Bandiougou Dante en hommage à Tiébilé Dramé : Le journaliste et le patron de presse : une référence

Toutefois, en tant que président de la Maison de la Presse, il se présente comme la personne consensuelle pour cet hommage. Il évoque ensuite la vocation des journalistes à être des "historiens du présent", soulignant la nécessité de rigueur et de vérification des faits, une méthode qu'il a lui-même apprise et appliquée.

Le discours place Tiébilé Dramé parmi les figures qui ont joué un rôle décisif dans l'avènement de la démocratie au Mali, aux côtés d'hommes comme Alpha Oumar Konaré et Soumeylou Boubeye Maïga. Il est décrit comme un homme de communication et de conviction, qui a toujours défendu la liberté d'expression, la dignité et la vérité, que ce soit à la radio ou dans les pages de son journal.

L'homme de médias en plusieurs chapitres

L'oraison funèbre retrace le parcours de Tiébilé Dramé à travers deux étapes majeures de sa vie de journaliste.

 L'animateur radio : une voix pour la diaspora

Dans les années 1980, bien avant d'être une figure politique, Tiébilé Dramé a été une voix familière pour la communauté africaine à Paris. Il animait l'émission "Diaspora 2000" sur radio Tropic FM. À travers ses débats, ses informations et sa musique, il portait les préoccupations des Maliens et des Africains à l'étranger. Son passage au micro fut marqué par son éloquence et son sens de l'écoute, ce qui lui a permis de créer un lien authentique avec ses auditeurs.

 Le journaliste et le patron de presse : une référence

Après avoir été ministre dans le gouvernement de transition post-1991, Tiébilé Dramé fonde en 1992 l'hebdomadaire Le Républicain. Ce journal est devenu une tribune libre et courageuse, un acteur clé de la vie nationale et un fervent défenseur des valeurs démocratiques. Pour lancer le journal, il n'hésite pas à faire appel à des journalistes de renom, comme le doyen Saouti Haïdara. Le Républicain est lancé avec un tirage ambitieux de 20.000 exemplaires et devient rapidement une référence. Tiébilé Dramé, en tant que directeur de publication, exigeait de ses journalistes la rigueur, le sérieux et le professionnalisme. L'éditorial, qu'il animait personnellement sous le nom de "La Lanterne", a joué un rôle essentiel dans le débat public.

Un journaliste au service de la paix et de la vérité

Le discours insiste sur la qualité de journaliste de Tiébilé Dramé, le décrivant comme un professionnel doté d'un flair exceptionnel pour détecter les sujets d'intérêt. Il est crédité d'avoir initié des interviews documentaires, comme celle sur "L'enfer de Taoudenni" à partir du témoignage d'un survivant.

Il a également souligné son engagement en faveur de la paix. Convaincu que la solution aux problèmes réside dans le dialogue, Tiébilé a ouvert les colonnes du Républicain à tous les acteurs de la paix, y compris des leaders du Pacte national. Sa courtoisie, sa pondération et sa rigueur professionnelle sont mis en avant.

Il a conclu son oraison funèbre par le rôle du journal dans l'ancrage de la démocratie malienne. Une chose indéniable.

Un héritage pour les générations futures

Le président de la Maison de la Presse cite des témoignages d'anciens collaborateurs, qui reconnaissent en Tiébilé Dramé un journaliste "très professionnel" et un "patron de presse très responsable", faisant du Républicain une véritable "école". Il rend également hommage à des amis et collaborateurs disparus, comme Adam Thiam, montrant la richesse de l'entourage de Tiébilé Dramé.

Le discours se termine par un hommage à son combat infatigable pour la liberté d'expression. Bandiougou Dante présente ses condoléances aux familles, collaborateurs, à l'épouse et aux enfants, puis conclut par une prière pour son repos éternel et un dernier adieu émouvant : "Dors en paix, Yougo !"