Oumar Mariko, l’Azawadien

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A  vouloir trop se singulariser, on finit le fait à ses propres dépens. C’est le cas du Dr. Oumar Mariko. A cheval entre l’opposition et la majorité, le putschiste et homme de l’ombre du 22 Mars 2012 s’est distingué par une présence très remarquée à Kidal, dans le cadre du Forum boudé tant par le Gouvernement que par les partenaires de la CMA, son initiatrice. Le hic, c’est que l’événement, en dépit d’avoir été organisé au forceps sur le dos de l’Etat, n’a satisfait à aucune des attentes en rapport avec le retour de la République en 8è région du Mali. Au contraire, le Forum, de sources concordantes, a été plutôt l’occasion de brandir les armoiries de la République factice de l’Azawad autoproclamée par le Mnla en 2012. C’est cette dynamique que le Dr Oumar Mariko aura cautionné pendant son séjour à Kidal où il a partagé le calumet avec les sécessionnistes. Et dire que le président de SADI, le consolateur attitré des familles éplorées par la guerre contre la rébellion, a aussi fumé le calumet avec des combattants aux mains peut-être immaculées du sang des victimes d’Aguelhoc. Lui qui s’offusquait jadis que la classe politique s’intéresse aux élections de 2012 au moment où les militaires maliens étaient exécutés dans les confins de la Région de Kidal.

 

L’avion présidentiel appartiendrait-il au Rpm ?

A qui appartient l’avion présidentiel ? Cette question  figurait parmi les plus vicieuses lors de la présentation de la Déclaration de Politique Générale du Premier ministre  Moussa Mara. Elle avait été posée en son temps par le député Mamadou Awa Gassamba Diaby, avec l’intention évidente d’attirer les projecteurs sur le malaise suscité par l’achat d’un avion pour les déplacements du président de la République. Pour toute réponse, le chef du Gouvernement fraichement nommé et en  lune de miel avec les pouvoirs, a expliqué que l’appareil acquis à plus de 20 milliards appartient aux Maliens mais pas pour l’usage de n’importe quel quidam. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’un récent déplacement de l’avion présidentiel au Niger, dans le cadre de l’investiture du président Mahamadou Issoufou, a prouvé l’appareil peut également appartenir à la famille politique. Tenez : dans les valises de la délégation présidentielle se trouvait un certain Bocari Tréta parti certainement à Niamey au nom de son parti, le RPM, dont il est le tout-puissant secrétaire général. Le parti de l’ancien ministre du Développement rural, qui n’était probablement pas le seul passager RPM à bord de l’appareil présidentiel,  a ainsi fait l’économie de billets d’avion que d’autres formations n’ont pas eu l’occasion de faire. En effet, pour prendre part à la même cérémonie d’investiture,  les délégations d’autres formations politiques maliennes ont dû se saigner financièrement. Elles sont du reste beaucoup moins nanties que le RPM, à en juger par la taille de l’aide aux partis politiques.

 

Le retour annoncé d’IBK à la base

Il faut le dire tout de suite : il s’agit de la même maison que l’actuel président de la République avait longuement habité du temps où il faisait office de Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré. De source bien introduite, le locataire du bunker de Sébénikoro sera bientôt citoyen de la Commune III parce qu’il va emménager armes et bagages dans son ancienne demeure. A en croire la même source, tout est fin prêt pour accueillir IBK dans la bâtisse qui jouxte avec l’Hôtel Salam et l’Armée de l’Air. Elle a été refaite au gout et à la convenance du chef de l’Etat et non d’un quelconque chef du Gouvernement, argument évoqué en son temps pour retirer le joyau à l’ancien président Dioncounda Traoré. On comprend en effet pourquoi les nouvelles autorités, à peine installées, se sont montrées intraitables sur la question. Dans tous les cas, en quittant Sébénicoro pour la BASE, IBK aura épargné aux contribuables les centaines de millions qu’il percevrait selon certaines langues fourchues  en frais de location pour habiter sa propre demeure comme résidence présidentielle alors «l’Etat a le devoir de le loger». En revanche, il n’épargnera pas à ses compatriotes les tracasseries  de devoir attendre de longues minutes à chaque passage des cortèges présidentiels et d’autres officiels.

 

Quand l’Etat rase les murs, la Somagep verse dans l’excès

Visiblement très peu satisfait de soumettre certains concitoyens à la corvée d’eau par ses délestages sans fin, la Société malienne de gestion de l’eau potable en rajoute par un harcèlement financier inqualifiable de sa clientèle loin d’être contente de ses prestations. Le moindre rotin dû est synonyme d’impitoyables mesures punitives qui consistent à assoiffer les pauvres consommateurs – dont la majorité est déjà si excédée par la montée inexorable des prix des denrées de première nécessité. En effet, pour contribuer à renflouer ses caisses, les agences de la Somagep en font vraiment dans le zèle avec des interruptions à l’aveuglette dans nombre de cas. Les avis de coupure pleuvent si abondamment sur les pauvres ménages qu’il leur arrive même d’en livrer pour le même consommateur deux fois dans le même mois. Même en cas de règlement de partie des sommes dues comme cela est admis dans les modalités de paiement de l’entreprise, on n’est pas sûr d’être à l’abri. Pis, le harcèlement touche beaucoup plus les pauvres ménages que les plus nantis et il n’est pas si rare de voir des ménagères en découdre bruyamment avec des agents. Ces derniers sont d’autant plus intéressés par la fréquence des coupures qu’ils perçoivent 2000 francs CFA comme frais de remise pour chaque compteur. La jungle !

 

 

 

Assignation en justice de Chahana Takiou

 

Après la citation à comparaitre le 20 avril prochain par-devant le Tribunal  correctionnel de Grande instance de la Commune I du district de Bamako de notre confrère Chahana Takiou, directeur de publication du journal “22-Septembre”, par le Syndicat autonome de la magistrature (Sam), la Maison de la presse, l’Association des éditeurs de presse privée (Assep) et le Groupement  patronal de la presse écrite (GROUPE) ont entamé une médiation entre les deux parties, le vendredi 8 avril 2016. La Maison de la presse se félicite de la compréhension et de l’esprit d’entente des deux parties.

Elle félicite le Sam  pour avoir fait montre une très grande disposition à aller dans le sens de l’apaisement.

Elle reconnait que par endroits, l’article incriminé  présente les magistrats comme des comploteurs. Ce qui est loin d’être le cas. Bien au contraire, la presse a toujours considéré la magistrature comme l’un des piliers de la démocratie.La presse et les magistrats sont des maillons essentiels de notre démocratie et ne sauraient être des adversaires. Au nom de toute la presse, la Maison de la presse présente ses excuses aux magistrats pour le préjudice que l’article a pu causer à leur image.

La Maison de la presse remercie le Sam pour son esprit de compréhension qui lui a permis d’éteindre l’action qui était en cours dans l’intérêt de la démocratie et de la paix sociale.

Fait à Bamako, le 16 avril 2016

Le président de la Maison de la presse

Dramane Aliou Koné

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