Yaya Sangaré : Adieu Tiebilé !

C’est avec une infinie tristesse que j’ai appris le rappel à Dieu de l’ancien ministre Tiébilé Dramé, président du Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA dissout), ce mardi 12 août 2025, à Paris.

16 Août 2025 - 01:16
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Yaya Sangaré : Adieu Tiebilé !

Cette terrible nouvelle m'a touché au plus haut point. Le Mali perd ainsi un grand acteur politique engagé, un combattant infatigable de la démocratie, des libertés et des droits humains, qui aura marqué la scène associative, syndicale et politique malienne. Malgré la ténacité avec laquelle il pouvait défendre ses convictions, il fut toujours un interlocuteur agréable, courtois, attentif, et ouvert aux arguments et au compromis.

Dans nos cœurs, SEM. Tiébilé Dramé, ancien ministre des Affaires étrangères, l’artisan de l’accord de Ouagadougou, restera présent et nous garderons de lui un souvenir ému et inaltérable.

Il était un Grand Homme, cultivé et profond dans ses analyses.1

Mes condoléances les plus attristées à ses familles biologique et politique, à ses proches ainsi qu'à ses amis.

Paix éternelle à son âme !

 

Yaya Sangaré

(ancien ministre)

 

        

Disparition de Tiebile Dramé :

Le Mali perd une conscience, l’Afrique une voix lucide

 Le décès de Tiébilé Dramé, survenu ce mardi à Paris, a provoqué une onde de choc au Mali et bien au-delà. Homme d’État, diplomate, journaliste et militant infatigable, celui que l’on surnommait affectueusement "Yugo" laisse derrière lui un héritage politique et intellectuel d’une rare profondeur. Sa disparition est une perte immense pour la République, mais aussi un appel à poursuivre son combat.

Tiébilé Dramé a traversé plusieurs décennies de l’histoire politique du Mali, toujours guidé par une vision claire : celle d’un pays libre, juste et respectueux de ses citoyens. Fondateur du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), il s’est imposé comme une voix critique mais constructive dans les débats nationaux.

Ministre des Affaires étrangères, médiateur dans plusieurs crises régionales, il a su conjuguer rigueur diplomatique et engagement patriotique. Son parcours est marqué par une constance rare : celle de ne jamais céder à la facilité, de toujours privilégier le dialogue, et de défendre les principes démocratiques, même dans les moments les plus difficiles.

Avant d’embrasser la politique, Tiébilé Dramé fut journaliste. Il croyait au pouvoir de l’information pour éveiller les consciences et renforcer la citoyenneté. Sa plume, comme sa parole, portait loin. Il savait nommer les injustices, interroger les silences et proposer des alternatives. Son engagement pour une presse libre et responsable a inspiré plusieurs générations de journalistes maliens.

Dans les arènes diplomatiques comme dans les rues de Bamako, Yugo n’a jamais cessé de défendre les intérêts du Mali. Il a représenté le pays avec dignité sur la scène internationale, tout en restant proche des réalités locales. Sa capacité à articuler les enjeux globaux et les défis nationaux faisait de lui un stratège respecté, souvent sollicité pour des missions délicates.

Depuis l’annonce de sa disparition, les hommages affluent de toutes parts. Personnalités politiques, diplomates, journalistes et citoyens anonymes saluent la mémoire d’un homme d’État hors pair, dont l’engagement a marqué l’histoire contemporaine du Mali.

Les réseaux sociaux sont inondés de messages de condoléances et de reconnaissance. Photos, citations, souvenirs partagés : tous témoignent de l’impact profond qu’il a eu sur plusieurs générations. À Bamako comme à l’étranger, sa disparition est ressentie comme celle d’un repère moral et intellectuel.

 Un homme de conviction, un orateur hors pair ainsi le qualifie Mohamed Attaher Halidou sur sa page Facebook.

"L’homme était respecté de tous pour son militantisme vrai et son combat pour les valeurs démocratiques et républicaines. Homme de conviction, homme de devoir. Il disait non sans ambages quand il n’était pas d’accord. Redoutable opposant, orateur hors pair, humble et accessible, il ne laissait personne indifférent. Tiébilé était un leader, un vrai, avec un charisme presque inné. Il adorait la politique et aimait profondément la presse. Ses interviews étaient d'une rare qualité. Il parlait toujours avec aisance, conviction et passion. Il savait aussi esquiver les questions et éviter ainsi les questions pièges du journaliste intervieweur. Il avait du punch. Il était un bon client pour utiliser le jargon de la presse", écrit-il.

Son départ brutal laisse un vide. Pour les institutions, pour les citoyens, pour les jeunes qui voyaient en lui un modèle de courage et de lucidité. Le Mali perd un artisan du dialogue, un bâtisseur de ponts entre les générations et les idées.

Mais son héritage demeure. Dans les textes qu’il a écrits, les combats qu’il a menés, les réformes qu’il a inspirées. Tiébilé Dramé n’est plus, mais sa pensée continue de vivre dans les aspirations de celles et ceux qui rêvent d’un Mali uni, souverain et juste.

Dors en paix, Yugo.

Ousmane Mahamane

HOMMAGE A TIEBILE DRAME

Mon beau-frère, mon ami, mon frère…

Ainsi, tu t’es envolé, comme tu as toujours vécu : en véritable combattant.

Ce dernier duel avec la maladie, tu l’as affronté avec une dignité qui force le respect.

Et ce 12 août, aux environs de 11 h 30, tu es tombé debout, les armes de ton courage et de ta foi à la main, tel un héros rejoignant le Panthéon des braves.

Il y a à peine quatre jours, nous étions ensemble. Rien, dans ta voix, dans ton regard, ne trahissait l’imminence de ton départ. Tu nous promettais de tenir, de lutter jusqu’au bout, même si, au fond de toi, tu savais que ce serait la bataille finale.

Comment oublier nos échanges ? Tes paroles avaient toujours un éclat différent, une profondeur rare. Tes idées, ta vision du monde, faisaient de toi un être à part.

Ce 12 août, le Mali a perdu un baobab. Un grand parmi les grands.

Aujourd’hui, je rends hommage à ta femme, ma grande sœur, dans les bras de laquelle tu es parti, te portant de son courage et de sa dignité comme un rempart contre la douleur. Elle a été ton pilier dans la tempête.

Je pense aussi à l’homonyme de mon père, que je considère comme mon père : Alpha Oumar Dramé.

Il est resté auprès de toi durant toute cette année d’épreuves, me répétant toujours, pour apaiser mon inquiétude : "Pa Mala, ça va aller". Fier de toi comme d’un fils et d’un père à la fois.

Et lorsque l’heure de ton père est arrivée, tu l’as accompagné en récitant des sourates, veillant sur lui dans ce dernier voyage. Ce geste restera à jamais gravé comme une image de piété, d’amour et de fidélité absolus.

Monsieur le Président, comme j’aimais t’appeler, je suis fier d’avoir marché à tes côtés, d’avoir été ton ami. Ton départ laisse un vide immense, mais aussi l’héritage d’un homme qui a combattu chaque épreuve avec honneur.

Repose en paix, mon frère Yougo. Tes combats, tes valeurs et ton souvenir continueront de vivre dans nos cœurs et nos pas.

Par ton ami et frère, Pa Mala

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