Pour dénoncer les comportements déviants des agents de sécurité : Le ministre Sada Samaké met en place deux numéros verts

1
Mali: Algérie et Burkina Faso unissent leurs forces dans la crise malienne
Contrôle de police dans le centre-ville de Bamako au Mali, le 9 juin 2014.
AFP PHOTO/ISSOUF SANOGO

Le moins que l’on puisse  dire, c’est que  le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Général Sada Samaké est déterminé à mettre fin à certains comportements qui ont sérieusement terni l’image des services de sécurité dans notre pays. Il s’agit des tracasseries routières, les rackets sur les populations et la spéculation sur la carte d’identité nationale. Il vient de mettre à la disposition des populations deux numéros verts pour la police et la gendarmerie que les populations pourront désormais utiliser pour dénoncer les agents véreux qui continueront à s’adonner à ces pratiques et dont la sentence sera la radiation.

Toujours fidèle à son credo de changer les choses au niveau des services de sécurité, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Général Sada Samaké, vient de frapper fort. En mission dans la région de Kayes du 12 au 14 octobre dernier, il a annoncé, lors d’une conférence de presse, la mise en place de deux numéros verts pour permettre aux populations civiles de dénoncer les comportements déviants de certains éléments des services de sécurité qui ont fait de la spéculation sur la carte nationale d’identité, le racket sur les populations sur les tronçons routiers, leur sport favori.

Interpellé à longueur de journée sur ces questions, le ministre a décidé de taper du poing sur la table.

En effet, la spéculation sur la carte nationale d’identité a atteint son paroxysme à tel point que même des non Maliens avaient accès à ce précieux sésame. Car il suffisait de délier les cordons de la bourse pour que des éléments vereux des services de sécurité (policiers ou gendarmes) se chargent, à travers leurs réseaux, d’établir cette carte. Entre temps, des citoyens maliens dans le besoin qui voudraient avoir cette carte n’y avaient pas accès car, au niveau des commissariats de police ou brigades de gendarmerie, l’on entretenait une pénurie sur ces cartes, obligeant les populations à payer entre 5000 et 15000 pour espérer l’avoir. Alors que son prix normal est de 1700 FCFA.

Face à cette situation qui va de mal en pis, les députés de la 5ème législature ont pris la question à bras le corps en interpellant le ministre Sada Samaké à travers des questions orales dont le thème portait sur « la pénurie de cartes d’identité nationale, de passeports et l’insécurité grandissante dans les villes et campagnes ».

Ce jour, le ministre s’est défendu comme un beau diable, avant de promettre aux élus de tout mettre en œuvre pour trouver une solution rapide à ce problème qui est devenu le quotidien des populations.

D’abord, il a instauré des contrôles au niveau des services de sécurité sur la question. Des contrôles qui ont déjà produit des résultats, car certains éléments ont été pris la main dans le sac et attendent leur sentence. Aussi, un préfet qui signait des cartes d’identité nationale vierges à partir de son poste pour les envoyer à sa femme à Bamako afin que celle-ci les écoule entre 5000F et 15.000 F a été relevé de ses fonctions.

Deux numéros verts « 80 00 11 14 », « 80 00 11 15 »  pour dénoncer !

Malgré les mises en garde du ministre Sada Samaké, la spéculation sur la carte d’identité nationale et les rackets sur les populations continuent. Il suffit de faire un tour dans certains commissariats de police ou brigades de gendarmerie de la capitale pour s’en rendre compte. Car on y entretient une pénurie sur la carte d’identité, obligeant les populations à payer le prix fort pour espérer avoir ce précieux sésame.

Des paisibles citoyens viennent passer la nuit dans certains commissariats en vain, alors que d’autres viennent en pleine journée et ressortent de ces mêmes commissariats ou brigades de gendarmerie munis de leurs cartes d’identité.

Aussi, les rackets sur les populations continuent de plus bel. C’est pourquoi, le ministre a décidé de donner un moyen aux populations pour qu’elles puissent dénoncer les éléments véreux des services de sécurité qui vont continuer à s’adonner à ces pratiques qui ont sérieusement terni leur image à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Il s’agit des numéros verts « 80 00 11 14 » pour la gendarmerie nationale et « 80 00 11 15 » pour la police nationale. Ces numéros qui sont ouverts gratuitement à tous ont pour but de permettre aux populations victimes de rackets, ou témoins de comportements déviants d’éléments des services sécurité d’appeler la police ou la gendarmerie pour les dénoncer afin que les auteurs soient punis comme il se doit.

Le ministre invite les populations à dénoncer les cas de rackets, de spéculations sur la carte d’identité nationale ou tout autre comportement déviant de la part des services de sécurité dont elles sont victimes ou témoins afin que ces pratiques puissent être jugulées au plus vite.

Georges Diarra  

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

Comments are closed.