des difficultés dans notre pays".
L’ultime repos de Tiébilé Dramé
Après une cérémonie empreinte de gravité et de reconnaissance, ce vendredi, jour de prière Tiébilé Dramé a été inhumé au cimetière de Faladié, dans la périphérie de Bamako. Ce lieu, modeste mais chargé de mémoire, a accueilli la dépouille de l’ancien ministre des Affaires étrangères dans une atmosphère de recueillement profond.
Fondateur du journal "Le Républicain" et du parti Parena, Tiébilé Dramé, aura été à la fois homme d’Etat, homme de plume et homme de conviction. Son parcours, jalonné d’exils, de prisons et de responsabilités ministérielles, incarne une trajectoire de combat et de dialogue.
Il laisse derrière lui une œuvre politique et intellectuelle qui continuera d’inspirer les générations futures.
Ousmane Mahamane
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